Dans le cadre de la visite de la Vice-présidente du Bundestag (Assemblée nationale allemande) au Mali, la Friedrich Ebert Stiftung, en partenariat avec le Cercle de réflexion et d’initiative (CRI 2002) a organisé, jeudi 30 avril, une table ronde. Cette rencontre a porté sur «le parlementarisme comme instrument de consolidation de la démocratie et de la confiance entre l’Etat et la société». Ce fut une occasion pour un panel constitué de parlementaires maliens et allemands de rappeler toute l’importance du rôle du parlement dans la défense et la promotion de la démocratie, ainsi que les valeurs qui y sont liées.
D’entrée, le représentant résident de la Fondation Friedrich Ebert, Jan Henrik Fahlbusch, a souligné toute l’opportunité de la rencontre du jour, tant il est vrai que le Mali et l’Allemagne sont, dit-il, confrontés aux mêmes défis en matière de démocratie. Il a par ailleurs souligné la nécessité, suite au coup d’Etat de mars 2012 qui fut une négation des principes démocratiques, de renforcer les institutions maliennes. Si M. Fahlbusch estime que l’Assemblée nationale et le Bundestag sont résolument engagés dans la prise en compte des préoccupations des citoyens, il fait toutefois remarquer le fossé qui existe souvent entre le parlementaire malien et sa base. D’où l’incompréhension du rôle de ce dernier par bon nombre des populations.
A sa suite, le Secrétaire général de CRI 2002, Modibo Keïta a, après un bref rappel des actions 2014-2017 de son organisation, insisté sur l’instauration d’un climat de confiance entre l’Etat et le citoyen, en vue d’une consolidation harmonieuse de la démocratie au Mali.
Au nom de l’Assemblée nationale du Mali, les députés Boubacar Balla Sissoko du RPM et Seydou Diawara de l’URD ont rappelé qu’il y a eu des contingences qui ont fragilisé la marche des institutions au Mali, contrairement en Allemagne. Le plus important, selon eux, c’est que la volonté existe pour consolider la démocratie malienne. M. Diawara a estimé, par ailleurs, qu’une assemblée nationale, si elle est issue d’une démocratie, doit avoir un certain nombre de caractéristiques, notamment la transparence, la représentativité, l’accessibilité à toutes les couches, la culture de rendre compte, entre autres. Et les élus maliens d’en appeler à l’appui de la Bundestag pour permettre à l’Assemblée nationale du Mali de relever un certain nombre de défis, surtout dans un contexte de crise.
Pour sa part, Stefan Liebich, député de l’opposition parlementaire allemande, s’est penché sur les rapports entre la majorité et l’opposition ainsi que le rôle de cette dernière dans le travail parlementaire. De son avis, il est important que le député comprenne toujours qu’il représente les intérêts du peuple. Quant à la vice-présidente du Bundestag, Edelgard Bulmahn, elle a insisté sur le renforcement de la coopération entre les deux parlements, tant il est vrai que leur rôle est essentiel non seulement dans la consolidation de la démocratie et le processus de décentralisation de nos pays respectifs. L’hôte a ensuite estimé que l’aboutissement heureux du processus de paix en cours était important pour l’avenir du Mali. En conclusion, l’élue du Parti social-démocrate d’Allemagne a souligné l’excellence de la coopération entre nos deux pays et réaffirmé la volonté de l’Allemagne d’appuyer le Mali dans divers domaines, notamment la décentralisation.
Il convient de rappeler que cette table ronde a enregistré la présence de plusieurs acteurs sociopolitiques maliens, notamment des députés, des experts, des chercheurs et des membres de la société civile.
Bakary SOGODOGO