Au nom de Dieu, de l’islam et de leurs peuples
Issus de familles régnantes depuis plusieurs décennies, voire au moins un siècle, ils continuent de perpétuer la tradition ancestrale tout en étant ouverts à la modernité dans leurs royaumes aujourd’hui en pleine expansion. C’est d’ailleurs ce savant dosage entre ancien et nouveau qui explique pour une large part les succès enregistrés par leurs Etats respectifs qui connaissent, sous leur impulsion, des bonds prodigieux en matière de développement humain durable d’année en année. S’ils sont nés avec une cuillère en or à la bouche, les rois Salman et Mohammed IV, l’émir Al Thani ne se sont cependant pas contentés des lauriers à eux tressés à cause de leur sang bleu. Ils ont travaillé d’arrache-pied pour être à la hauteur de leurs charges. Formés à la bonne et dure école, ce sont de grands intellectuels avisés, bardés de diplômes. Stratèges militaires, ils n’en restent pas moins des humains avec des sentiments de joie et de peine. Comme Apollon, dieu de la paix et des arts, ils sont l’astre qui se lève et qui se couche dans leurs royaumes. Le who’s who des souverains les plus en vue du IIIe Millénaire.
Salmane ben Abdelaziz Al Saoud
Salmane ben Abdelaziz Al Saoud ou, de manière plus courte, Salmane, né le 31 décembre 1935 à Riyad, est roi d’Arabie saoudite depuis le 23 janvier 2015.
Il est membre de la dynastie saoudienne et l’un des fils d’Ibn Séoud, le fondateur de l’Arabie saoudite, en 1932. Gouverneur de Riyad pendant plus de cinquante ans, il est nommé ministre de la Défense d’Arabie saoudite en 2011 et prince héritier l’année suivante. Il succède à son demi-frère Abdallah, en tant que roi, en 2015. Il est également Premier ministre de 2015 à 2022, fonction traditionnellement occupée par le monarque. Agé de 87 ans, il est l’un des plus vieux dirigeants du monde.
Salmane est le vingt-cinquième fils d’Abdelaziz ben Abderrahmane Al Saoud et le sixième des sept Soudayris, les fils de Hassa bint Ahmed Al Soudayri, dont font également partie le roi Fahd ainsi que les princes héritiers Sultan et Nayef. Les Soudayris sont considérés comme l’aile dure de la famille royale, alors que le clan du défunt roi Abdallah, leur demi-frère, est relativement plus modéré.
Eduqué à l’Ecole des princes (en) de Riyad, il étudie la religion et les sciences. Il a été très proche de son frère Sultan qu’il a accompagné aux Etats-Unis lors de ses séjours médicaux, jusqu’à son décès. Salmane a eu trois épouses et est le père de douze fils (dont deux sont morts) et d’une fille.
Sa première femme est Sultana bint Tourki Al Soudayri (1940-2011), mère de : Fahd ben Salmane (1955-2001) ; Sultan ben Salmane (né en 1956), le premier astronaute des pays arabes, est le ministre du Tourisme officieux puis président de l’Agence saoudienne de l’espace depuis 2018 ; Ahmed ben Salmane (1958-2002) ; Abdelaziz ben Salmane ben Abdelaziz Al Saoud (né en 1960), vice-ministre aux Affaires pétrolières ; Fayçal ben Salmane (en), (né en 1970), gouverneur de la province de Médine ; la princesse Hassa bint Salmane (née en 1974).
Sarah bint Faisal Al Subai’ai est la mère de : Saoud. Et sa troisième épouse, Fahda bint Falah ben Sultan Al Hithalayn, est la mère de : Mohammed ben Salmane (né en 1985) ministre de la Défense (depuis janvier 2015), vice-prince héritier (avril 2015-juin 2017) puis prince héritier et vice-Premier ministre (depuis le 21 juin 2017) ; Turki ben Salmane, président de la société Saudi Research and Marketing Group qui édite l’influent journal panarabe Asharq al-Awsat qu’on dit directement contrôlé par Salmane ; Khaled ben Salmane (en), ambassadeur d’Arabie saoudite auprès des Etats-Unis depuis avril 2017 ; Nayef ben Salmane ; Bandar ben Salmane ; et Rakan ben Salmane.
Salmane est gouverneur de la province de Riyad de 1955 à 1960 puis de 1963 à 2011.
Le 5 novembre 2011, il est nommé ministre de la Défense par son demi-frère le roi Abdallah. Il y remplace son frère Sultan, mort peu avant. C’est le prince Fahd ben Abdallah ben Mohammed Al Saoud qui remplace Sultan au poste de ministre de l’Aviation.
Son frère Nayef, prince héritier, meurt le 16 juin 2012 et le 18 juin, le Conseil d’allégeance choisit Salmane comme nouveau prince héritier. Il est aussi nommé vice-premier ministre. Son autre frère Ahmed est nommé ministre de l’Intérieur.
Dans le contexte politique saoudien, Salmane est généralement considéré comme traditionaliste, mais moins lié aux religieux ultraconservateurs que son frère Nayef.
