Du 18 au 19 janvier 2014, le Président IBK a effectué une visite dite d’amitié et de travail en Algérie. Accompagné des ministres Sada Samaké de la Sécurité, Cheick Diarra de la Réconciliation Nationale et du Développement des Régions Nord du pays et de Mamadou Camara, son Directeur de cabinet, le chef de l’Etat a eu un programme très chargé. Sans aucun répit.
Ensuite, le cortège s’ébranle pour la résidence d’Etat «Zeraida», bâtie sur 110 ha et composée d’une multitude de villas et d’annexes. Le chef de l’Etat était logé à la villa n°2. A peine installé, il recevra la visite du Président du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah.
Après un entretien d’une trentaine de minutes, ce dernier sortira de l’audience et déclarera: «nous avons échangé sur les relations entre Alger et Bamako. Nous allons développer davantage la coopération entre nos deux pays. La visite du Président IBK est donc importante pour nous». Il refusera de répondre à d’autres questions et s’engouffrera dans son véhicule.
Une heure après, les deux hommes se retrouveront autour d’un diner offert à IBK par le Président Abdelaziz Bouteflika, lui-même absent au cours de cette soirée, agrémentée de musique mandingue interprétée par des artistes algériens. C’était à la résidence «Djenane El Mitahk».
Plus tard, il nous est revenu que les deux parties ont convenu d’une réunion regroupant à la fois les ministres des Affaires Etrangères des deux pays, ceux de l’Intérieur, les ambassadeurs et les services de renseignements et de la mise en place d’un comité bilatéral frontalier le 2 février prochain, pour discuter des problèmes liés aux frontières, notamment la sécurité, l’économie, le développement et la coopération décentralisée (Sud de l’Algérie – Nord du Mali).
Ce n’est pas tout. En mars prochain, il y aura à Alger la relance du Comité mixte, lequel travaillera sur plusieurs secteurs de développement, notamment l’énergie et la sécurité. Une chose est claire pour Alger: le principe de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale du Mali n’est pas négociable.
La deuxième journée du séjour d’IBK a été tout d’abord marquée par la visite du sanctuaire du Martyr, en compagnie du ministre des Affaires Etrangères algérien, Ramtane Lamamra. Recueillement et dépôt de gerbe de fleurs.
Etape suivante, le départ vers la résidence «Djenane El Mitahk», Villa n°1, pour un tête à tête avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Rien ne filtrera de cet entretien. La rencontre a été ensuite élargie aux membres de deux délégations. Les deux parties ont convenu de certaines choses, reprise dans un communiqué conjoint (voir en encadré).
Arrivera ensuite le moment tant attendu par la presse malienne, algérienne (venue en nombre) et étrangère, la conférence de presse des deux ministres des Affaires Etrangères, Zahabi Ould Sidi Mohamed du Mali et Ramtane Lamamra de l’Algérie (l’un des ex – Commissaires de l’UA).
Au cours de cet échange, le ministre malien, avec le franc parler qu’on lui connait, a fait savoir que des mouvements armés du nord du Mali avaient demandé aux autorités algériennes de les aider à peaufiner une plateforme de dialogue pour se préparer à des négociations inclusives. Le gouvernement algérien a, selon toujours Zahabi, informé Bamako, qui a accueilli favorablement la démarche.
«Certains mouvements ont répondu à l’appel et d’autres prendront le train en marche. Cette démarche algérienne vise à faciliter le dialogue inter malien. Elle s’inscrit aussi dans l’esprit de l’Accord de Ouagadougou. Donc il faut positiver cette démarche, qui permettra aux mouvements armés, à la société civile, aux communautés du Nord du pays de participer à un dialogue inclusif, lequel sera fait à Bamako, entre Maliens, pour trouver une issue favorable à la crise», a expliqué Zahabi.
Avant d’ajouter, suite à une question d’un confrère français, «il n’y a pas eu de négociations secrètes, ni d’agenda caché. Tout le monde sait qu’il y a un problème au Mali, qui doit être résolu par les Maliens eux-mêmes, avec le soutien, bien sûr, de leurs amis, comme l’Algérie et bien d’autres pays et organismes sous-régionaux et internationaux».
Pour sa part, le ministre des Affaires Etrangères algérien, Ramtane Lamamra, affirmera «les discussions entre les mouvements du Nord du Mali et notre pays sont à présent des pourparlers exploratoires. L’objectif étant de relancer le dialogue inter malien. Nous ne sommes pas encore arrivés à une phase permettant de dire que tout est prêt pour le dialogue inter malien, mais l’Algérie et le Mali sont d’accord pour que ce dialogue soit abrité par Bamako. Tous les pays et organisations sous-régionales, régionales et internationales impliqués dans le dossier malien sont informés de notre démarche. Elle est transparente et n’a rien de caché».
A une question d’un journaliste malien, qui évoquait la position controversée de l’Algérie, Lamamra a répondu de manière on ne peut plus claire: «nous n’avons jamais douté que l’avenir du Mali est dans son unité nationale et son intégrité territoriale et dans la réconciliation nationale et la démocratie».
Suite à une autre interrogation, il dira pour conclure: «nous allons tirer les enseignements des Accords passés et faire en sorte qu’il ait une paix définitive».
L’étape suivante de la visite a conduit la délégation vers l’hôtel «El Aurassi» pour un déjeuner offert par le Premier ministre, Abdelmaleck Sellal en l’honneur d’IBK.
Dans l’après-midi, le voici en route pour un entretien avec le Président Abdelaziz Bouteflika, dans un lieu tenu secret. Le communiqué conjoint fait part des grandes lignes de ceux-ci. Fin de visite et retour à Bamako aux environs de 18 heures.
Chahana Takiou,
Envoyé spécial à Alger
😉 😉 😉
“discussions exploratoires”… au tour du thé sans doute… MDRRRRRR ! 😆
Voilà une bonne tactique ! … comme ça… dans 10 ou 15 ans… on en sera toujours là… comme les sahraouis avec le maroc… 😀
Messieurs… discutez exploratoirement… pourvu que l’on ait la paix… la paix seulement !
mali tè talala ! 😀
Comments are closed.