Depuis 2014, sous l’impulsion du Président IBK, le Gouvernement du Mali a engagé des réformes dans des secteurs stratégiques pour l’amélioration du bonheur des Maliens dans le cadre de l’émergence d’un Mali post-crise. Le secteur de l’économie, de la gestion des finances publiques constituait une priorité de ces réformes et ce dans un contexte défavorable, caractérisé par le délabrement du tissu économique, une timidité des partenaires, une faiblesse dans la mobilisation des ressources internes et une forte demande sociale. Trois ans plus tard, le résultat semble être encourageant et l’avenir prometteur.
En effet, aux dires des spécialistes et autres observateurs, l’économie est au vert au Mali. Expression utilisée par eux, ces experts pour désigner une économie en croissance. Aussi, soutiennent-ils, «l’économie du Mali a continué sa forte performance en 2015. Le PIB réel a enregistré une croissance de 6%, soutenue par une forte performance dans les secteurs de l’agriculture et des services, alors que l’inflation est restée faible à 1%». Les progrès réalisés sont reconnus et saluées dans la mise en œuvre des réformes structurelles, en particulier dans le domaine de la gestion des finances publiques. Et les experts remercient les autorités maliennes pour leur engagement à travers un dialogue franc et fructueux.
L’ère de la renaissance de l’économie au Mali a sonné. L’effort d’un mécanisme rigoureux de mobilisation des ressources internes est soutenu par les partenaires. L’esprit de Genève règne entre Bamako et Paris, Bruxelles, en passant par Washington. Autant dire que si la crise perdure, il reste que le Mali n’est plus dans la salle d’attente des acteurs et partenaires économiques.
Pour le ministre de l’Economie et des Finances, Dr. Boubou Cissé, c’est plus une capacité de résilience d’une économie face aux chocs, mais celle qui se porte relativement bien au Mali. C’est une économie qui a réalisé des performances assez remarquables ces deux dernières années. Que ce soit des chocs exogènes au niveau international ou même des chocs endogènes, en faisant face à une crise sécuritaire ou au terrorisme. Malgré ces difficultés, l’économie se porte relativement bien. Les indicateurs sont au vert, le taux de croissance est à 5,3%. Un taux robuste. Les perspectives se présentent plutôt bien. Le cadrage macroéconomique et budgétaire, élaboré et validé par le FMI, donne des perspectives qui se présentent sous des formes encourageantes. En effet, après avoir enregistré une croissance proche de zéro en 2012, l’économie au Mali est de nos jours dans une dynamique économique. À l’hôtel de finances, on parle volontiers de relance économique qu’on attribue à la bonne vision du Président IBK et qu’on s’évertue à porter vers une croissance durable et inclusive. La capacité de résilience aura donc permis à l’économie d’affronter les chocs exogènes au niveau international ou même des chocs endogènes, en faisant face à une crise sécuritaire.
On ne le dit jamais assez, mais les réformes engagées dans ce secteur en sont pour beaucoup. Des réformes portées par certaines mesures. D’abord, de la force dans la capacité de la mobilisation des ressources internes, de la volonté constante d’améliorer et de moderniser la gestion des finances publiques, et enfin du dialogue avec les partenaires à travers une diplomate économique conquérante. Une des mesures internes a consisté à réduire le train de vie de l’Etat. Un Etat qui a toujours tendance à vivre au-dessus de ses moyens. Ainsi, au niveau du Département des Finances, nous indique-t-on, le Président de la République a demandé de regarder dans quelle mesure l’Etat peut revenir dans les proportions raisonnables en matière de dépenses de fonctionnement de l’Etat. En réponse, des mesures ont été prises pour aller vers la maîtrise des dépenses depuis 2014. Ces mesures qui se poursuivent de nous jours, auront permis de faire une économie de 25 milliards de nos francs, rien qu’en réduisant les dépenses de fonctionnement pour favoriser celles d’investissements. Une dynamique qui se poursuit et tient au cœur du ministre de l’Economie et des Finances, Dr. Boubou Cissé, qui déclare en ce sens que «d’autres mesures sont en cours, notamment le parc automobile de l’Etat au sujet duquel nous sommes en train de réfléchir pour une rationalisation. Ce qui nous permettra de réduire les dépenses. Nous sommes en train de réfléchir à la mise en place d’une centrale d’achat des biens et équipements que l’Etat se procure chaque année sur les marchés. Tous ceux-ci combinés vont permettre de réduire les dépenses».
