Notre pays participera du 10 au 12 septembre prochains au Forum mondial économique. C’est la ville côtière de Tianjin dans le nord de la Chine, qui accueillera pour la 7ème fois cette rencontre annuelle des nouveaux champions du Forum économique mondial, dénommé « Davos d’été ».
Pour expliquer les enjeux de ce forum pour notre pays, le ministère en charge des investissements a organisé le mercredi 3 septembre dernier en fin d’après-midi une conférence de presse à laquelle ont participé plusieurs membres du gouvernement comme Moustapha Ben Barka (Industrie et Promotion des Investissements), Mahamadou Camara (Economie Numérique, Information et Communication), Mamadou Frankaly Keita (Energie), Mamadou Hachim Koumaré (Equipement, Transports et Désenclavement). L’ambassadeur de la République populaire de Chine dans notre pays, Cao Zhongming était également présent.
En effet, ce rendez-vous planétaire du monde de l’économie et des finances verra la participation de plus d’un millier de leaders du monde des affaires, de gouvernants, d’universitaires, de dirigeants d’entreprise, de responsables politiques du monde entier ainsi que des intellectuels et des journalistes, afin de débattre des problèmes économiques et d’investissements les plus urgents de la planète.
Les invités sont attendus de plus de 80 pays et régions du monde entier. La rencontre verra des interactions entre les grandes compagnies planétaires et les entrepreneurs innovants du globe. Cette année, le président Ibrahim Boubacar Keita est l’invité d’honneur du forum. Le gouvernement de la République populaire de Chine a émis une requête spéciale pour la participation du président de la République qui sera le seul chef d’Etat du continent invité à la rencontre.
Pour marquer sa participation à cette importante rencontre, le gouvernement a mis en place un comité interministériel. Les départements concernés (Industrie et Investissement, Equipements, Transports et Désenclavement, Economie numérique, Information et Communication, Energie, Mines et Enseignement supérieur et Recherche scientifique) ont été chargés de développer la stratégie de participation de notre pays à ce rendez-vous, afin de profiter de cette opportunité d’affaires pour susciter l’émergence de partenariats féconds et dynamiques entre le Mali et le monde des investisseurs présents au forum.
Pour la destination Mali
Ainsi, dans son exposé, le patron du département des Investissements, Moustapha Ben Barka a expliqué les raisons de la participation de notre pays à cet événement. La Chine est, selon lui, une cible de choix pour attirer les investisseurs étrangers au Mali. « En effet, le gouvernement chinois, depuis les années 1980, a invité ses entrepreneurs à investir à l’étranger à travers des acquisitions et fusions de sociétés. En 2013, 525,7 milliards de dollars d’investissements directs d’entreprises (IDE) cumulés par secteur ont été enregistrés, selon le ministère chinois du Commerce. Cependant, les entreprises maliennes sont faiblement connues à l’international. Cet événement offre l’opportunité à nos entreprises de mieux se faire connaître auprès de potentiels partenaires. Nos entreprises pourront aussi découvrir les nouvelles avancées technologiques et scientifiques et s’imprégner de nouveaux savoir-faire », a-t-il développé.
L’objectif de la mission est aussi de témoigner de la volonté politique du gouvernement de renforcer la coopération avec la Chine, notamment en présentant des projets d’investissements maliens au gouvernement chinois, a indiqué le ministre Ben Barka. « Il s’agira aussi de faire connaître les potentialités commerciales et les opportunités d’affaires du Mali, susciter l’intérêt et encourager les entreprises internationales à créer et maintenir des relations commerciales avec les entreprises maliennes, à investir au Mali. Les sociétés chinoises auront une meilleure connaissance de la destination Mali et des projets porteurs de notre pays », a t-il souligné.
Son homologue de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication insistera sur les opportunités que le forum offre à notre pays pour sa relance économique. « Le Davos d’été attire des leaders nouveaux, mais aussi des patrons des plus grandes entreprises du monde. Il s’agira d’une importante occasion pour vendre la destination Mali et relancer notre économie à travers les grandes entreprises et les firmes de croissance qui s’y rendent pour chercher des opportunités d’investissements », a souligné Mahamadou Camara.
L’industrie est un pilier essentiel de notre économie. Ce secteur jadis très prometteur a été frappé de plein fouet par la crise qui sévit dans notre pays. Des industries minières aux industries manufacturières et aux industries textiles en passant par les secteurs du bâtiment et des travaux publics jusqu’aux petites et moyennes entreprises, les petites et moyennes industries et les industries alimentaires, c’est le secteur industriel dans son ensemble qui se trouve fragilisé. La plupart des grandes unités industrielles ont été obligées de fermer et d’envoyer des milliers de salariés en chômage.
