Déblocage des 3 milliards d’euros promis pour aider le Mali… Déficit de compétence et de diligence du gouvernement Tatam Ly

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Le PM, Oumar Tatam  Ly entouré des membres de son cabinet et certains ministres
Le PM, Oumar Tatam Ly entouré des membres de son cabinet et certains ministres

La communauté internationale s’est engagée, depuis la table ronde de Bruxelles du 15 mai 2013, à déverser près de 3 milliards d’euros sur le Mali. Pour impulser sa reconstruction et son développement après la double crise politico-institutionnelle et sécuritaire de 2012-2013. Le gouvernement Oumar Tatam Ly donne l’impression de ne pas être pressé dans la mise en œuvre des efforts pour débloquer cet appui financier. Par manque de compétence ou de diligence ?

L’élan de solidarité extraordinaire dont a bénéficié le Mali au pire moment de la grave crise politico-sécuritaire qui a failli le rayer de la carte du monde a été salutaire. La mobilisation de plusieurs pays et organisations internationales avait permis de récolter à Bruxelles des promesses d’appuis et de financements de projets de reconstruction jusqu’à concurrence de plus de 3 milliards d’euros. Ces fonds, selon les spécialistes, étaient non seulement surévalués mais aussi comportaient un certain nombre de conditionnalités pour leur déblocage. Par exemple, certains Etats se sont engagés sur des montants couvrant des projets déjà financés ou en cours de financement avant la survenance de la crise.

En outre, du côté des institutions de Bretton Woods et de certains organismes internationaux, certaines expertises devraient être mises à profit pour des négociations complémentaires avant tout déblocage de fonds. Les domaines dans lesquels les projets à financer, les appuis en termes de transfert de technologie, les modalités de remboursement pour les fonds portant non sur des dons mais sur des prêts sont à explorer.

Il se trouve que la principale conditionnalité globale portant sur la mise en place d’institutions démocratiques, notamment un président de la République élu au Mali, est satisfaite depuis bientôt cinq mois. Mais le gouvernement peine visiblement à lancer les initiatives pertinentes de suivi de ce dossier.

Manque de lobbying

Les timides initiatives relatives à ces fonds en souffrance ne visent qu’à communiquer. A expliquer à l’opinion que le gouvernement suit le dossier mais en réalité on manque de lobbying dans ce sens. Le vendredi dernier, le Premier ministre annonçait que ” sur les 1 902 milliards F CFA effectivement acquis à la suite de la conférence de Bruxelles, 1 400 milliards ont déjà fait l’objet d’accords de financement qui ont été signés. 767 milliards F CFA ont été décaissés à ce jour “. Seulement, ces décaissements ne sont point perceptibles sur l’état général de l’économie nationale. Au point que le président de l’Assemblée nationale déclarait, le lundi dernier, devant la délégation du Conseil de sécurité ceci : “Nous vous demandons aussi de nous aider à la mobilisation des fonds annoncés à la conférence de Bruxelles, fonds qui contribueront, j’en suis sûr, à la relance de l’économie de notre pays “.

En effet, compte tenu de l’importance du montant annoncé (aussi bien en volume qu’en terme de relance économique), il apparaît que les procédures pour concrétiser ces promesses de financement sont complexes et nécessitent certaines habiletés, des vertus diplomatiques et une certaine expertise financière.

Pool de compétences

Pour un projet d’une telle ampleur, l’Administration à elle seule ne peut pas fournir la totalité des ressources humaines pour assurer efficacement le contrôle des décaissements, le contrôle et le suivi-évaluation de l’exécution des différentes composantes, la formation des gestionnaires, etc. Il est donc nécessaire, voire vital, de constituer un pool de compétences entre les pouvoirs publics et des hommes-ressources possédant un savoir-faire avéré dans ces domaines.

