La visite a confirmé la qualité des relations de coopération entre les deux pays qui ont convenu d’importants accords sur le renforcement des infrastructures, l’approvisionnement du Mali en produits pétroliers, l’emploi et la formation, etc.
Le président de la République a bouclé hier la visite officielle de quatre jours qu’il avait entamée lundi en Algérie à la tête d’une importante délégation comprenant une demi douzaine de ministres dirigeant des départements clés de l’économie nationale. Peu de temps avant de quitter le pays, Amadou Toumani Touré a eu un ultime tête-à-tête avec le président algérien Abdelaziz Bouteflika. Commentant les résultats de cette visite, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Soumeylou Boubèye Maïga, a estimé qu’elle a été en quelque sorte la confirmation du caractère essentiel de la coopération qui lie les deux pays. Maliens et Algériens ont ainsi convenus de renforcer leur coopération dans plusieurs domaines. D’abord les infrastructures. Le bitumage de la route Gao-Kidal participe de cette démarche. Dans le cadre du projet de route transsaharienne, l’axe Tamanrasset-Gao sera aménagé. Une partie du financement est acquise auprès de l’Union européenne. Le reste est à rechercher. Des banques internationales de développement comme la Banque islamique de développement ont été sollicitées. Les deux parties ont aussi dégagé des perspectives de renforcement de la coopération dans le domaine de la formation des formateurs Le ministre de l’Emploi et de Formation professionnelle, Modibo Kadjoké, qui faisait partie de la délégation présidentielle reviendra à Alger dans les jours à venir pour préciser avec les responsables algériens les détails de cette coopération. La partie algérienne a déjà donné son accord de principe pour l’augmentation de quota des bourses qu’elle accorde à notre pays et accepté de former des Maliens dans les domaines de l’hôtellerie et du tourisme. En outre, il a été envisagé le jumelage de la Faculté de médecine de pharmacie et d’odontostomatologie de Bamako avec l’Université d’Oran.
L’ETAPE DE TLEMCEN. Concernant la coopération énergétique, Soumeylou Boubèye Maïga a confirmé l’arrivée en novembre d’une mission de la Société nationale algérienne des transports et de commercialisation de hydrocarbures (Sonatrach) dans notre pays dans la perspective de la réalisation du premier forage pour la recherche pétrolière dans le bloc 20 du bassin de Taoudéni. Au même chapitre, un accord a été convenu pour l’approvisionnement de notre pays en hydrocarbures dont le stockage est envisagé dans la région de Gao Concernant l’épineuse question de la sécurité au moment où l’espace sahélo-saharien subi de nouvelles menaces de plusieurs formes, les deux pays vont travailler de concert pour faire face à ces périls.
Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a annoncé des réunions techniques en novembre et décembre entre les techniciens et les ministres des deux pays compétents sur la question. Soit à Alger ou à Bamako. Cela pour procéder aux derniers réglages de la concrétisation des accords souscrits sur la question. Mercredi, le président Touré a visité Tlemcen, une ville située à près de 600 kilomètres à l’ouest d’Alger. Héritière d’une civilisation millénaire, cette ville a été crée au XIè siècle par la dynastie des Almoravides avant de se développer davantage sous le règne des Almohades. Elle atteindra son apogée après 1236 sous la domination de la dynastie des Zianides qui ont fait de Tlemcen la capitale du Maghreb central. Proclamée capitale islamique mondiale 2011 par l’ISESCO, Tlemcen est aussi un des berceaux des sciences. Elle a connu de grands érudits comme le sociologue Abderhamane Ibnou Khaldoun, considéré comme le père de la sociologie moderne, Mohamed El Habak qui a inventé l’astrolabe ainsi que l’ophtalmologue Mohamed El Guefgui qui a pratiqué la première opération de la cataracte en 1492. Tlemcen est aussi célèbre pour sa vieille médina ancrée dans les profondeurs du tissu urbain. La grande mosquée de la cité construite au XIIè siècle par Youcef Ibn Techfine, le mausolée de Sidi Boubedienne, le palais royal d’El Mechouer où les rois délibéraient sur les affaires de l’époque constituent des places fortes de la ville. Tlemcen est aujourd’hui un ville moderne qui a étendu ses tentacules jusqu’au sommet des contreforts qui la surplombe. Au cours de son séjour, le président de la République a visité le Grand bassin, un parc d’attraction pour enfants, le centre culturel et l’Université de la ville qui accueille 40 000 étudiants dont des Maliens.
Envoyé spécial
B. COULIBALY