Avec le soutien financier du gouvernement allemand, le Groupe MSS, spécialisé dans l’énergie solaire, va construire à partir de 2012 des centrales solaires totalisant 200 MW avec à la clé la création, au bas mot, de 320 emplois. Nous avons rencontré son PDG, David Mola, qui vient d’effectuer une visite d’une semaine à Bamako. Entretien.
David Mola, vous êtes le PDG du groupe Mola Solar System, pouvez-vous nous présenter davantage votre groupe?
David Mola : Le groupe Mola Solar System Gmbh a été mis en place en 2003 en Allemagne. Cette société a des filiales dans tous les continents à travers le monde : Chine, Taiwan, Mali, Mauritanie, Japon, Etats-Unis…Ce groupe a pour ambition d’installer des systèmes solaires un peu partout dans le monde et d’amener l’électricité au fond de chaque village ?
L’Indép. : En dehors du solaire dans quels autres secteurs êtes-vous présents ?
D.M. : En dehors du solaire, nous sommes dans les domaines de l’éolien, de la biomasse, de l’hydraulique. Mais le photovoltaïque est le point fort sur lequel nous travaillons actuellement.
L’Indép. : M. le PDG vous avez-choisi le Mali pour prendre pied en Afrique. Quelles sont les raisons d’un tel choix ?
D M: Les raisons sont multiples. Premièrement, le Mali est un pays qui me plait. C’est une raison personnelle. De l’autre côté, le Mali a un très grand potentiel en énergie solaire. J’ai étudié les besoins énergétiques de ce pays et j’ai réalisé qu’il avait besoin d’énergie propre. Un autre facteur qui m’a poussé à m’engager au Mali, c’est un décret qui a été signé en septembre 2009 par la présidence de la République concernant les exonérations dans le domaine des énergies renouvelables. J’ai donc compris que le pays avait des structures démocratiques fiables favorables aux investissements. Ma première visite au Mali m’a confirmé ce point de vue. J’ai eu des rencontres avec les ministres de la Jeunesse et de l’Emploi et le Directeur de Cabinet du ministre de l’Energie. C’est pour cela que j’ai décidé de m’implanter au Mali convaincu en cela que la protection des investissements ne se fait que dans un pays démocratique.
L’Indép. : Concrètement que comptez-vous faire au Mali ?
D.M. : Nous voulons nous engager durablement au Mali. Durablement veut dire qu’on ne va pas s’arrêter avec la réalisation des projets qu’on a envisagés. Nous avons ouvert une filiale qui s’appelle Mola Solar International Mali dont les dirigeants sont N’Diaye et Boubacar Diakité. Nous voulons aussi mettre en place un site de production de cellules solaires au Mali, produire ces panneaux pour le marché local, sous-régional et, pourquoi pas, le marché international. La construction des centrales photovoltaïques, c’est notre travail de tous les jours.
L’Indép. : Combien d’emplois la construction des centrales va créer au Mali?
D.M. : Pour la construction des 112,5 MW qu’on est en train de négocier avec les autorités maliennes, nous comptons créer 200 emplois sur les trois ans à venir. Si l’on y ajoute le site de production, il y aura 120 employés de plus. Si le marché se développe comme on l’entend, d’autres employés viendront s’ajouter à ces 320 agents.
L’Indép. : Vous aviez déjà dit dans une de nos précédentes éditions que la construction des centrales va commencer à Fana…
D.M. : Effectivement, nous allons démarrer à Fana avec 50 MW. Il y aura également 50 MW à Ségou. Lors de nos visites sur le site à Koutiala, il semblerait que là-bas il y a aussi un besoin de 50 MW. On dépasse déjà les 112 programmés. Si les choses se concrétisent, nous allons faire dans les années qui viennent à peu près 200 MW.
L’Indép. : En dehors de l’énergie solaire, dans quels autres domaines vous comptez évoluer au Mali ?
D.M. : Au Mali, en dehors du photovoltaïque nous sommes en train de regarder aussi du côté de l’hydraulique. C’est un domaine auquel nous pourrons étendre aussi notre activité. Il y a un troisième domaine au Mali dans lequel nous allons nous engager. C’est celui des mines dans lequel il y a un besoin stratégique du gouvernement allemand.
Yaya SIDIBE