Le mercredi passé, la ministre française des armées, Florence Parly a effectué une visite de 48h au Mali. Accompagnée de ses homologues estonien et tchèque dans le cadre de la Force Task Takuba. Cette visite de Parly intervient dans un contexte de polémique après la divulgation d’un rapport de l’Onu qui a enquêté sur la frappe de Bounti et qui pointe du doigt l’armée française pour avoir commis une bavure.
Arrivée le mercredi en fin d’après-midi, la ministre des Armées a effectué une visite de deux jours en compagnie de ses homologues Kalle Laanet de l’Estonie et Lubomir Mentnar de Tchécoslovaquie. L’objectif de cette visite des trois ministres des Armées de trois pays européens dans la capitale malienne était d’annoncer la pleine capacité opérationnelle de la Task Force Takuba qui est censée former les FAMas au combat contre les terrorismes au Sahel.
Cette visite de Florence Parly intervient au surlendemain de la publication fracassante d’un rapport des Nations unies faisant état de la mort de 19 civils lors d’une frappe de la force française Barkhane. Dans un communiqué de presse, le Ministère des Armées a affirmé que cette visite de Parly était planifiée de longue date et que sa visite à Bamako n’a rien à voir avec cette affaire de Bounti.
Au cours de sa visite, Florence Parly et ses homologues Estonien et Tchèque ont rencontré le Président Bah NDaw et Sadio Camara le ministre de la Défense. « Nous avons partagé avec le Président notre détermination à continuer notre combat contre le terrorisme », lance-t-elle. « Nous sommes venus ensemble pour aller à la rencontre des militaires Maliens, Français, Tchèques, Estoniens, Suédois, et Italiens de la Task Force Takuba, qui est une force intégrée à l’opération Barkhane et composée de forces spéciales européennes et maliennes, entièrement consacrée à l’accompagnement aux combats des unités maliennes », a déclaré Florence Parly à sa sortir d’audience.
Madame Parly n’a pas tari d’éloges pour évoquer le sujet brûlant du jour le rapport de l’Onu publier au surlendemain de sa visite affirmant que 19 civils ont été tués lors de frappes françaises début janvier sur le village de Bounti. La position de Paris demeure inchangeable, la ministre insiste, persiste et signe avec force que les forces armées françaises ont ciblé un groupe terroriste qui avait été formellement identifié comme tel et balaie se rapport de l’Onu d’un revers de main. « Les témoignages rapportés ne sont pas vérifiables. Ils reposent sur des hypothèses qui ne sont pas étayées ». Le même rapport indique que les hélicoptères et avions français volaient à basse altitude, Parly botte en touche ses informations. « Nous avons utilisé des avions de chasse qui volent à très haute altitude », riposte-elle. L’enquête onusienne a été menée de façon unilatérale, conclut la patronne de l’hôtel de Brienne.
Ce rapport Onusien constitue la plus grave mise en cause d’une opération française par les Nations unies depuis le début de l’engagement de Paris au Sahel il y a presque 9 ans.
Ousmane Mahamane
(Stagiaire)