Le Premier Ministre, SoumeylouBoubeyeMaiga (SBM), a effectué une visite de travail à Paris et à Bruxelles du 25 au 28 juin 2018 (visite écourtée pour raison de grève des préfets et sous-préfets). Conséquence : l’étape de la Cour Pénale Internationale (CPI) à La Haye, prévue pour le 29 juin a été annulée. Cependant, il a réussi avec brio les étapes de Paris et de Bruxelles.
Dans notre précédente édition, nous avons évoqué les multiples entretiens avec les autorités françaises, notamment, le Premier ministre Edouard Philippe à Matignon, mardi dernier. Au cours de cette rencontre, un protocole d’accord entre la SMTD et le Groupement Thomson/Camusat relatif à la mise en œuvre du réseau de télévision numérique terrestre a été signé sous le regard des deux Premiers ministres. C’est un préfinancement de 40 milliards de nos francs.
Le lendemain, mercredi 27 juin, SBM, en compagnie de plusieurs opérateurs économiques maliens, a été reçu au MEDEF par Michel Roussin vice-président de MEDEF International et Philippe Gautier directeur général de MEDEF International. Devant 55 chefs d’entreprises françaises, le chef du gouvernement malien a présenté les multiples atouts de son pays.
Les atouts du Mali
D’abord une économie résiliente, ce qui fait que le Mali est la 3ème économie de l’Espace UEMOA et la 6ème de l’Espace CEDEAO, 1er pays de la zone UMOA et l’OHADA en termes de climat des affaires (rapport Doing Business 2017). Les efforts sont réels dans l’approfondissement des reformes du système de gestion des finances publiques, sa capacité à affronter les crises politiques et économiques est visible. Idem pour sa stabilité macro-économique. Ce qui donne les chiffres suivants : 5,8% de taux croissance en 2017, une inflation maitrisée à 1,4% (2017-2018), 125 millions d’investissements directs étrangers en 2017, maintien de la dette publique à un niveau de 31,8% du PIB en 2017, l’agriculture avec ses 37 millions de terres arables inexploitées.
Ensuite, SBM a évoqué les priorités du gouvernement qui tournent autour de trois axes : Gérer la sortie de crise (sécurité et paix) ; assainir la gouvernance publique et agir en partenariat avec le secteur privé. L’ambition étant d’inscrire le Mali sur la voie de la paix et du développement durable, de le hisser au rang des pays dits « émergents », de faire de la promotion des investissements son cheval de bataille.
Avec le calme olympien qu’on lui connait, le Premier ministre a expliqué à ses interlocuteurs que sa gestion de sortie de crise consiste à la fois à protéger, rassembler et servir. De même, il garantira des élections présidentielles, crédibles et transparentes. SBM a aussi évoqué le respect de l’Accord pour paix et la réconciliation nationale signé en 2015. La solidarité manifestée par le biais du Programme présidentiel d’urgences sociales, à travers l’amélioration et l’accès à l’éducation et à la qualité de l’enseignement, l’accès des populations à l’eau et à l’électricité, la modernisation du système de santé et la promotion de l’emploi des jeunes a été longuement développée par le Premier Ministre.
Les projets de SBM
La transition de l’économie numérique, la rénovation et le développement des réseaux de transport constituent des projets importants. Il s’agit, entre autres, du Réseau routier (corridors Nouakchott-Bamako, Dakar-Bamako), Corridor sénoufo (Sikasso-Khorogho-Bobo Dioulasso), Réseau ferroviaire (Dakar-Bamako) et la construction d’un Tramway à Bamako ainsi que de nouvelles lignes ferroviaires permettant l’acheminement des minerais (chemin de fer Gao-Niger-Burkina) et le développement du ferroutage.
Les projets prioritaires demeurent le développement des Aéroports régionaux, la construction d’une compagnie aérienne privée à vocation nationale. Sans oublier le réseau fluvial (rénovation de la ligne Koulikoro-Gao). Les projets agro-industriels, la revue du secteur minier, la promotion de l’emploi des jeunes, entre autres, sont des projets phares présentés aux hommes d’affaires français, dans le but de mettre en place des partenariats public-privé innovants.
Des débats ont eu lieu à la suite de cet exposé entre la partie française et les opérateurs maliens, sous la conduite de Mamadou Sinsy Coulibaly, président du patronat. S’en sont suivis ce qu’on appelle dans le monde du business les entretiens individuels (B to B), avec à la clé la signature des contrats (Nous y reviendrons)
El Hadj ChahanaTakiou
Envoyé spécial à Paris