Visite d’ATT à Alger :rnLes non dits d’un échec diplomatique cuisant

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Annoncée depuis des mois, voire des semaines, la visite d’Etat  que le Président ATT a effectué à Alger du 23 au 24 novembre dernier et qui devrait selon des confrères de la place et des sources concordantes, voir Hamady Hamady, ramener avec lui les otages détenus par Ibrahim Bahanga et sa bande, a été pour le moins, un échec cuisant de la diplomatie malienne. Disons même une humiliation pour le peuple malien.

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Et pour cause, cela est incompréhensible qu’une visite qui était annoncée, préparée puisse échouer de la sorte même si du côté de Koulouba, on racole les morceaux pour jouer à l’apaisement. En réalité, la diplomatie des intérêts a pris le dessus sur celle des valeurs cardinales. Autrement dit, l’attitude plus révoltante des autorités d’Alger vis-à-vis du régime d’ATT, est aujourd’hui flagrante et inqualifiable à tel point qu’elle frise le ridicule.  Comment comprendre, qu’une visite d’Etat annoncée pour renforcer, voire redynamiser au plus haut niveau des deux Etats, les relations malgré que la 10 commission mixte Algéro-Malienne se soit tenue ici à Bamako et qu’enfin, l’opinion nationale qui croyait que le régime d’Alger allait profiter de cette aubaine de la présence du Chef de l’Etat, pour libérer les otages, s’est transformée en une déception. Même si du côté de nos autorités, on se plait de jouer à l’apaisement. A vrai dire, Ibrahim Ag Bahanga et ses mentors se sont une fois de plus joués du Mali pour sauvegarder leurs intérêts. Les explorations pétrolières maliennes dans la zone de Kidal et Gao, ne sont pas vues d’un bon œil par Alger. Dans ce cas, maintenir une situation de ni paix, ni guerre arrangerait plutôt « l’ami » algérien que leurs hommes de paille qui ne récolteront que des miettes.

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Pour quelle raison ? Seule ceux qui veulent que nord Mali soit sous tension pourront édifier la lanterne des maliens et de l’opinion internationale. Pour le moment, à l’allure où se déroulent les tractations tant à Alger et Tripoli, on est en droit de se demander pour quoi le régime Boutéflika persiste et signe dans sa volonté affichée de maintenir un statu quo dans le nord Mali ? Est-ce maintenant que les autorités d’Alger doivent de façon ironique dire qu’elles aideront leurs homologues de Bamako à combattre l’insécurité pendant que ceux qui attaquent nos forces armées et de sécurité, trouvent le gîte le couvert chez eux ? Nous pensons que non. Et pourquoi Alger ne s’est pas comporter de la façon dans les années passées ? Pourquoi maintenant ? De toutes les façons les présences de grandes compagnies pétrolières Américaines, Australiennes et autres dérangent les Généraux au pouvoir à Alger. De toutes les façons, au regard de l’évolution de cette crise géostratégique, le régime ATT est mis devant des faits accomplis et devra s’assumer pour l’histoire.

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L’humiliation et l’affront

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A regarder de près, l’évolution  de cette crise latente dans le nord de notre pays, une implication directe ou indirecte de l’Algérie se précise de jour en jour. Nos confrères ne se sont pas trompés du tout. Et pour cause, comment le Président Algérien Abdel Aziz Boutéflika peut-il demander au régime de Bamako de négocier avec les rebelles, d’appliquer strictement les accords d’Alger pendant que lui aussi est confronté à un terrorisme résiduel dont il ne veut jamais entendre parler de négociations avec les islamistes du GSPC. Dans ce cas, il y a une politique de deux poids, deux mesures qui crèvent les yeux. L’humiliation et l’affront ne peuvent pas dépasser ces propos. La visite d’ATT à Alger a été pour notre part, un échec cuisant pour la diplomatie malienne qui se révèle inefficace et tatillonne. Sinon, ce fiasco d’Alger ne devait en aucun cas, avoir lieu. Donc, c’est de bonne guère si les Bahanga et leur bande peuvent se bomber la poitrine car, ne craignant rien et sachant que rien ne peut les arriver, que dire de ces militaires et civiles détenus en otage sur le sol algérien même si d’autres sources parlent qu’ils doivent être vers Djanett (Algérie), au Niger et au Tchad. En réalité même si les otages étaient éparpillés à travers le continent, à la veille de la visite du Président de la République, toutes les conditions idoines devaient être réunies par Alger et ses bandits pour que ATT reviennent avec ses compatriotes. A moins que l’on ne cache au peuple la demande rançon trop persistante dans certains milieux avisés, exigée par Ibrahim Ag Bahanga et ses combattants Maliens et supplétifs Nigériens et Tchadiens.  L’avenir nous édifiera. Pour le moment, l’échec de la visite d’ATT à Alger est un coup dur pour notre diplomatie qui souffre de pilotage à vue et d’improvisation depuis quelque temps.

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Bokari Dicko

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