Lassé et excédé par la cacophonie créée de toutes pièces par certains autour du Conseil national du patronat du Mali (CNPM), le bureau dirigé par Mamadou Sinsy Coulibaly menace d’asphyxier l’économie malienne. Cela à travers l’arrêt momentané de toute collaboration avec l’Etat.
S’achemine-t-on vers la paralysie de l’économie malienne ? C’est en tout cas ce que prévoient Mamadou Sinsy Coulibaly et les siens qui veulent couper le robinet à l’Etat malien.
Lassés et excédés par la cacophonie créée de toutes pièces par certains autour du Conseil national du patronat du Mali (CNPM), les membres du bureau dirigé Mamadou Sinsy Coulibaly préparent une démonstration de force dont l’objectif n’est autre que de paralyser l’économie malienne et prouver par la même occasion que leur camp reste majoritaire, légitime et légal.
Il s’agit, selon les informations obtenues par Le Wagadu, de la suspension de tout paiement d’impôts et taxes, de la cessation de livraison des médicaments dans les pharmacies, la suspension de toute diffusion de message à caractère publicitaire sur l’ORTM, la suspension de livraison des tickets d’essence, l’arrêt des flux financiers vers le trésor pendant au moins 72 heures et la suspension de collaboration de tout contrôle fiscal dans les entreprises.
«Nous sommes très sérieux», s’agace un membre du CNPM proche de Mamadou Sinsy Coulibaly, qui déplore la mise en scène faite autour de cette situation. Sans aller jusqu’à citer de nom, il pense que des personnes extérieures au CNPM tentent de prendre en otage la structure patronale à des fins obscures et inavouées.
«Cela, martèle-t-il, nous n’accepterons pas». Il dit être convaincu que ce n’est pas une question d’élection mais plutôt un règlement de compte contre Mamadou Sinsy Coulibaly, qui avait fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille.
Les actions envisagées par le Bureau du CNPM-Mamadou Sinsy Coulibaly concernent la quasi-totalité des entreprises nationales. Mais pas que. Des multinationales sont prêtes à suivre le mot d’ordre donné. Ce qui serait très inquiétant pour le Mali. Face à cette situation, les autorités de la transition doivent sortir de leur torpeur pour prendre le problème à bras-le-corps.
Car il faut s’attendre aux conséquences des actions que Mamadou Sinsy Coulibaly et les siens s’apprêtent à mettre en œuvre. Ce qui pourrait être un coup très dur pour l’économie malienne, déjà engluée dans une crise très profonde.
Aussi, cette menace intervient-elle à un moment où le pays a plus que besoin d’argent pour faire face aux défis qui l’assaillent. Les bailleurs de fonds ayant décidé de se retirer à la suite du coup d’Etat perpétré le 18 août par les militaires du Comité national pour le salut du peuple (CNSP).
Pour mémoire, c’est Diadié dit Amadou Sankaré qui occupe depuis le lundi 12 octobre les locaux du CNPM, cela sur la base d’une ordonnance gracieuse délivrée par le président du tribunal de la commune 4 du District de Bamako. Une décision attaquée du reste par Mamadou Sinsy Coulibaly et ses amis. Après plusieurs reports, le verdict est attendu ce vendredi 30 octobre.
Abdrahamane SISSOKO
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CNPM : autopsie d’une supercherie orchestrée par Diadié dit Amadou Sankaré
La liste présentée par Diadié dit Amadou Sankaré lors de sa prétendue assemblée générale du Conseil national du patronat du Mali (CNPM), du 26 septembre, diffère de celle présentée lors de l’installation officielle de son bureau à la faveur d’une ordonnance gracieuse. On se souvient qu’il affirme avoir été élu à la tête de la structure.
Diadié dit Amadou Sankaré donne raison au secrétaire général du Conseil national du patronat du Mali (CNPM), qui, on s’en souvient, avait décidé de reporter l’assemblée générale du 26 septembre pour cause de doublons sur les deux listes de candidature.
En effet, les listes de membres du Bureau et du Comité statutaire de Diadié dit Amadou Sankaré (qui s’est autoproclamé président à la suite d’une élection tenue dans la rue sous des bâches) sont différentes de celles présentées au Secrétariat général de l’organisation patronale, en vue des élections (voir les deux listes à la fin de l’article).