Pour l’ambassadeur chinois, Cao Zhongming, le forum est surtout l’occasion pour le Mali de promouvoir sa coopération économique tant sur le plan bilatéral que multilatéral avec aussi bien la Communauté internationale qu’avec la Chine. La Chine est disposée à investir au Mali, si le Mali est bien sûr prêt à accueillir les entreprises chinoises. « Le gouvernement de la République populaire de Chine sera très heureux d’accueillir le président malien pour prendre part à cet important rendez-vous mondial », a assuré le diplomate.
Rappelons que le Forum économique mondial est une fondation à but non lucratif, créé en 1971 par le professeur Klaus M. Schwab. Le forum est connu pour sa réunion annuelle à Davos (Suisse) qui regroupe des dirigeants d’entreprises, responsables gouvernementaux, experts et décideurs du monde entier ainsi que des intellectuels et des journalistes, afin de débattre des questions clés de portée mondiale. Depuis 2007, le Forum a introduit la « Réunion annuelle des nouveaux champions » qui se tient chaque année en Chine, à Tianjin ou Dalian. Ce grand rendez-vous d’affaires s’adresse aux champions économiques provenant essentiellement de différents pays émergents caractérisés par une croissance rapide tels que la Chine et l’Inde, mais aussi à la prochaine génération d’entreprises à croissance rapide, aux dirigeants de grandes multinationales.
Dieudonné Tembely
Encadré
Forum économique mondial
Le forum économique mondial (World Economic Forum) est une fondation à but non lucratif dont le siège est à Genève. Ce forum est connu pour sa réunion annuelle à Davos, en Suisse, qui réunit des dirigeants d’entreprise, des responsables politiques du monde entier ainsi que des intellectuels et des journalistes, afin de débattre des problèmes les plus urgents de la planète, y compris dans les domaines de la santé et de l’environnement. Le forum organise également la « Réunion annuelle des nouveaux champions » en Chine et plusieurs réunions régionales qui se tiennent tout au long de l’année. Il a été créé en 1971 par Klaus M. Schwab, professeur d’économie en Suisse. Parallèlement aux réunions, le forum publie un certain nombre de rapports économiques et implique ses membres dans différentes initiatives liées à des secteurs spécifiques.
Klaus M. Schwab, alors professeur d’économie à l’Université de Genève, invite 444 dirigeants d’entreprises d’Europe occidentale à participer au premier Européen Management Symposium organisé dans le nouveau Centre de congrès de Davos. Sous le patronage de la Commission européenne et de différentes associations industrielles du Vieux Continent, Klaus Schwab entend familiariser les entreprises européennes avec les pratiques de management en vigueur aux États-Unis. Il crée ensuite l’Européen Management Forum sous la forme d’une organisation à but non lucratif sise à Genève et invite des dirigeants d’entreprises européennes à Davos, où se tient la réunion annuelle en janvier.
Klaus Schwab développe la “stakeholder management approach”, qui lie le succès d’une entreprise au fait que ses dirigeants prennent en considération les intérêts de toutes les parties prenantes, à savoir non seulement les actionnaires et les clients mais également les employés et les communautés au sein desquelles l’entreprise évolue, y compris les gouvernements. Après les événements de 1973, notamment la fin du système des taux de change fixe consacré par les accords de Breton Woods et la guerre israélo-arabe, la Réunion Annuelle ne s’intéresse plus uniquement aux questions de management: elle porte désormais aussi son attention sur les problèmes économiques et sociaux. Des responsables politiques sont ainsi invités pour la première fois à Davos en janvier 1974.
L’Européen Management Forum est rebaptisé World Economic Forum en 1987. Son objectif est d’élargir encore son rayonnement et de proposer une tribune pour résoudre les conflits internationaux. Les responsables politiques considèrent la manifestation de Davos comme une plateforme neutre susceptible de les aider à aplanir leurs différends. En 1988, la Grèce et la Turquie signent la «Déclaration de Davos», éloignant ainsi le spectre d’une guerre qui semblait imminente. Lors de la Réunion Annuelle de Davos en 1992, le président sud-africain Frederik de Klerk, Nelson Mandela et le chef zoulou Mangosuthu Buthelezi se rencontrent pour la première fois à l’étranger. En 1994, le ministre israélien des Affaires étrangères Shimon Peres et le chef de l’OLP Yasser Arafat concluent un projet d’accord sur Gaza et Jéricho. En 2008, Bill Gates tient un discours sur le ‘Creative Capitalism’, une forme de capitalisme qui vise tant à générer des bénéfices qu’à résoudre les injustices dans le monde et qui exploite les forces du marché pour répondre aux besoins des plus démunis.
Le Forum économique mondial est une fondation à but non lucratif. Il ne défend aucun intérêt politique, partisan ou national et s’est donné pour mission « d’améliorer l’état du monde ».