Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, vient d’effectuer une visite d’Etat et d’amitié en République française, notamment à Paris. Jugée fructueuse, cette visite qui vient renforcer nos liens d’amitié et de coopération avec la France, est très mal perçue par les irrédentistes rebelles et jihado-narco-trafiquants du Nord du Mali qui voyaient en Hollande leur «parrain des parrains». Erreur de calculs !
À Paris, IBK a été accueilli plus qu’un roitelet. L’homme a séduit et a vendu l’image du Mali à travers le monde.
Tapis rouge pour IBK à Paris
C’est une vraie visite d’État qu’Ibrahim Boubacar Keïta, le président malien, vient de faire à Paris les 21 et 22 octobre. Entretien avec François Hollande, dîner d’État à l’Élysée, rendez-vous à Matignon avec Manuel Valls, puis avec Jean-Yves Le Drian, Claude Bartolone (président de l’Assemblée nationale) et/ou Gérard Larcher (celui du Sénat), rencontre avec Anne Hidalgo (maire de Paris)… Ancien étudiant à la Sorbonne, IBK y donnera une conférence et recevra les honneurs militaires aux Invalides, avant d’être reçu au siège du Medef.
Enfin, une visite à l’ossuaire de Douaumont, en hommage à son grand-père tué à Verdun pendant la Première Guerre mondiale, alors qu’il combattait dans l’armée française, est prévue.
5 choses à savoir sur Ibrahim Boubacar Keïta et la France. Un pays qu’il connaît bien pour y avoir passé une bonne partie de sa jeunesse.
L’héritage de Verdun
Lors de sa visite en France, outre le palais de l’Élysée et la capitale parisienne, Ibrahim Boubacar Keïta, s’est rendu à Douaumont, près de Verdun. Il entendait ainsi s’incliner devant l’ossuaire des soldats tombés lors de la Première guerre mondiale. Ce fut un hommage officiel aux nombreux Africains tombés sur le champ de bataille. Mais également un recueillement tout personnel. L’arrière-grand-père du président a lui-même succombé dans les tranchées de Verdun en 1916.
L’étudiant
IBK était également de passage, le temps d’une conférence, à l’université parisienne de La Sorbonne. Il a occupé les bancs de la faculté parisienne dans sa jeunesse, qu’il a en partie passée en France. En 1958, le jeune Ibrahim Boubacar Keïta, 13 ans, remporte ainsi le concours général organisé par la France dans chacune de leurs colonies. Il y gagne un aller simple pour Paris, où il suit ses études secondaires au prestigieux lycée Janson de Sailly.
Pensionnaire, il se rendait les week-ends dans une famille d’accueil où séjournait également Martine Aubry, ancienne ministre et ex-premier secrétaire du Parti socialiste français (PS). Après être retourné au Mali pour finir sa scolarité au lycée Askia Mohamed de Bamako, il s’inscrit à la faculté des lettres de l’université de Dakar, puis à la Sorbonne, où il effectue une maîtrise d’histoire. Également diplômé en relations internationales puis chargé de recherches au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et enseignant sur les « systèmes politiques du Tiers-Monde » à l’Université de Paris Tolbiac, IBK a conservé un goût prononcé pour la littérature et le cinéma français, celui de Jean-Luc Godard notamment.
Un passage chez Citroën
Durant ses études à Paris, Ibrahim Boubacar Keïta a également été responsable de l’Association des étudiants et stagiaires maliens en France (AESMF), une des sections de la Fédération des étudiants africains de France (FEANF), où il rencontre notamment Alpha Condé, actuel président guinéen. C’est également à Paris durant ses études qu’il rencontre Laurent Gbagbo.
À l’époque, il est surtout un farouche opposant au régime militaire en place à Bamako. Résultat : sa bourse d’études octroyée par l’État malien est suspendue. Reste alors au jeune IBK, selon la version officielle, à se débrouiller par ses propres moyens. Il devient donc ouvrier chez Citroën et manutentionnaire aux Halles de Paris pour financer ses études.
Un proche du Parti socialiste
Surtout, par la suite, à travers son parti, l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ) puis le Rassemblement pour le Mali (RPM), membre de l’Internationale socialiste, IBK a tissé des liens avec de nombreux responsables socialistes français et européens.
Vice-président de l’Internationale socialiste à partir de 1999, il fait notamment, aux détours des Congrès, la connaissance de François Hollande, de Manuel Valls ou encore de Laurent Fabius, aujourd’hui respectivement président de la République, Premier ministre et ministre des Affaires étrangères.
L’affaire «Tomi»
Cette visite a été également l’occasion d’évoquer des sujets qui fâchent entre la France et le président malien. En effet, Ibrahim Boubacar Keïta est un des deux chefs d’État africains, avec le Gabonais Ali Bongo Ondimba, à avoir été écouté, sur une période allant de juillet 2013 à octobre 2014, par la justice française dans le cadre de l’affaire dite «Tomi», du nom de Michel Tomi, considéré comme le dernier parrain de la «Corsafrique».
