Retrait de Barkhane du Niger : Une nouvelle page de l’histoire de la présence française en Afrique se tourne

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Mardi 10 octobre 2023, la France a commencé son désengagement militaire au Niger. Le premier convoi militaire français a quitté le même jour Niamey en direction du Tchad. Avec ce désengagement, c’est une nouvelle page de l’histoire de la présence française en Afrique qui se tourne.

Le premier convoi terrestre des soldats français sous escorte de la gendarmerie nigérienne a quitté leur base au Niger ce mardi en direction du Tchad qui a accepté d’offrir un corridor pour le retour des troupes françaises en France après que le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Bénin ont refusé d’accueillir une nouvelle base militaire française sur leur sol.

Déjà, il y a des bases militaires françaises dans ces pays susmentionnés. Côté d’Ivoire (900 militaires français) et Sénégal (400 militaires français). Dans un contexte de sentiment anti-français sur le continent, accueillir 1500 militaires français supplémentaires serait du suicide politique pour le Sénégal ou la Côte d’Ivoire qui sont déjà en période électorale.

L’armée française doit évacuer ses matériels en majeure partie par voie terrestre vers le Tchad puis le Cameroun, avant leur rapatriement en France, un parcours de plus de 3000 km.

Si ce retrait des troupes françaises du Niger est salué par la population nigérienne, pour les nouvelles autorités, c’est une victoire écrasante face à une France d’Emmanuel Macron qui ne voulait pas se plier aux exigences du général de brigade, Abdourahamane Tchiani qui avait exigé le retrait de la force française Barkhane et celui de l’ambassadeur.

Pour l’Élysée qui a épuisé toutes ses cartes face aux militaires nigériens qui ne veulent rien lâcher, avec cette opération de retrait des soldats français au Niger, c’est une nouvelle page de l’histoire de la présence française en Afrique qui se tourne.

Opération Barkhane, c’est l’opération militaire française la plus longue et la plus coûteuse depuis la Seconde Guerre mondiale. En espace de dix ans de présence au Mali et au Niger, il n’existe pas de chiffres publics du nombre de djihadistes tués. Concernant le coût de l’opération en dix ans, les chiffres le plus fantaisiste circulent. Uniquement pour la période 2018, la France a injecté 772,6 millions d’euros dans Barkhane.

Ousmane Mahamane

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