Un volet important est celui relatif aux exonérations. Ces exonérations sont des dépenses fiscales, nous dit-on. Elles constituent une politique d’exception, devenues une règle dans notre pays et des manques à gagner pour l’Etat. À l’arrivée du Président BK au pouvoir, elles étaient évaluées à plus de 400 milliards. De nos jours, elles varient entre 230 et 250 milliards de FCFA et sont prévues à la réduction en vue de renflouer la caisse de l’Etat. «Ce sont des dus et des ressources auxquels l’Etat renonce pour permettre de relancer l’activité économique. Ce n’est pas que nous ne voulions pas relancer l’activité économique, bien au contraire ! Il y a des exonérations que l’Etat donne à titre d’exception, qui, progressivement, sont devenues la règle. Il faut que nous sortions de ces exonérations», nous assène un cadre financier au niveau du Département des Finances. On indiquera volontiers au chapitre de cet effort interne, pour financer l’économie, les mesures relatives à l’élargissement de l’assiette fiscale, à l’intensification des efforts de lutte contre la fraude, aux actions initiées dans le cadre de la réforme foncière et cadastrale, et bien sûr à l’exécution du programme annuel d’émissions de bons et obligations du Trésor, qui aura permis de mobiliser la somme de 287,813 milliards de FCFA. Un autre pan aura porté sur le paiement de la dette intérieure. Une mesure qui aura permis à l’Etat de débloquer la somme de 27 milliards FCFA dont 7 milliards FCFA pour 2016.
La dette intérieure, faut-il le rappeler, faisait l’objet d’audit des arriérés de paiement de la dette fournisseurs de 1995 à 2012. Et elle se poursuit. Tout comme le processus de réforme de la gestion des finances. Depuis plus d’une décennie, affirme un observateur, le Gouvernement du Mali a engagé une vaste réforme portant sur l’amélioration et la modernisation de la gestion des finances publiques. Son impact est lisible et son 2e plan national a été développé par un plan intermédiaire d’actions devant aboutir à l’élaboration et à la mise en œuvre d’un nouveau programme de réformes de la gestion des finances publiques. Un processus bien approprié par les bénéficiaires et encouragé par les partenaires, conclut-il.
Un élan de mobilisation interne soutenu par une diplomatie économique
En effet, le Mali revient de loin. Les événements de 2012 ont porté un coup dur au tissu économique. Et avaient entraîné une timidité des partenaires, tout en accentuant la demande sociale. Ici, la réforme a consisté d’abord à instaurer la confiance des partenaires et à faire valoir ensuite les possibilités d’investissement dans un Mali à la porte de sortie d’une crise. Le résultat est que le Mali n’est plus dans la salle d’entente des partenaires. Le dialogue est renoué, l’embellie du partenariat est visible et le dossier Mali est plus considéré. Une des preuves à ce cachet de satisfecit est l’accord au Mali par le FMI d’une facilité élargie de crédit (FEC) en 2016. La Facilité élargie de crédit (FEC) est un instrument du FMI pour appuyer, en termes d’aide financière, les pays qui connaissent des difficultés de balance des paiements. C’est une aide financière qui permet d’appuyer le programme économique et financier d’un certain nombre de pays, leur permettant d’arriver à assurer une stabilité macroéconomique et de permettre une croissance durable et inclusive.
Cet instrument est destiné à des pays spécifiques. Généralement, ce sont des pays qui sont en voie de développement. Le Mali a été admis à ce programme courant 2016 avec l’engagement ferme des autorités à continuer le chemin du progrès économique tracé. Un fait qui signe ou plutôt encourage d’autres à revoir leur copie pour le Mali tant le climat d’investissement est favorable, bâtie autour d’un cadre macroéconomique stable et robuste. Reste à maintenir le cap, surtout de faire en sorte que cette croissance soit inclusive et au niveau du Département des Finances, l’objectif fixé est d’arriver à cela. L’engagement est ferme pour y à arriver.
«Nous aurions souhaité que l’ensemble de la population malienne puisse bénéficier de cette croissance. L’élément essentiel qui nous reste à réaliser aujourd’hui et sur lequel le Président de la République insiste tous les jours, ainsi que le Premier ministre, est de faire en sorte que cette croissance soit inclusive. Qu’elle soit de qualité et qu’elle permette une amélioration des conditions de vie de l’ensemble des populations maliennes. C’est ce défi qui se pose à nous aujourd’hui. C’est vers la réalisation de cet objectif-là que nous sommes engagés. Et ce n’est pas un hasard que dans la déclaration de politique générale du Premier ministre Modibo Keita, cet élément de l’amélioration des conditions de vie des Maliens soit un axe fondamental. Donc, il y a du travail à faire et c’est progressif. À ce jour, il y a des acquis, car, grâce à cette croissance, nous arrivons à prendre en charge une bonne partie des populations. Les fonctionnaires ont vu leur salaire augmenter, parce que la valeur indiciaire a augmenté de 20%. Le salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) dans notre pays a augmenté de 50%. Il est passé de 28 000 FCFA à 35 000 FCFA. Les allocations familiales ont vu leur taux augmenter de 100%», affirme le ministre de l’Economie et des Finances, Dr. Boubou Cissé. Un engagement qui, à bien comprendre, indique que le pari est pris pour maintenir l’économie dans un processus de croissance durable et inclusif.
Bekhaye DEMBELE