Il devient roi d’Arabie saoudite à 79 ans, à la suite du décès de son demi-frère Abdallah, le 23 janvier 2015. C’est le sixième fils du fondateur du Royaume, Abdelaziz ben Abderrahmane Al Saoud, décédé en 1953 à l’âge de 72 ans, à accéder au trône.
Déjà âgé et souffrant de problèmes de santé multiples (il a été opéré en 2010 d’une hernie discale) et notamment de la maladie d’Alzheimer au moment de son accession au pouvoir, les observateurs étrangers s’attendent à un règne de transition. Il confère à son demi-frère Moukrine ben Abdelaziz Al Saoud, plus jeune des fils d’Abdelaziz Al Saoud, le titre de prince héritier. Ce dernier ne lui succède cependant pas au ministère de la Défense qui est attribué au fils de Salmane, Mohammed ben Salmane Al Saoud.
La prise de fonction de Salmane marque le regain d’influence du clan des Soudayri dont fait partie le nouveau roi ainsi que ses frères défunts, Fahd (1921-2005), roi de 1982 à sa mort, Sultan (1928-2011), prince héritier de 2005 à sa mort et Nayef (1933-2012), prince héritier de 2011 à sa mort. C’est le fils de ce dernier, Mohammed ben Nayef Al Saoud qui est nommé héritier en second par le nouveau roi. Cette désignation marque le passage du pouvoir aux petits-fils d’Abdelaziz Al Saoud.
Le Roi Mohammed VI du Royaume du Maroc
Mohammed VI, né le 21 août 1963 à Rabat (Maroc), est le vingt-troisième monarque de la dynastie alaouite, et le troisième à porter le titre de roi du Maroc, depuis le 23 juillet 1999. Il est le fils de Hassan II et de Lalla Latifa, une amazighe d’origine zayane de Khénifra, dite “Mère des enfants royaux”. Son père le fait entrer, à l’âge de quatre ans, au Collège royal à Rabat. Le 28 juin 1973, à l’âge de 9 ans, il obtient le certificat d’études primaires et poursuit ses études secondaires au Collège royal où il obtient son baccalauréat marocain en 1981. En 1985, il obtient sa licence en droit à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Rabat. Le sujet de son mémoire porte sur “l’Union arabo-africaine et la stratégie du royaume du Maroc en matière de relations internationales”. En 1987, il obtient le premier certificat d’études supérieures (CES) en sciences politiques avec mention. En juillet 1988, il réussit, avec mention, ses derniers examens pour l’obtention du DEA en droit public. Son père décide de l’envoyer, en novembre 1988, à Bruxelles, en vue d’effectuer un stage de quelques mois auprès de Jacques Delors, président de la Commission européenne.
Sa première mission officielle à l’étranger a lieu le 6 avril 1974 quand, âgé de 10 ans, il représente Hassan II lors des obsèques du président français, Georges Pompidou. Du 23 au 30 juillet 1980, il effectue une tournée dans plusieurs pays africains et rencontre les présidents Léopold Sédar Senghor du Sénégal, Ahmed Sékou Touré de Guinée, Félix Houphouët-Boigny de la Côte d’Ivoire, Ahmadou Ahidjo du Cameroun et Shehu Shagari du Nigeria. Il leur remet des messages personnels du roi Hassan II.
Le 18 mars 1982, il est nommé président du Comité d’organisation des IXes Jeux méditerranéens de Casablanca. Le 10 mars 1983, il préside la délégation marocaine aux travaux du VIIe sommet des pays non-alignés à New Delhi et prononce un important discours dans lequel il rappelle les positions du Maroc à l’égard de diverses questions arabes, africaines et internationales. Le 21 septembre 1983, le prince héritier préside la délégation marocaine aux travaux du comité de mise en œuvre de l’Organisation de l’unité africaine sur le Sahara à Addis-Abeba. Le 26 novembre 1985, il est nommé, par le souverain, coordonnateur des bureaux et services de l’Etat-major général des Forces armées royales. Du 11 au 18 mars 1986, le prince héritier effectue une visite officielle en Arabie saoudite. Du 7 au 21 mars 1987, il se déplace en visite officielle au Japon. Le 23 février 1989, il représente le roi Hassan II au Japon aux obsèques de l’empereur Hirohito.
Le 29 octobre 1993, il obtient, à l’Université de Nice Sophia-Antipolis en France, le titre de docteur en droit avec la mention “très honorable”, à la suite d’une thèse intitulée La Coopération entre la Communauté économique européenne et l’Union du Maghreb arabe.
Le 12 juillet 1994, son père le promeut général de division.