Autopsie des listes présentées par Diadié dit Amadou Sankaré
Sur la liste de 20 membres du bureau installé par ordonnance gracieuse, avec Diadié Sankaré comme président, on retrouve, en 3è position, Amadou Djigué, notamment comme 2è vice-président délégué, alors qu’il ne figurait pas sur la liste de candidature déposée auparavant au Cnpm et prétendument élue. Figurait à cette place, sur la liste, le nom de Moussa Alassane Diallo qui a préféré se retirer des listes des deux candidats sur lesquelles il était inscrit.
De même, à la place de Mme Valerie Beilvert qui était en 5è position sur la 1ère liste au poste de vice-présidente chargée des Relations extérieures, on retrouve, à sa place sur la liste remembrée, le nom de Mohamed Diawara qui était en 20è position, notamment au poste de vice-président trésorier, sur la liste officiellement déposée au Cnpm pour les élections. À ce poste où il était précédemment proposé, il y a maintenant Nouhoum Simaga qui ne figurait pas sur les listes précédemment confectionnées.
En 6è position de la liste de rechange, au poste de vice-président chargé des relations avec les groupements et conseils patronaux de région, se trouve inscrit Barazy Amar Ibrahim Touré qui ne figurait pas auparavant sur la liste. Il remplace ainsi Adama Camara.
Toujours sur la liste remembrée, il est introduit le nom de Houd Baby en 8è position, notamment au poste de vice-président chargé de l’Industrie, alors que figurait, en lieu et place, Thierno Ba de l’Organisation patronale des industriels dont le nom était sur les listes des deux candidats et a finalement opté pour Mamadou Sinsy Coulibaly.
En 9è position, au poste de 1er vice-président chargé du commerce, il y a le nom d’Abdoulaye Hamidou Cissé. Celui-ci remplace ainsi Bakary Yaffa sur la liste remembrée. Ce dernier qui était parmi les cas de doublon a opté pour Diadié Sankaré et se retrouve finalement proposé au 11è rang sur la liste, correspondant au poste de vice-président chargé des entreprises agricoles. Notons qu’Abdoulaye Hamidou Cissé était auparavant sur la liste de candidature du Comité statutaire.
À la 10è place, il faut relever le retrait de Boubacar Tandia du poste de 2è vice-président chargé du commerce où il est remplacé par Mme Simpara Saran Kéïta, laquelle figurait auparavant sur la liste des 07 candidatures du Comité statutaire présentée par Diadié Sankaré.
En outre, au 14è rang de la liste après retouches, on retrouve Adama Camara au poste de vice-président chargé des banques et financements. Il ne figurait pas sur les listes, mais son nom est ajouté en remplacement de Mme Tiguida Guindo qui s’est retirée.
À la 15e position, plus précisément au poste de vice-président chargé des services, est inscrite Mme Fatoumata Soumaré, en lieu et place de Monsieur Oumar Diouara, lequel se retrouve au poste de vice-président trésorier inscrit au 19è rang sur la liste remembrée. Il remplace Soya Golfa qui a opté pour les listes Mamadou Sinsi Coulibaly, après avoir vu son nom sur les listes des deux camps.
Sur la liste des 07 membres du Comité statutaire, il y a aussi des réaménagements car Mme Simpara Astan Keïta et Abdoulaye Hamidou Cissé qui y figuraient ont été finalement proposés dans le Bureau comme précisé ci-haut et ils ont été remplacés par Messieurs N’ji Bengaly et Doudou Sacko. Sur cette même liste, des membres du Comité statutaire, il y a aussi un changement, notamment dans l’ordre d’inscription des candidats.
Au vu de ce qui précède, peut-on faire voter une liste de candidatures et valider, à sa place, une autre à installer, même en cas de victoire ? Mystère et boule de gomme.
En attendant la réponse à cette question, on sait tout de même que l’élection au CNPM se fait à travers des listes. Ce que Diadié dit Amadou Sankaré n’a jamais contesté.
Pour mémoire, il faut retenir que l’affaire est pendante devant la justice. Le tribunal de la Commune IV ayant décidé d’octroyer une ordonnance gracieuse à Diadié dit Amadou Sankaré. Une décision attaquée par Mamadou Sinsy Coulibaly et les siens. Après plusieurs reports, le verdict est attendu ce vendredi 30 octobre.
Cheick Bougounta Cissé