C’est une habitude chez le Chef de la diplomatie française, chaque fois qu’il passe la main sur son crâne nu, il sort des sottises dans sa bouche.
Surtout, quand il s’agit de l’Afrique. Ou, plus particulièrement, des ex –colonies françaises.
Mardi dernier, le ministre français des Affaires Etrangères, Alain « la gaffe », est revenu à la charge, en affirmant, contre toute attente, que « la rébellion touareg a remporté, récemment, d’importants succès militaires ». Avant d’appeler l’armée malienne et la rébellion touareg à un « cessez –le feu immédiat ». Sur le terrain, les rebelles du Mouvement National de libération de l’Azawad (MNLA) n’ont remporté aucun « succès militaire ». Ils n’occupent aucune des villes attaquées, jusque –là, par surprise. Mieux, face à la détermination de nos forces armées de sécurité qui ont investi le terrain, la rébellion touareg semble avoir « perdu le Nord ». la preuve : depuis, environ, deux semaines, il n’y a plus d’attaque.
De quels « succès militaires importants » parlent ce Juppé ?
En sortant pareilles « Jupperies » de sa bouche, « la jupette » -comme l’appelle la presse française –donne de l’eau au moulin de ceux qui pensent, mordicus, que la France n’est pas étrangère à la crise du Nord –Mali.
Parce que cette région sent le pétrole. Une anecdote, en passant : à l’indépendance, l’armée française a évacué toutes les bases qu’elle occupait, excepté celle de Tessalit. Considérée comme stratégique, celle –ci a été, finalement, évacuée sur insistance du président Modibo Keïta, qui avait donné 24 heures à la France pour faire ses cartons.
Les autorités françaises ont intérêt à se la boucler. Au risque de se voir les autorités maliennes porter plainte contre elles, devant les juridictions internationales, pour « crime contre les populations du nord –Mali ». Ce sont les armes, livrées par la France aux rebelles libyens et volées par les ex –légionnaires touareg de Kadhafi, retournés au Mali, qui sèment la mort dans le nord –Mali.
Réputée pour sa xénophobie vis-à-vis des noirs et des Arabes et, surtout des musulmans, la France n’est plus que l’ombre d’elle –même. En Europe, comme en Afrique où, certains de ses ministres sont jugés proches des Nazis. Ou presque. Le ministre français de l’Intérieur, Claude Guéant, n’a t –il pas déclaré, récemment, que « toutes les civilisations ne se valent pas », déclenchant, du coup, la colère du député martiniquais.
Mais Claude Guéant a raison : quand les Egyptiens construisaient des pyramides, les gaulois (les Français d’aujourd’hui) vivaient dans des grottes, habillés en peaux d’animaux.
Rappelons à Alain Juppé que le Mali n’est ni la Côte –d’Ivoire, ni le Gabon. Encore moins, la Centrafrique.
Héritiers de Soundiata Keïta, d’Askia Mohamed, de Firhoun, de Samory Touré…, les Maliens n’ont aucun complexe vis-à-vis de la France. Surtout, ceux de la jeune génération, issus des universités américaine et canadienne.
Et Alain Juppé de conclure, comme si c’étaient les forces armées maliennes qui avaient attaqué, les premières, les rebelles du MNLA : « le recours à la force n’est pas acceptable ».
Les Maliens ne se laisseront pas dicter leur conduite par un « Etat colonial » aux mains entachées de sang. Encore moins, par un homme à la moralité douteuse. Un homme, condamné dans « l’affaire dite des emplois fictifs de la mairie de Paris ».
Oumar Babi