Cotation de Total Sénégal à la BRVM d’Abidjan

La filiale sénégalaise de la multinationale française d’hydrocarbures va opérer une introduction en Bourse avant le 30 septembre prochain. Après avoir rejoint sur la Bourse d’Abidjan la Sonatel, filiale de France Telecom, Total Sénégal a décidé d’ouvrir 30% de son capital aux opérateurs privés sur le marché financier de l’Uemoa. Le Sénégalais Momar Nguer est le chef d’orchestre de cette première opération de cotation.

La filiale sénégalaise du major français Total s’affranchit de son périmètre d’intervention classique de mode de financement en s’arrimant sur la Bourse d’Abidjan (BRVM ) avant fin septembre 2014. C’est la deuxième entreprise française après la Sonatel à prendre l’option de faire coter à la plateforme boursière et libérer 30% de son tour de table aux privés de l’espace Uemoa. Engagées depuis plusieurs mois, les discussions entre les autorités de Total et de la BRVM ont finalement abouti. Le directeur général de la BRVM, Edoh Kossi, avait annoncé à Les Afriques, en marge de l’assemblée générale des compagnies d’assurances mi-février 2014 à Ouagadougou (Burkina Faso), l’introduction de nouvelles entreprises en Bourse dans un délai proche, sans en préciser leur identité. La timidité – ces dernières années et la sombre parenthèse du management drivé par Jean Paul Gillet, avant de jeter l’éponge – des entreprises privées à se faire coter à la BRVM d’Abidjan avait fait l’objet de diverses spéculations de la part du secteur privé sous-régional africain. Cette situation a poussé bon nombre d’entreprises, comme Petro Ivoire, Money Express que dirige l’entrepreneur sénégalais Meissa Ngom, de la zone Uemoa à contourner la Bourse d’Abidjan pour se faire coter sur Euronext Paris. Le prétexte avancé par ces dirigeants, il y a quelques années, était l’absence d’attractivité. Depuis le 31 décembre 2013, la BRVM pèse plus de 6 000 milliards de f CFA en capitalisations boursières (valeurs et transactions des titres et obligations) et possède une capacité d’absorption de plus de 130 milliards de f CFA.

Présenté comme l’éminence grise africaine de la multinationale pétrolière, le Sénégalais Momar Nguer a la lourde charge de mettre en musique l’opération de cotation. Le challenge de pouvoir libérer avec succès 30% des actions à des privés africains sera un tournant décisif dans la carrière de cette forte tête depuis qu’il est aux commandes du département Afrique-Moyen-Orient de la chaîne logistique chez Total. Après la décision de Total Sénégal à entrer en Bourse, deux autres sociétés du marché sous-régional sont annoncées avant le 31 décembre 2014, a commenté une source autorisée de l’institution.

PAR ISMAEL AIDARA ( Les Afriques ) 

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