Pour certainement venger l’exécution de Michel Germaneau : Sarkozy offre 10 VLRA à ATT pour traquer Al Qaïda

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L’otage français, Michel Germaneau, qui était détenu depuis des lustres dans le désert malien a été exécuté le samedi 24 juillet 2010 par la branche maghrébine d’Al Qaïda, suite à un raid controversé franco-mauritanien opéré trois jours auparavant en territoire malien. Un mois après cette forfaiture, le président français, Nicolas Sarkozy, qui avait promis à ses compatriotes que le crime ne restera pas impuni, vient d’octroyer 10 véhicules tout terrain dénommés VLRA à son homologue malien, Amadou Toumani Touré, certainement pour mieux déclencher la lutte contre cette nébuleuse terroriste qui infeste le septentrion de notre pays.

La remise de ce matériel de haute portée sécuritaire a eu lieu le lundi 13 septembre 2010 dans la cour du ministère de la Défense et des anciens combattants. Présidée par le maître des lieux, le ministre Natié Pléa, la cérémonie de remise a enregistré la présence de sommités militaires du pays, dont le chef d’état-major des armées, le général Gabriel Poudiougou. Les clés de ces engins ont été remises au ministre de  tutelle par l’ambassadeur de France au Mali, Michel Reveyrand De Menthon.

Avant de remettre les dites clés au nom du président de la République française, l’ambassadeur a d’abord rappelé que depuis octobre 2008, son pays s’est engagé à apporter un soutien aux forces armées maliennes en matière de mobilité terrestre. Cette décision s’est concrétisée par la mise à disposition, sur deux années, de 40 véhicules tout terrain pour renforcer la capacité d’intervention des unités déployées sur l’ensemble du territoire.

Si les propos de l’ambassadeur s’étaient limités là, on aurait compris que cet appui français rentrait purement et simplement dans le cadre d’un engagement pris en 2008. Mais Michel Reveyrand De Menthon lui-même lève le voile sur les réelles motivations de ce don. « Les très récentes évolutions de la situation sécuritaire dans le Nord du Mali et le lâche assassinat de notre compatriote Michel Germaneau, n’ont fait que renforcer l’intérêt de la communauté internationale face à la montée des menaces dans la zone sahélo – saharienne. C’est pourquoi le président Amadou Toumani Touré s’est vu confirmer par le président Sarkozy, lors des entretiens de Bamako en février dernier, puis à Paris à l’occasion de la fête nationale, la volonté de la France d’accompagner son partenaire malien dans le combat qui l’oppose aux éléments armés dans le Nord du pays et de donner une impulsion nouvelle et forte à son action », a expliqué l’ambassadeur de France au Mali.

Ce don n’a pas manqué de susciter des réactions du côté malien où on pense que c’est suite à la mort de son ressortissant que la France s’est aujourd’hui résolue à livrer un équipement aussi important dans la lutte contre le terrorisme. « Si ce n’était pas l’exécution de Michel Germaneau, la France n’allait jamais nous offrir un tel équipement. Auparavant, c’était d’autres types de véhicules que ces français nous donnaient », croit savoir un militaire malien.

De toute façon, les intentions de la France sont désormais connues : punir Al Qaïda pour avoir exécuté Michel Germaneau, comme l’avait bien dit le président Sarkozy au lendemain du crime.

Mais la question est de savoir : comment le président français compte- t- il punir cette nébuleuse Al Qaïda ? En armant le Mali (où sont basés ces terroristes) jusqu’aux dents ? C’est certainement ce que croit savoir « Sarko ». Mais notre pays qui a déjà connu une expérience malheureuse dans la lutte contre Al Qaïda. Va-t-il encore se prêter à ces chants de sirènes français, surtout que cette France ne semble pas inspirer une grande confiance ? Qui pouvait imaginer qu’après avoir contraint le Mali à libérer des terroristes en échange de l’élargissement de Pierre Camatte, cette même France pouvait encore se permettre de  s’allier à la Mauritanie pour mener des manœuvres sur le territoire malien, à l’insu des Maliens ?

En tout cas, en recevant les véhicules en question, le ministre Natié Pléah a rassuré la France qu’un bon usage en sera fait. Il a également souligné l’importance de cet équipement en moyens roulants très modernes, car il répond parfaitement aux exigences de terrains difficiles comme les nôtres.

Abdoulaye Diakité

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