Des compétences qui ne semblent pas être rassemblées par l’équipe gouvernementale du Premier ministre Oumar Tatam Ly. Celui-ci n’a fait qu’un seul déplacement à l’extérieur, en Arabie Saoudite, depuis qu’il est à la tête du gouvernement, hormis son déplacement du mardi dernier à Bruxelles. C’est le président de la République qui fait le périple mais plus pour négocier de nouvelles opportunités, comme récemment au Qatar, que pour explorer les promesses existantes.

On a l’impression que IBK et son gouvernement ne savent pas comment s’y prendre pour hâter la concrétisation de ces promesses de financement. Ils donnent ainsi raison à l’opposition, avec Soumaïla Cissé, qui disait durant la campagne pour la présidentielle qu’il faut disposer d’une certaine compétence pour ” aller chercher ces fonds et en faire bénéficier le pays “.

Ministres jeunes et sans expérience

Par ailleurs, le duo IBK-Tatam Ly prête le flanc aux critiques de l’opposition, dont un des responsables, le président intérimaire du PDES, l’ancien ministre Amadou Abdoulaye Diallo de l’Economie, de l’industrie et du commerce, observait pertinemment, vendredi dernier, dans une interview dans nos colonnes : “ Il y a quand même des ministres extrêmement jeunes, sans expérience avérée et qui ne connaissent pas l’administration d’Etat ni le pays. Le gouvernement, ce n’est pas pour apprendre ; c’est pour travailler, surtout dans un pays en crise… ” Et M. Diallo d’asséner le coup de grâce parlant de ce dossier des 3 milliards d’euros promis par la communauté internationale : “ Je pense que nous devons recourir à des professionnels pour faire en sorte que ces intentions de financement puissent se concrétiser. On a besoin de ces montants pour irriguer l’économie nationale d’argent frais “.

Comme quoi, une chose est de s’engager pour ” l’honneur du Mali et le bonheur des Maliens ” ; une toute autre chose est de reconnaître les limites de son équipe en ressources humaines compétentes et faire des appels de pied dans ce sens, afin de redresser la barre. En cette veille de la formation d’un nouveau gouvernement. Celui de l’honneur véritable !

                            

Bruno D SEGBEDJI

 

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4 COMMENTAIRES

  1. Bruno vous faites la promotion ou le service après vente de M . Diallo.
    Ces jeunes ont une très bonne expertise de déblocage de fonds dans le privé.
    Vous aimez dénigré les jeunes.
    Lorsque le lesieur Diallo Il a eu à débloqué quel fond sur le plan international.
    C est très facile.

  2. Vivement un soulèvement populaire pour dénoncer les abus de pouvoir dont subissent les pauvres maliens qui ne veulent que faire avancer leur pays! On a souvent l’impression que le PM n’est qu’une boite aux lettres, car toutes les décisions sont prises par la famille d’IBK où tout simplement la mission les dépasse ( IBK et son PM).

  3. C’est cette vieille fille poufiasse de ministre des finances qui est tout le blocage de ce gouvernement, il n’y a même plus de conseil de cabinet dans son ministère, elle ne sent que l’odeur de l’argent en voulant placer tous les petits délinquants de son quartier comme conseillers ou autres et qui ne savent même pas comment fonctionne l’administration. C’est dommage pour un pays qui sort d’une crise in égalable. Rendons hommage à Tienan Coulibaly!

  4. Si le financement est important ainsi que sa rentabilité, faudrait-il qu’il y ait même financement ? Il y a une très grande nuance entre promesse de financement et décaissement effectif. Les taux de décaissement qui arrivent atteindre les 80% constituent l’exception. Donc, il s’agit de mettre en place d’abord les instruments de décaissement : SIGNATURE DE CONVENTION DE FINANCEMENT, ENSUITE MISE EN PLACE DE CELLULE SPECIALE CREEE PAR CONVENTION DE FINANCEMENT SIGNEE, AVEC DU PERSONNEL DE QUALITE, CONTRACTUEL, CORRECTEMENT REMUNERE ET EVALUE EN FONCTION DU TAUX DE DECAISSEMENT…

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