Le 12 avril 1994, il préside l’ouverture des travaux de la conférence ministérielle du GATT à Marrakech. Le 4 mai qui suit, il participe aux travaux de la réunion du groupe consultatif, à Genève, en prévision de la célébration du 50e anniversaire de la constitution de l’ONU. Le 12 janvier 1995, il préside l’ouverture des travaux de la Commission nationale pour la célébration du 50e anniversaire de l’ONU. Du 21 au 27 juin 1997, il représente le roi Hassan II aux travaux de la session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies sur l’environnement intitulée “le Sommet de la Terre”. Le 22 juin 2000, il a été nommé docteur honoris causa par l’Université George Washington. Le 21 mars 2002, après des fiançailles prononcées le 12 octobre 2001, Mohammed VI épouse dans l’intimité Salma Bennani, issue de la classe moyenne de Fès, à laquelle il accorde le titre de princesse avec traitement d’altesse royale. Leurs noces sont officiellement célébrées à Rabat les 12, 13 et 14 juillet 2002. Le couple royal a donné naissance à deux enfants, portant la qualification d’altesse royale : le prince héritier Moulay El Hassan, né le 8 mai 2003, et la princesse Lalla Khadija, née le 28 février 2007. En 2018, plusieurs organes de presse évoquent le divorce du couple royal. Cette information n’est pas officiellement confirmée.
Le 23 juillet 1999, le roi Hassan II meurt à l’âge de 70 ans, après près de 40 ans de règne. Son fils aîné et héritier, Sidi Mohammed, devient à l’âge de 36 ans le nouveau souverain du Maroc, et succède ainsi à son père sous le nom de Mohammed VI.
Son intronisation officielle a lieu le 30 juillet 1999 au palais royal de Rabat. Son fils, le prince héritier Hassan du Maroc, est destiné à lui succéder sur le trône à sa mort, ou s’il venait à abdiquer.
L’Emir Tamim ben Hamad Al Thani du Qatar
Le cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, né le 3 juin 1980 à Doha, est l’émir du Qatar depuis le 25 juin 2013, à l’abdication de son père Hamad ben Khalifa Al Thani.
En 2021, il est le sixième souverain le plus riche du monde, avec une fortune estimée à près de 2,5 milliards de dollars par le magazine américain Forbes.
Issu de la famille Al Thani à la tête du Qatar depuis le milieu du XIXe siècle, Tamim est le quatrième fils de Hamad ben Khalifa Al Thani, le précédent émir du pays, le deuxième que celui-ci a eu de sa deuxième épouse, Moza bint Nasser al-Missned.
Tamim bin Hamad Al Thani est né à Doha, au Qatar, où il a reçu son éducation primaire et secondaire. Il a ensuite étudié à la Sherborne School au Royaume-Uni, où il a poursuivi ses études secondaires et obtenu son diplôme en 1997. Il a poursuivi ses études supérieures à l’Académie royale militaire de Sandhurst au Royaume-Uni, dont il est sorti, diplômé en 1998. Après l’obtention de son diplôme, il a rejoint les Forces armées du Qatar, où il a pu terminer ses études militaires et académiques par une expérience pratique sur le terrain. Passionné de sport, Tamim Al Thani a participé adolescent à des tournois régionaux de tennis (comme Nasser al-Khelaïfi). Président du Comité national olympique du Qatar depuis 2000 et membre du Comité international olympique (CIO) depuis 2002, il préside le comité d’organisation des XVes Jeux asiatiques en 2006. Aussi passionné de football, il supporte Manchester United et le Paris Saint-Germain depuis son enfance.
Le 6 mars 2012, il devient l’unique actionnaire du PSG, par le rachat des 30 % de parts restantes à Colony Capital à travers le Qatar Investment Authority qu’il dirige. Il en suit tous les matchs et s’implique personnellement dans les choix sportifs.
Il pratique le tennis, la fauconnerie et des sports traditionnels du pays. Comme son père avant lui, il apprécie la culture et le mode de vie de la France, où il possède deux résidences et séjourne plusieurs semaines dans l’année. Outre l’arabe, il parle couramment anglais et français. Le 5 août 2003, à la faveur d’une modification de l’ordre de succession, il est désigné comme héritier apparent de l’émirat au détriment de son frère aîné Jassem ben Hamad Al Thani et commandant en chef adjoint des Forces armées.
Durant l’exercice de ces fonctions de prince héritier, il a présidé un certain nombre d’instances et de conseils supérieurs dans différents domaines, à savoir le Conseil supérieur de l’éducation, le Conseil supérieur de la santé, le Conseil supérieur pour l’environnement et les réserves naturelles, le Conseil supérieur aux technologies de l’information et de la communication, le Conseil d’administration de l’Autorité d’investissement du Qatar, le Comité suprême pour la planification du développement, le Conseil de direction de l’Université du Qatar et le Qatar Leadership Center.
En 2007, il instaure le Qatar National Day fête nationale fixée au 18 décembre et qui commémore l’accession au trône en 1878 du fils du premier dirigeant du Qatar Mohammed ben Thani, le cheikh Jassem, considéré comme le fondateur du pays pour avoir unifié les différentes tribus et obtenu son autonomie par rapport aux puissances britanniques, ottomanes et arabes environnantes. Il est également à l’origine du National Sports Day, qui souligne l’importance du sport pour l’individu et la société et se tient le deuxième mardi de février depuis 2012. Le 25 juin 2013, son père, l’émir Hamad ben Khalifa Al Thani, de santé fragile, après avoir progressivement préparé sa succession en l’impliquant dans les dossiers
Dossier réalisé par Al Hadj AB HAIDARA