Le Mali, représenté par la Direction nationale du trésor et de la Comptabilité publique, a, au cours du focus pays 3 des REMTP 2021 qu’il a animé avec le Burkina Faso, présenté ses perspectives économiques pour cette année. Il a aussi dévoilé les orientations de la stratégie d’endettement et le plan de financement 2021. Le taux de croissance économique en 2021 est prévu à 4,4 %.
La délégation malienne était représentée à la rencontre par le directeur national du Trésor et de la Comptabilité publique, Sidi Almoctar Oumar. Il était accompagné par le chef de division banques et finances de la direction nationale du Trésor et de la Comptabilité publique Siaka Samaké et le chef de section suivi du marché financier de la même division Boubacar Ouologuem.
Les perspectives économiques du Mali présentées par la Direction nationale du Trésor et de la Comptabilité publique aux REMTP prévoient une reprise en 2021. Après la croissance économique fortement perturbée par la crise sanitaire et crise socioéconomique en 2020 avec une récession estimée à -2 % en 2020, après 5,1 % en 2019, le taux de croissance attendu est évalué à 4,4 %, indique la direction nationale du Trésor.
Elle indiquera que le solde budgétaire global, quand lui, est prévu à -5,5 % du PIB avec un taux de pression fiscale prévu à 15,2 %. L’inflation devrait attendre 1,2 % en 2021. Un taux en deçà de la norme communautaire de l’Uémoa, 3 % au maximum.
Selon le chef de section suivi du marché financier à la division banques et finances Boubacar Ouologuem, le Mali compte soutenir cette relance par la poursuite des réformes engagées (dont la fiscalité foncière…) pour élargir les recettes fiscales et la préservation de la discipline budgétaire et de la viabilité de la dette.
Plus de 900 milliards à mobiliser
Dans les orientations sur la stratégie d’endettement élaborées sur la période de 2021 à 2023, les autorités maliennes concentrent ses efforts autour de quatre points majeurs : privilégier les emprunts intérieurs de plus longues maturités, renforcer les actions et les mesures d’optimisation des interventions de l’État sur le marché, rallonger la durée de vie moyenne de la dette, réaliser des opérations de gestion active de la dette dont le rachat/échange de titres.
Comme en 2019, le Mali, à travers la direction nationale du Trésor et de la Comptabilité publique, fera recours cette année encore au marché financier régional de l’Uémoa pour soutenir son développement. Le montant total à mobiliser s’élève à 910 milliards de F CFA, dont 170 milliards de Bons assimilables de trésor (BAT), 560 milliards d’Obligations assimilables de trésor (OAT) et 180 d’obligations d’Appel public à l’épargne (APE) de huit ans et dix ans.
Enjeux de taille
La délégation malienne est intervenue auparavant, sur la thématique ‘’les enjeux de la diversification de la base des exportations” avec le Burkina Faso.
Aux dires M. Ouologuem, les exportations maliennes reposent principalement sur des produits de base peu transformés tels que l’or, le coton fibre et le bétail sur pied. Il y a également, souligne-t-il, la faiblesse de la part des produits manufacturés d’où, « la nécessite pour le Mali de diversifier les exportations », plaide-t-il. « Le Mali a une balance commerciale fréquemment déficitaire. Ça veut dire que nos exportations jusqu’à l’heure actuelle ne couvrent pas l’ensemble des importations. Il y a des efforts à faire à ce niveau ».
L’état réfléchi déjà à des stratégies de développement des exportations, ajoute l’intervenant. Ses stratégies visent à avoir des exportations compétitives, innovantes et durables pour un Mali émergent à l’horizon 2023 et mettront l’accent sur dix filières prioritaires pour lesquelles des actions seront menées, dit-il, pour leur transformation et leurs exportations.
Les produits ciblés sont notamment des filières cuirs peaux, mangue, karité, sésame, gomme arabique, anacarde, fonio, patate douce, pois sucré et l’industrie textile-habillement.
Selon les chiffres des trois dernières années, le coton, l’or et les animaux sur pied restent à ce jour les principaux produits exportés au Mali. Les trois produits ont représenté en 2018, 88,7 % des recettes d’exportation et 90,3 % en 2019.
Kadiatou Mouyi Doumbia
Compte tenu de la situation économique de notre pays dans ces jours et les jours passés, il serait pessimiste et virtuel de croire à cette espérance de reprise au cours de cette année 2021. Rien de bon ne brille à l’horizon pour le Mali à part les recettes de la douane qui sont fortement liées aux activités des opérateurs économiques dont les mouvements sont réduits aux stricts minimums depuis plus d’un an aujourd’hui à cause de la covid-19. Nous sommes dans une situation dont les ténors du pouvoir d’aujourd’hui semblent se nourrir de chimère, peut-être par ignorance des réalités qui les entourent ou par moquerie eu égard aux autres maliens. Quoi qu’il en soit, nous sommes dans l’oeil d’un cyclone qui s’annonce à l’horizon, cela est indéniable, car il soufflera de toutes ses forces très bientôt.
La reprise de cette année n’est pas plausible compte tenu de ce qui précède.
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