Depuis un certain temps, la tension sévit entre les autorités françaises et maliennes. La recherche de solution à la crise sécuritaire amorcée par la transition malienne et la rupture avec certaines coopérations seraient à la base. Les autorités françaises à travers Jean-Yves Le Drian, en perte d’argument, utilisent des intimidations et injures sur les canaux de communication à l’endroit des autorités maliennes. Qu’est ce qui fait agacer le diplomate français ? En termes diplomatiques clairs et précis, Abdoulaye Diop recadre Le Drian.
Le chef de la diplomatie malienne montre sa grandeur et son sens élevé de responsabilité. Du moins, c’est ce que pensent beaucoup de Maliens qui d’ailleurs apprécient à juste valeur la réaction d’Abdoulaye Diop. La demande des autorités maliennes n’est autre que le respect de la légitimité et la souveraineté des Maliens. Chose que les autorités françaises n’arrivent pas à comprendre.
Décidemment, elles se trompent de peuple et d’époque. la réaction de Le Drian ne donne-t-elle pas raison à ceux qui estiment que la France n’est là que pour sucer le sang des Maliens ? Difficile de le dire avec exactitude. Mais ce qui est sûr, c’est que le sens du mot ‘’légitimité’’ n’est peut-être pas connu ou compris par Le Drian malgré que c’est un mot de la langue de Molière. Si la légitimité d’une autorité prend son essence de l’appréciation de bon nombre de la population qu’elle est sensée dirigée, les autorités de la transition semble en avoir.
Les différentes marches sont de parfaites illustrations. Nonobstant, Le Drian se permet de qualifier les autorités de la transition d’illégitimes. Est-ce que la légitimité tire son origine de la défense des intérêts de la France. Si tel est le cas, les Maliens préfèrent une autorité illégitime qui défend leur intérêt en lieu et place d’une autorité légitime qui foule au pied les intérêts du Mali.
En réaction à son homologue français Jean-Yves Le Drian, Abdoulaye Diop estime que ces insultes et ces propos empreints de mépris sont inacceptables et ne sont pas une preuve de grandeur. M Diop dira que le Mali est prêt, le cas échéant, à dénoncer l’accord de défense conclu avec la France parce que « certaines dispositions sont contraires à la Constitution et à la souveraineté du Mali ». Il a demandé récemment la révision à Paris et « attend une réponse rapide ».
C’est un ministre engagé à défendre les intérêts du Mali qui dira que si une présence à un moment donné est jugée contraire aux intérêts du Mali, ils n’hésiteront pas à s’assumer, mais, dit-il, ils n’en sont pas là. Un engagement qui fait suite à la question des journalistes relatives à un quelconque départ des troupes françaises comme celles des Danois.
La France tombe en disgrâce
Applaudi en 2013, la France ne semble plus faire l’humanité au Mali. Le résultat négatif de son intervention et sa façon d’incursion dans les affaires du Mali seraient la cause. Après 10 ans, la situation sécuritaire s’empire. Au lieu de se remettre en cause, bonjour les intimidations de la part de la France. Le Drian est un diplomate français qui ne veut pas arrêter de sucer le sang des Maliens.
La réaction Jean-Yves Le Drian est mal conçue par bon nombre de Maliens qui déplorent l’immixtion du diplomate français dans les affaires d’un Etat souverain. Moussa Diarra, enseignant de son Etat pense que le respect de l’intégrité et de la souveraine prôné par Abdoulaye Diop est et demeure le credo des Maliens. « Nous n’aimons pas Assimi Goïta par ce qu’il est le plus beau ou qu’il a la force, mais plutôt pour le chemin qu’il a emprunté. S’il change d’un cran, il verra les Maliens sur son chemin’’.
Comme Moussa Diarra, beaucoup de Maliens partage cette idée. Pourtant, la réaction de Le Drian n’est pas anodine. Selon une source digne de foi, l’acharnement du diplomate français Jean-Yves Le Drian prendrait son essence dans la défense de son intérêt personnel. Son fils serait détenteur du marché de confection des passeports maliens. Les autorités de la transition auraient ouvert une enquête sur l’attribution de ce marché qui se trouve entaché de fraude, de corruption et de concussion.
Sentant cette menace, Jean-Yves Le Drian qualifie les autorités actuelles d’illégitimes. Ce qui veut dire que cette autorité n’est pas habilitée à prendre des décisions qui engageraient le Mali y compris l’annulation du marché de confection de passeport. Pourtant, la réponse des Maliens est claire. C’est que tous les accords avec la France doivent être revus car les autorités précédentes étaient à leur solde.
Partant de cela, Jean-Yves Le Drian doit revoir sa copie en respectant le peuple et les autorités maliens. Ils ne veulent plus que l’on suce leur sang.
Bissidi SIMPARA