Visite du président Ibk en France : Le chef de l’Etat comblé, mais ensuite ?

1
Le Président IBK de retour à Bamako à l'issue de sa visite d'Etat en France (Bamako, le 25 octobre 2015)
Le Président IBK de retour à Bamako à l’issue de sa visite d’Etat en France (Bamako, le 25 octobre 2015)

La moisson de la visite d’Etat du Président Ibrahim Boubacar Kéïta en France, à l’invitation du Président de la République Française à la tête d’une délégation de 14 ministres de la République est plus que considérable.  Certains diraient qu’elle a été fructueuse avec la promesse d’une  pluie de plus d’un millier de milliards  au bénéfice du Mali. Ce qui a valu un communiqué triomphaliste du Rassemblement Pour le Mali, le parti présidentiel mettant en exergue le succès de cette visite qualifiée d’exceptionnelle et d’historique. Si IBK, son parti et la majorité présidentielle sont comblés, des questions restent posées pour la suite.

Son Excellence Ibrahim Boubacar KEÏTA, Président de la République, Chef de l’Etat, vient d’effectuer  une visite d’Etat en France, visite que les autorités françaises inscrivent au plus haut niveau des visites présidentielles. Elle traduit l’Excellence des relations d’amitiés et de coopération entre la France et le Mali à tous égards exceptionnels.

Cette visite d’Etat que le Président de la République a effectuée,  accompagné par une importante délégation composée des membres du Gouvernement, des représentants de la CMA et de la Plateforme, de responsables techniques et d’opérateurs économiques est une étape importante de ce vaste chantier de reconstruction du Mali que le Président de la République a engagé depuis la signature de l’Accord de paix et de réconciliation nationale.

La communauté internationale des partenaires pour le Mali

La  Conférence  de stratégie et d’appel de fonds pour la relance économique et le développement du Mali organisée par l’OCDE coprésidée par  les Présidents François HOLLANDE et Ibrahim Boubacar KEÏTA, à laquelle ont pris part  l’Union Européenne, les Nations Unies, La Banque Mondiale, la Banque africaine de Développement et plusieurs autres partenaires du Mali a prouvé que la communauté des partenaires au développement du Mali, est acquise à la cause de notre pays : Pour preuve, pour la seule période de 2015-2017, notre  pays bénéficiera de 360 millions d’euros pour le développement dont 80 millions pour les régions du Nord ; 4 millions d’euros pour renforcer la sécurité nationale avec d’importants projets dans les domaines du développement rural, de l’énergie, de l’éducation, de la santé et du développement local. Pour la même période, la Suisse annonce un appui de 77 millions au titre de l’aide au développement.

IBK a fait le point et dégagé les perspectives

Au delà des importants engagements financiers des partenaires au développement,  notamment par la France, cette visite a permis au Président de la République d’informer largement les partenaires et les amis du Mali sur la situation au Mali, sur les engagements, les progrès réalisés et les perspectives de développement du pays ; sur la  détermination  du Gouvernement a approfondir le processus de démocratisation, concevoir et répondre différemment aux problèmes de développement, refonder l’Etat et promouvoir la sécurité et la paix. Mais le hic, un hic important, c’est qu’il a occulté le problème de Kidal en n’exigeant pas que les forces armées et de sécurité s’y déploient incessamment avec l’appui de Barkhane et de la Minusma.

Ce qui fait dire à Seydou Diawara dit Martin , Président du Parti Lumière pour l’Afrique et ses collègues du bureau exécutif le dimanche 25 octobre devant la presse , que « le Président devait profiter de cette visite, jugée  par son entourage historique,  pour jouer sa carte  sur table par rapport à l’entrée des forces armées et de sécurité , de l’école et des autres services sociaux de base , qui reste sous le contrôle des ex-rebelles, malgré les avancées de l’accord.

Au lieu de jouer une carte géopolitique et stratégique IBK s’est lancé dans une optique qui risque de conduire  le Mali dans l’impasse’’. Ils ont ajouté que le président de la république devait profiter des honneurs pour avoir un calendrier clair dans le cadre de la résolution définitive de la crise. Le président du PLA a affirmé que 2000 milliards ne suffisent pas à la politique de relance défendue par IBK devant l’OCDE à Paris. Car nulle étude de faisabilité n’a été réalisée en la matière. Dire que ce financement va amener la relance est du faux. Sa conclusion est amère : » Ils sont entrain de créer des conditions pour que le Mali soit la Grèce de demain. Les aides bilatérales ne nous amèneront nulle part. Pour un Mali émergent, chacune des 8 régions a besoin d’un investissement de 1200 milliards de FCFA ».

Les aides seules ne peuvent bâtir un Mali émergent                                   

Le retour d’IBK a été triomphal au Mali, ce pays très dépendant de l’aide extérieure. Il est significatif que son enveloppe représente un quart des ressources de l’Etat. De 2013 à 2014, plus de 2,5  milliards d’euros, plus de 94% de la manne promise par la Conférence de Bruxelles sur le thème « Ensemb4e pour le renouveau du Mali » ont été mis à disposition et 76% décaissés. Le cycle de la conférence des bailleurs de fond s’est achevé à Bamako lors de la dernière réunion de suivi le 17 février 2015. Les aides financières pour « Bâtir un Mali émergent » de l’OCDE à Paris lors de la visite d’IBK sont de la même veine. Mal utilisées, comme il faut s’y attendre, elles compromettront certainement l’avenir des générations futures. N’étant pas des dons, elles seront des moyens de pression et même de coercition pour une gouvernance aux mains liées, parce que sous tutelle internationale. Même si nos partenaires sont honnêtes, rien n’est jamais gratuit, à fortiori par rapport à un pays où la gouvernance serait bancale, gangrenée par la corruption et le peuple spolié. IBK a choisi Paris avant Ségou dont les populations sont profondément ulcérées. Dans ses valises, il emportait Me Kassoum Tapo, l’ardent avocat défenseur de Guo-sarl marquée par les scandales de la surfacturation dans l’achat des équipements militaires à hauteur de 29 milliards. Espérons que cela n’augure pas du pire, bien que notre Président de la République sache demeurer fidèles aux amitiés, même les plus sulfureuses.

Barou Tara

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

  1. Le president de republique a fait le bon choix pour pouvoir tirer le Mali de cette trop compliqué du nord Mali. Ce qui ne me plait dans l’histoire du president Malien, c’est la corruption entre autres: les 1000 tracteurs, les engrais frelatés j’en passe.La façon dont les Maliens on fait confiance à IBK, il devait pas payer les Maliens par comme sa. Il faut aussi qu’il se debarasse de son Thereta même s’il est le père fondateur du parti, l’interêt superieur de nation doit primer à l’interêt d’une seule personne, quel qu’en soit la valeur de cette personne. Monsieur le president,nous vous soutenons si vous faites le bon choix, si vous prenez des bonnes decisions et surtout si l’interêt de la nation prime sur l’interet de famille et des amis. Donne a la justice le pouvoir et moyens de faire leurs travails et façon juste pour tout les. J’espère bien que vous allez vous mettre au travail pour donner satisfaction aux Maliens
    qui vous ont fait confiance. Merci de votre bonne comprehention. A bon entendeur salut.

Comments are closed.