Le chef de l’Etat a visité la prestigieuse université de Nankai et trois entreprises qui font la fierté de la Chine.
Fièrement installée à l’embouchure du fleuve de Haihe et baignée par la mer de Bohai, Tianjin est l’une des rares municipalités autonomes de la Chine qui offre une aussi riche diversité de paysages. Dans cette ville ultramoderne, les buildings se chevauchent mais ne se ressemblent pas. Son réseau autoroutier, véritable succès du génie civil chinois moderne, n’a rien à envier aux grandes métropoles occidentales. En même temps, ses vieux quartiers tendent à faire figure d’exception au milieu de tout ce futurisme. Tianjin, c’est avant tout un urbanisme développé et une architecture atypique. Son quartier des affaires a fait sa réputation à travers le monde.
C’est à la découverte de cette belle ville qu’est allé hier le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, accompagné de son épouse, Mme Keita Aminata Maïga. Le premier lieu à recevoir la visite présidentielle est l’emblématique université de Nankai. Une université publique située dans le district de Nankai. Sans doute l’un des plus prestigieux établissements universitaires du pays. Nankai jouit d’une très bonne réputation internationale. L’université doit cette renommée en partie au Premier ministre Zhou Enlai qui l’a fréquentée.
L’université fut fondée en 1919 et, depuis sa création, elle s’est dotée d’un programme de formation universitaire complet comprenant les sciences humaines, les sciences naturelles, les technologies, les sciences de la vie, la médecine et les arts. Elle regroupe 19 facultés, une école d’études supérieures, le China APEC Institute, une école d’éducation permanente, une école de formation professionnelle avancée et une école d’enseignement à distance.
Nankai forme dans 68 spécialités au premier cycle, 158 programmes de maîtrise, 98 programmes de doctorat, 12 spécialités de base et dispose de 17 chaires de recherches postdoctorales. L’Université compte au total 27.869 étudiants, dont 11.859 de premier cycle, 5623 candidats à la maîtrise, 1956 candidats au doctorat, 859 étudiants étrangers, 7858 étudiants à temps partiel à la maîtrise, 4408 étudiants au programme d’éducation à distance et 135 chercheurs postdoctoraux. En plus de son campus principal situé à Balitai, l’université de Nankai compte des campus à Yingshui Road, le TEDA College dans la région économique de Tianjin, le Binhai College dans le district de Dagang, le Financial Engineering College dans la ville de Shenzhen et une école d’études supérieures dans la province du Yunnan.
Dans sa salle conférence archi-comble, le président Ibrahim Boubacar Keïta a été invité à faire une communication sur la situation sécuritaire au Sahel. Le chef de l’Etat a expliqué à des centaines d’étudiants studieux que les deux tiers de notre pays furent occupés par des groupes irrédentistes, des terroristes se réclamant de l’islam et des narcotrafiquants.
Evoquant les dégâts causés par les terroristes, il indiquera que les bandits armés en s’attaquant à notre pays ont heurté la conscience nationale, humiliant les populations et jetant sur les routes de l’exil femmes, enfants et vieillards sans défense, ainsi que toutes les personnes d’une confession différente de la leur.
UNE COOPERATION HISTORIQUE. « La suite des événements aura prouvé que leur projet sordide n’était pas une croisade religieuse, encore moins un acte musulman. C’était en réalité un projet purement et simplement criminel, destiné à fédérer les actions malveillantes de bandes organisées, sans foi ni loi », a fustigé le président de la République, expliquant que l’intention des groupes armés était de faire de notre pays, un centre névralgique de la criminalité organisée, fondée, entre autres, sur le terrorisme, le trafic de drogue, de stupéfiants, d’armes et même d’êtres humains.
