Crise d’hydrocarbures : La piste algérienne

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Face à la crise du pétrole, qui n’épargne aucun pays, le Mali semble prendre l’option d’augmenter le nombre de ses dépôts de stockage de carburant, diversifier ses sources d’approvisionnement à partir de l’Algérie.

 

 

Avec les difficultés d’approvisionnement en carburant provoquées par la guerre entre Russes er Ukrainiens, le Mali a un double défis à relever. Doter le pays d’un maximum de dépôts de stockages et les ravitailler correctement. Il n’y a que 4 principaux dépôts actuellement dans notre pays. 3 sont à Bamako (le dépôt Onap, celui de l’ex-Mobile racheté par Star Oil et celui de San Zou) et un autre à Kayes, qui n’est même pas fonctionnel puisque non approvisionné.

Pour se mettre à l’abri, le Mali est en train de se donner les moyens. L’exploration des pistes de ravitaillement est à l’ordre du jour. Il s’agit principalement du voisin algérien. Ce pays grand producteur de pétrole, possédant de raffineries et ami de longue date du Mali, semble être une alternative plausible pour renflouer les dépôts maliens. Il s’agirait de prendre du carburant de prendre du carburant chez notre voisin du nord et le dépoter dans deux ports amis de notre pays dont les frontières sont encore grandement ouvertes.

Selon des estimations, les besoins mensuels du Mali en hydrocarbures (essence, gas-oil, DDO, fuel) s’élèvent à 1 950 000 litres. La capacité de l’ensemble des dépôts de stockages réunis sont largement en dessous de ses besoins. Les capacités de stockages ne dépasseraient pas une semaine de consommation. Il s’avère urgent de construire des dépôts à Bamako et dans des capitales régionales (Sikasso, Ségou, Mopti, Gao) et les rendre opérationnels. Cette question relève de la sécurité nationale et ne doit être négligée sous aucun prétexte. Même si l’Etat seul n’en a pas les moyens, une participation publique privée (PPP) peut résoudre l’équation. Il vaut mieux avoir du carburant vendu cher que se retrouver dans une pénurie aux conséquences dramatiques.

Comme nous l’annoncions dans une de nos parutions, 40 % du carburant malien proviennent des traders qui ont des représentations dans la plupart des ports africains. Ces derniers éprouvent des difficultés à se ravitailler à cause de la crise entre la Russie et l’Ukraine qui dure depuis près de deux mois. Des pays comme le Sénégal, le Burkina Faso connaissent déjà des pénuries.

 

Abdrahamane Dicko

 

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