Retour et réadmission d’Europe : L’AME et ses partenaires se liguent

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L’Association malienne des expulsés (AME), le Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM), Amnesty-Mali et le Réseau Afrique Europe Inter Act (AEI-Mali) font chorus contre la signature de l’accord de l’Union européenne par les autorités maliennes.

 Le ministre des Affaires étrangères de l’Italie, Paolo Gentiloni et du commissaire européen en charge de la migration au Mali, Dominico Manzione, ont effectué le 10 novembre 2016, une visite conjointe dans le cadre des procédures opérationnelles de retour et de réadmission des étrangers en Europe.

La conférence de presse conjointe des associations de migrants et des droits de l’Homme a été animée ce mercredi par le président de l’Association malienne des expulsés (AME), Ousmane Diarra, le président du Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM), Mohamed Chérif Haïdara, le représentant de l’Amnesty-Mali, Al Béchir Sangaré, et le président du Réseau Afrique Europe Inter Act (AEI-Mali), Alassane Dicko.

Ils ont tiré la sonnette d’alarme : demandant aux autorités maliennes de ne pas signer l’accord de réadmission. Selon eux, cet accord permettrait à l’Europe d’expulser les Maliens sans papiers, sans demander l’accord du consulat malien pour la délivrance de laissez-passer et d’utiliser des laissez-passer européens.

Les conférenciers expliqueront qu’une éventuelle signature d’accord de réadmission va favoriser l’expulsion de nombreux travailleurs maliens sans papiers en Europe dans des conditions légales.

Selon eux, l’utilisation de ce document constitue une violation de l’article 5 de la Convention de Vienne sur les relations consulaires du 24 avril 163. Il ne reposerait d’ailleurs sur aucune base juridique.

Les conférenciers diront que l’ancien texte prévoit qu’une personne ne peut être reconduite dans son pays d’origine ou supposé tel que si elle est en possession d’un document de voyage (passeport ou laissez-passer délivré par les autorités consulaires).

Il n’existe aucune possibilité de recours au laissez-passer européen dans sa forme actuelle, précisent-ils. Et de rappeler que le gouvernement malien avait exprimé son refus d’accueillir sur son territoire des personnes expulsées avec un laissez-passer européen et sans un document de voyage malien.

Ils révéleront également qu’une lettre du ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a été adressée à l’ambassadeur de la France au Mali. Elle s’insurge contre. Depuis quelques temps, des détenteurs de laissez-passer européens, sont reconduits irrégulièrement au Mali par la France… Et cela ne saurait être admis.

L’AME avait adressé une lettre à qui de droit pour demander des informations sur la position du Mali par rapport à cette question de laissez-passer européen et aussi pour exprimer son inquiétude malgré le manque de cadre légal et la protestation officielle du département concerné. Ils demandent une mobilisation vigoureuse contre la signature de l’accord de réadmission.

Seydou Karamoko Koné

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Coopération entre le Mali, l’UE et l’Italie :

Des défis et des solutions partagées au cours d’une mission conjointe à Bamako

 

Dans le cadre de la visite conjointe de S.E.M. Paolo GENTILONI, ministre des affaires étrangères de la République d’Italie accompagné de M. Dominico MANZIONE Secrétaire d’État du Département de l’Intérieur et d’une mission de la Commission de l’Union Européenne conduite par M.  Francesco LUCIANI, la partie malienne et européenne ont conjointement animé un point de presse ce jeudi 10 novembre 2016 en début de soirée au Ministère des Affaires Étrangères, de la coopération internationale et de l’intégration africaine. 

 

Au cours de cette rencontre avec la presse, le Ministre des affaires étrangères, de la coopération internationale et de l’intégration africaine SEM. Abdoulaye DIOP a indiqué que la délégation a eu une audience avec SEM le Président de la République et une session de travail avec les ministres en charge de la Sécurité, de la Justice puis des Maliens de l’extérieur. Au cours de ces différents échanges, il a été question des défis communs comme le terrorisme et l’immigration clandestine qui préoccupe les deux parties et qui convoque selon le ministre DIOP une gestion axée sur une approche holistique prenant en compte les causes profondes, la question des frontières, l’état civil et les réponses économiques locales dans la philosophie du sommet de la valette de 2005. Le ministre DIOP n’a pas manqué de saluer les efforts fournis quotidiennement par le gouvernement et les organisations italiens pour faire face aux migrants victimes de passeurs sur les mers dangereuses.