Les présidents du Mali et du Gabon auraient, selon les informations révélées par la presse française, reçu des cadeaux de la part du magnat corse, en échange d’avantages commerciaux accordés dans leur pays. Michel Tomi n’aurait ainsi pas hésité à offrir à IBK des voitures de luxe, des chambres d’hôtels dans de prestigieux palaces de Marseille ou Paris, ou des soins médicaux. Selon une enquête de l’Office anti-corruption français, Michel Tomi est, par exemple, directement intervenu auprès du président malien pour vendre un jet privé d’un million d’euros à la présidence, alors que l’État malien disposait déjà d’un avion présidentiel. IBK a estimé dans une interview donnée à Jeune Afrique que Michel Tomi était resté son ami mais affirme qu’il n’a jamais été question d’argent entre eux. L’enquête est toujours en cours.
Les bailleurs de fonds réaffirment leurs engagements pour le Mali
L’engagement des partenaires au Mali devrait représenter 2 120 milliards de F CFA (3,2 milliards d’euros) pour la période 2015-2017, a indiqué l’OCDE à l’issue d’une rencontre internationale organisée jeudi à Paris. La conférence internationale pour la relance économique et le développement du Mali, organisée le 22 octobre à Paris par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), a réuni les autorités maliennes, avec à leur tête le président Ibrahim Boubacar Keïta, les représentants des parties signataires de l’accord de paix de Bamako ainsi que 64 pays et organisations internationales partenaires.
Priorités stratégiques
Cette conférence avait notamment pour but de «présenter les actions immédiates du gouvernement du Mali pour la mise en œuvre de l’accord» et de «réaffirmer l’engagement des partenaires internationaux du Mali autour des priorités stratégiques du pays» ainsi que «les engagements immédiats du gouvernement pour une mise en œuvre concrète et rapide de l’accord dans la période intérimaire (2015-2017)», résume une note de l’OCDE.
La rencontre a été l’occasion de faire le point sur l’engagement financier des partenaires au Mali, qui « représentera 2 120 milliards de F CFA (3,2 milliards d’euros) pour la période 2015-2017 – dont un montant de 397 milliards de F CFA (605 millions d’euros) pour les régions du nord sur la base des premières annonces faites au cours de la conférence », détaille le document de l’OCDE.
Parmi ces annonces, figure celle du président français, François Hollande, qui a indiqué que l’aide française au développement de ce pays s’élèverait à 360 millions d’euros entre 2015 et 2017, « dont près de 80 millions d’euros pour les régions du Nord ». Le dirigeant français a rappelé que la France a déboursé 300 millions d’euros pour le Mali depuis 2013. La Suisse a indiqué, qu’entre 2015 et 2017, elle verserait 71 millions d’euros au Mali, principalement dans le nord du pays.
Engagements
Le président malien a remercié les partenaires du pays pour leur « extraordinaire élan de solidarité » en faveur du Mali. Il a également réaffirmé son engagement en faveur de l’accord de paix. «Le Mali s’engage pour la réalisation des infrastructures prévues [dans cet accord] pour la relance économique et un développement équilibré de l’ensemble des régions du nord tenant compte de leurs potentialités respectives, […] dans la réforme de l’État à travers une décentralisation renforcée, fondée sur la libre administration des collectivités, dans le respect de la législation nationale», a insisté le président Ibrahim Boubacar Kéïta.
Les rebelles du Nord du Mali dans la panique
Au regard du succès éclatant enregistré par la visite d’Etat du président IK en France à Paris, les rebelles du Nord du Mali- ou disons, des ex-rebelles- se disent méfiants du président Hollande de la France en qui ils voyaient leur soutien fondamental. Ils se disent trahis et ne savent plus à quel saint se vouer. En tout cas, cette visite d’IBK en France fait l’affaire du Mali et des Maliens pour une sortie définitive que traverse notre pays.
IBK accueilli en héros, mais…
Après cette visite réussie en France, le président IBK, de retour au bercail, a été accueilli comme un héros de l’aéroport de Bamako à Sébénincoro, sa résidence privée. Liesse populaire, acclamations, même ses opposants n’ont pas pu se retenir. «Il a donné une bonne image du Mali», lance un opposant visiblement dépassé par les manifestations de joie des Maliens. Mais, IBK devra rester vigilant, pour que cette donne ne change du jour au lendemain. Cela va de l’avenir de son deuxième mandat, s’il veut bien le briguer.
Rédaction
Bel article
Pourquoi les rebelles du nord paniqueraient-ils ? Au contraire, la France étant l'un des pricipaux bailleurs de fonds d'une part et d'autre part, le maitre de l'ouvrage sur le terrain dans le conflit qui oppose les Maliens entre eux, elle vient de donner par le caractère de la visite reservée au président Malien, le signal de la mise en marche du projet onussien et la concrétisation du plan multinatinal pour la reconstruction et le développement de tout le Mali, notamment dans sa partie septentrionale. De telles supputations en ce moment précis, dénotent un esprit mal veillant de leur auteur.
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