La salle Marhaba 1 de l’hôtel Salam a servi de cadre pour un séminaire organisé par le PNUD (Programme des Nations-Unies au Developement) et l’OCHA, Bureau de Coordination de l’Aide Humanitaire) le jeudi 30 Aout.
Au cours de ce séminaire, il s’agissait de faire le point de l’état humanitaire qui prévaut dans tout le Mali.
L’occasion pour Valérie Amos, secrétaire adjointe aux affaires humanitaires et coordinatrice des secours d’urgence, d’exposer ce qu’elle a constaté au cours de son séjour dans le pays face à la presse malienne.
Elle a fait le résumé de ses visites, à travers le pays, et qui l’ont amenée au Centre de santé de référence de la commune V, au CHU de Gabriel Touré et aussi à Mopti.
Madame Valérie affirme avoir compris beaucoup d’éléments qui pourront l’aider à faire son plaidoyer en faveur du Mali lorsqu’elle sera de retour à New York.
De précieuses informations ont été données dont voici les plus édifiantes : 4,6 millions de personnes sont concernées par la malnutrition dont 175000 enfants, 150000 enfants maliens reçoivent des traitements principalement au sud et sauver la vie d’un enfant atteint de malnutrition ne coute que 100 Dollars.
Au cours de sa visite au Centre de santé de référence de la commune V, Mme Amos a déclaré : « Les enfants sont le visage de la crise alimentaire et nutritionnelle au Mali ».
Depuis le début de l’année dernière, le centre a traité plus de 1000 enfants souffrant de malnutrition aigue, modérée ou sévère.
A noter que les Nations-Unies ont lancé un appel de fonds humanitaire d’un montant de 213 millions de Dollars pour répondre à la crise au Mali. Malheureusement, seuls 46 pour cent des besoins totaux ont été financés.
Les secteurs clés comme celui de l’eau, l’assainissement, ainsi que la santé et l’éducation connaissent un sous financement important. L’éternel drame dans l’humanitaire, c’est que les promesses sont très rarement tenues. La crise que connait le Mali a besoin d’une approche globale. Les partenaires de l’aide humanitaire au développement présents avant la crise malienne n’y sont plus. Le rôle qui incombent aux Nations-Unies, c’est de leur exhorter au retour dans le pays pour faire face à l’urgence humanitaire sur place. La réponse à l’urgence humanitaire doit se faire sans ignorer le moyen et le long terme d’où l’importance de la présence de l’ensemble des partenaires.
Même pendant les bonnes années qui voient d’abondantes précipitations, un quart de millions d’enfants meurent de malnutrition en raison d’une pauvreté chronique, des conséquences d’une mauvaise santé, d’un manque d’accès au service des soins, et de l’absence d’eau et d’assainissement dans la plupart des communautés.
Mme Amos affirme que sa structure soutiendra toujours les efforts du gouvernement pour, dans un premier temps, faire face à l’urgence humanitaire pour ensuite, envisager le moyen et le long terme.
Dès son retour, Valérie Amos promet de faire un vibrant plaidoyer en faveur du Mali pour sauver encore plus de vies car la situation humanitaire y est très difficile et la crise qui secoue le pays ne fait que l’aggraver.
Ahmed Moctar THIAM