 

Le Ministre GENTILONI a rappelé les rapports historiques de civilisation liant les deux régions et la nécessité de faire face ensemble aux défis du terrorisme et de la stabilité dans la région et en Libye. Sur le sujet de l’immigration, Il a rappelé le processus de la Valette basé sur une déclaration politique et un plan d’action face aux défis communs posés par la crise migratoire. Ce sommet sur la migration avait réuni les chefs d’État ou de gouvernement européens et africains en vue de renforcer la coopération et de relever les défis que représente la migration mais aussi d’exploiter les possibilités qu’elle offre. Ce fut l’occasion de reconnaître que la gestion des migrations relève de la responsabilité commune des pays d’origine, de transit et de destination. L’UE et l’Afrique ont donc travaillé dans un esprit de partenariat afin de trouver des solutions communes aux défis d’intérêt commun.

 

Les dirigeants participant au sommet ont adopté une déclaration politique et un plan d’action visant à s’attaquer aux causes profondes de la migration irrégulière et des déplacements forcés de population, intensifier la coopération concernant les migrations et la mobilité légales, renforcer la protection des migrants et des demandeurs d’asile, prévenir la migration irrégulière, le trafic de migrants et la traite des êtres humains et lutter contre ces phénomènes et  coopérer plus étroitement pour améliorer la coopération en matière de retour, de réadmission et de réintégration. Ils avaient également marqué leur accord sur une liste de 16 mesures concrètes à mettre en œuvre d’ici la fin 2016. Les mécanismes existants du processus de Rabat, du processus de Khartoum et de la stratégie commune UE-Afrique serviront à assurer le suivi de la mise en œuvre du plan d’action. Par ailleurs, le fonds fiduciaire d’urgence en faveur de la stabilité et de la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées en Afrique mis en place par l’UE a été formellement lancé à l’occasion de ce sommet.

 

Le fonds fiduciaire d’urgence renferme 1,8 milliard d’EUR provenant des instruments de financement de l’Union européenne, ainsi que des contributions d’États membres de l’UE et d’autres donateurs. Le fonds fiduciaire d’urgence est une manière innovante pour l’UE de renforcer sa réponse collective aux défis actuels sur le terrain et il constitue un outil complémentaire à la coopération au développement que l’UE apporte déjà dans la région pour aider les pays africains les plus fragiles et les plus vulnérables. A ce fonds, M. GENTILONI a annoncé une nouvelle enveloppe spéciale de 500 millions d’euro destinés à financer des projets plus opérationnels comme la gestion des frontières et l’état civil dans cinq pays africains dont le Mali, le Niger, le Sénégal. Sur le plan bilatéral l’Italie apporte au Mali une aide importante dans les secteurs de l’agriculture, l’éducation, la petite enfance et la santé entre autres.

 

En effet, l’Union européenne est représentée dans le monde entier à travers ses 136 Délégations, dont celle au Mali, véritables missions diplomatiques, qui ont pour mandat d’assurer les relations entre l’Europe et les pays tiers. A cet effet la Délégation entretien un dialogue politique régulier avec les autorités et la société civile, suit les relations économiques et commerciales entre l’Europe et le Mali et soutient la vie culturelle. La coopération UE – Mali s’est établie avant l’indépendance du pays en 1958. Depuis cette date, l’Union européenne a soutenu le Mali de manière continue dans les domaines du développement rural, de l’environnement, de l’aide humanitaire, des infrastructures routières, du développement urbain et social, de l’appui institutionnel et de la culture. L’Union européenne est le premier partenaire au développement du Mali.  L’aide de l’Union européenne – Communauté et États membres réunis – représente chaque année plus de 50% du volume net de l’aide au développement du Mali. De plus, hormis les apports de la Banque européenne d’investissement (BEI), l’appui communautaire au développement du Mali se fait exclusivement sous forme de dons. Les perspectives actuelles sont porteuses d’espoir.

 

BIP – MAECIIA

 

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