Systèmes financiers en Afrique : La RFA et la Banque mondiale apportent leur appui

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Doter l’Afrique de systèmes financiers plus robustes est l’objectif commun recherché par l”Allemagne, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement. Elles viennent de lancer un nouveau partenariat en la matière.

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« Le développement économique n”est possible que lorsqu”il existe un secteur financier florissant donnant aux femmes comme aux hommes accès à des services financiers adéquats, qui leur permettent d”épargner tout en donnant aux entreprises la possibilité d”investir et de créer des emplois durables ». Telle est la conviction de Mme Heidemarie Wieczorek-Zeul, ministre fédérale allemande de la Coopération économique et du Développement. Elle ajoute : « l’absence de services financiers est l”un des principaux obstacles au développement du secteur privé en Afrique ».

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Une récente étude de la Banque mondiale, intitulée « La finance au service de l”Afrique » attirait l”attention sur l’apparition d’opportunités d”accroître les volumes disponibles de financements d’un coût abordable pour que les entreprises puissent avoir accès à des services financiers qui les aideront à investir dans la productivité et à se développer.

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Au cours des dix dernières années, les activités de financement en Afrique ont été confortées par une vague de réformes qui ont permis de réduire les dispositions financières contraignantes, de privatiser des banques d”Etat et de rouvrir le marché aux banques étrangères. « Les nouveaux produits et technologies ont créé d’importantes opportunités d”innover. L”apparition de banques africaines plus solides et la poursuite de l’intégration régionale permettent d”apporter des financements sur une plus grande échelle », souligne la Banque mondiale.

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De l’avis du président de la BM, Robert B. Zoellick, « le développement du secteur financier sera un facteur stratégique déterminant de la croissance et de l”emploi en Afrique. Les entreprises africaines considèrent que l”accès aux financements et le coût de ces derniers sont deux des trois plus grands obstacles à la poursuite de l”activité économique ».

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Seulement 20 % des adultes en Afrique subsaharienne sont titulaires d”un compte en banque ouvert auprès d”une institution formelle ou semi formelle. « L’élargissement de l”accès aux services financiers permettra aux membres de la population pauvres, en particulier aux femmes, d”accroître le revenu de leur ménage, de constituer des actifs, d”investir dans la santé et dans l”éducation et de réduire la vulnérabilité du ménage en cas d”urgence familiale », pense l’institution financière de Bretton Woods.

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La proportion des dépôts détenus par des institutions financières africaines utilisée pour financer des prêts à des entreprises privées est très faible et les banques préfèrent avoir d”importants volumes d”actifs liquides et d”acquérir des instruments de la dette publique. Les enquêtes auprès des entreprises montrent que l’accès à des financements constitue l”un des trois plus importants obstacles à l”expansion des entreprises sur le continent. Le nombre d”entreprises indiquant que leur accès limité au financement et le coût élevé de ce dernier est un obstacle majeur est plus élevé en Afrique que dans toute autre région du monde.

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La Bad apporte sa caution

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Le volume de crédits disponibles pour le secteur privé s”accroît, mais il ne représente encore que 14 % du PIB et n”est donc pas suffisant pour piloter la croissance et le développement du secteur privé. Les intérêts, les frais administratifs et les obligations de fournir une garantie au titre des emprunts sont sensiblement plus lourds en Afrique. Les marges d”intérêt, qui sont un indicateur de l”efficacité du secteur financier, sont en moyenne de 8 % en Afrique contre 4,8 % à l”échelle mondiale.

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Ce nouveau partenariat a été bien accueilli par les institutions financières africaines, notamment par la Banque africaine du développement (Bad) et son président, le Rwandais Donald Kaberuka. « Nous devons cesser de nous cantonner aux pratiques habituelles pour pouvoir renforcer les secteurs financiers africains. En faisant du développement du secteur financier une priorité pour l”Afrique, nous montrons notre volonté d’apporter l”appui dont ont besoin les entreprises africaines pour se développer et créer des emplois. Nous sommes déterminés à promouvoir un élargissement régulier de l”accès aux services financiers, à un prix raisonnable », se satisfait-il.

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Les architectes de cet effort ont insisté sur le fait que les institutions financières africaines disposent de liquidités considérables. Les stratégies de renforcement du secteur financier devraient donc contribuer à libérer le potentiel actuel des banques et autres institutions financières africaines. Actuellement, le volume total des crédits aux entreprises et aux particuliers représentent environ 14 % du produit intérieur brut (PIB) global de l”Afrique, soit un niveau insuffisant pour provoquer une accélération de la croissance et de la réduction de la pauvreté. Porter cette proportion à 25 % du PIB, niveau atteint par de nombreux autres pays à faible revenu « se traduirait par une augmentation des ressources d”investissement de plus de 70 milliards de dollars pour les ménages et les entreprises », pensent les initiateurs du partenariat.

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Le sommet du G8 à Heiligendamm (Allemagne) en juin 2007 a entériné ce partenariat forgé pour appuyer le renforcement des systèmes financiers en Afrique. Les représentants de l”Allemagne, des Etats-Unis, de la France, du Royaume-Uni, de la Russie, de la Suède, de la Banque africaine de développement, du CGAP, du Groupe de la Banque mondiale, de l’ONU et de l”Union européenne ont confirmé leur détermination à promouvoir le développement du secteur financier en Afrique et leur appui à ce partenariat lors d”une réunion de suivi tenue à Berlin. Ils ont proposé des principes communs pour le partenariat et ils ont encouragé d”autres parties prenantes à s”y associer.

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Gageons que ce ne sera pas un partenariat économique de plus en faveur de l’Afrique !

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Moussa Bolly

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(avec la Banque mondiale)

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