Le président de la République a ainsi attiré l’attention des étudiants chinois sur la menace terroriste qui sévit dans notre sous-région. « Cette aventure criminelle s’est passée au Sahel, au Mali en particulier. Mais elle pourrait, demain, déborder vers l’Afrique du nord, du centre et de l’est où des signes de manifestation sont déjà patents. « Il ne nous parait nullement compatible de se dire croyant musulman et se livrer au commerce des humains avec pour objectifs de monnayer leur vie, d’en faire des otages et d’accepter d’abattre froidement son semblable. Le musulman ne peut pas semer la discorde, ni la division, ni la haine entre ses semblables, encore moins prendre du plaisir à verser le sang d’autres humains », a-t-il analysé tout en prônant une conjugaison des efforts de la communauté internationale pour apporter une réponse adéquate à cette menace terroriste.
Il n’a pas manqué de saluer les efforts déployés par le gouvernement chinois pour accompagner notre pays pendant et après la crise. Et d’informer l’auditoire qu’un contingent chinois de 500 éléments participe aujourd’hui à la Minusma. « Ce qui conforte le dynamisme et la constante de notre coopération historique avec la Chine. Nous avons aujourd’hui presque pas assez de mots pour remercier votre pays, pour son engagement sans faille à aider le Mali dans ses chantiers de développement », a-t-il conclu en rendant un hommage appuyé à l’ancien dirigeant chinois, Zhou Enlai, dont il rappellera la visite historique dans notre pays dans les années 60.
Les étudiants chinois ont posé des questions sur les prises de position de certains médias occidentaux qui prétendent que la coopération chinoise avec l’Afrique s’assimile à une entreprise néocolonialiste, et sur la vision du chef de l’Etat sur l’approche régionale de la sécurisation du Sahel. En réponse à la première question, Ibrahim Boubacar Kéïta a souligné que les Africains étaient assez intelligents pour choisir leurs partenaires. « Notre coopération avec la Chine est basée sur le respect mutuel, le respect de la dignité et de nos cultures. C’est surtout d’une coopération gagnant-gagnant », a-t-il dit.
Pour ce qui concerne l’approche régionale de la sécurisation du Sahel, le président Keïta évoquera la mise en place du G5 du Sahel qui vise à développer une approche régionale de la sécurisation de ce patrimoine commun aux cinq pays concernés avec l’accompagnement de la communauté internationale.
Après l’université de Nankai, la délégation présidentielle s’est rendue au quartier des affaires de Tianjin qui a fait la réputation de la ville à travers le monde. Ici, le président de la République a, tour à tour, visité l’Institut de recherche technologique, la Société internationale de technologie pétrolière ainsi que Centre national des ordinateurs les plus intelligents. Il s’agit de trois entreprises qui font la fierté de la Chine. En effet, l’Institut de recherche technologique est spécialisé dans l’appui-conseil et l’accompagnement des créations d’entreprises technologiques en Chine. Il forme et accompagne les entrepreneurs porteurs de projets innovants dans la recherche de financement.
LE SENS ELEVE DE LA PATRIE. La Société internationale de technologies pétrolières de Tianjin est la plus grande société chinoise de développement des technologies et d’outils de recherche et d’exploitation pétrolière. Cette société est un partenaire privilégié des plus grandes firmes pétrolières de la planète. Elle travaille aussi sur plusieurs plateformes pétrolières à travers le monde. En Afrique, elle a des activités au Tchad et au Niger.
Quant au centre national des ordinateurs les plus intelligents (en anglais, National Center Super Computer of Tianjin), c’est l’une des plus grandes société de fabrication de serveurs au monde. En 2010, elle fut désignée n° 1 des 500 entreprises le plus performantes du monde. Ici, le président Ibrahim Boubacar Keita s’est dit émerveillé par le génie chinois qui se manifeste à travers des entreprises aussi innovantes les unes que les autres. Il a rendu un hommage aux autorités et au peuple chinois pour leur ingéniosité et leurs sens élevé de la patrie qui se traduit tous les jours dans les faits à travers des entreprises et des réalisations futuristes.
Envoyée spéciale
D. DJIRE