Nouvelle stratégie de la coopération Suisse au Mali 60 milliards pour la Paix

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Afin de renouveler son engagement pour le développement durable et la Paix dans notre pays, la Coopération Suisse au Mali a lancé le 8 mars dernier sa nouvelle stratégie 2017-2020, avec 60 milliards de FCFA qu’elle a accordés.
Il s’agit à travers ce programme, d’accompagner les jeunes, les femmes et les groupes défavorisés des régions de Sikasso, Mopti et Tombouctou.

La cérémonie de lancement s’est déroulée en présence de Mr Mamadou Berthé, directeur d’Europe du ministère des Affaires étrangères, en présence de S.E Dagmar Schmidt Tartagli, Ambassadeur de Suisse au Mali, Ambassadeur Manuel Sager, directeur général de la direction du développement et de la coopération, Mme chantal Nicod Cheffe de la division Afrique de l’Ouest et Mme Béatrice Meyer, directrice Résidente du bureau de la coopération Suisse au Mali.

Dans son intervention, S.E Manuel Sager, directeur du développement et de la coopération a rappelé que cela fait 40 ans que son pays poursuit son engagement au Mali à travers des programmes de coopération qui visent à accompagner les acteurs maliens publics, privés et sociaux dans le développement de leur pays. « Les thème prioritaires de l’intervention de la Suisse sont le développement économique rural, l’éducation ainsi que la gouvernance. Ces domaines ont prouvé leur pertinence et correspondent aux priorités du Mali notamment celles inscrites dans le ‘’cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable du Mali 2016-2018 », a-t-il commenté.

S.E Sager a ensuite expliqué que tout en s’inscrivant dans la continuité, la présente stratégie 2017-2020 de coopération suisse intègre de nouveaux enjeux clés pour le développement du Mali, tels que le processus de paix, la croissance démographique ou les répercussions du changement climatique. « Les jeunes sont les acteurs cibles de ce programme, au même titre que les femmes et les groupes défavorisés pour leur permettre de prendre leur sort en main à travers des perspectives éducatives et professionnelles adaptées à leurs besoins », a-t-expliqué.

Le directeur du développement et de la coopération S.E Manuel Sager citera enfin en guise de conseil le célèbre écrivain Malien, Amadou Hampâté Bâ : « si vous voulez une œuvre durable, soyez patients, soyez bons, soyez viables, soyez ».

Dans son exposé, Mme Béatrice a rappelé qu’en dépit de la crise profonde de 2012-2013, le Mali démontre une capacité de résilience remarquable avec une croissance économique de 5% dont la production agricole atteint 7,4 millions de tonnes. «  Les défis restent néanmoins nombreux : la consolidation de la paix, la réconciliation nationale, le recul de la pauvreté, l’accès aux services sociaux, la mise en œuvre de la décentralisation renforcée ; l’éducation et l’emploi des jeunes. L’insécurité persiste également au nord et au centre du pays », a-t-elle ajouté.

Mme Béatrice a ensuite rappelé que la stratégie 2012-2015 prolongée à 2016 a été formulée avant la crise, mais, au fil du temps, elle s’est adaptée à la situation difficile du pays. « à titre d’exemple : le volet éducation du programme passé a permis la mise en place des écoles mobiles et 150 centres de scolarisation accélérées (écoles mobiles) dans les zones touchées par le conflit, la réhabilitation et l’équipement des écoles endommagées à Tombouctou et Youwarou et la formation de 300 comités de gestion scolaire », a-t-elle commenté.
Parlant de la nouvelle stratégie de coopération suisse au Mali 2017-2020, la conférencière a expliqué qu’elle se base sur une action intégrée des différents instruments de la politique étrangère suisse : coopération au développement, aide humanitaire et politique de paix.
Un quart de la population en Insécurité alimentaire
« La coopération au développement accompagne la valorisation du potentiel agropastoral, l’amélioration de la qualité de l’éducation et l’employabilité des jeunes, ainsi que la décentralisation et la gouvernance locale. L’aide humanitaire apporte soutien et protection aux déplacés internes, aux réfugiés et aux personnes vulnérables. Le programme promotion de la paix s’investit pour le retour à la stabilité, le dialogue inclusif et la réconciliation nationale », détaille-t-elle.

Concernant le 1er volet des trois thèmes prioritaires de la nouvelle stratégie de coopération, selon Mme Béatrice, malgré le fait que le secteur agricole joue un rôle capital dans l’économie du Mali, un quart de la population se trouve en situation d’insécurité alimentaire chronique. « Face à cette réalité, les programmes suisses de ce domaine visent à améliorer les revenus des populations, la sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi que les revenus des exploitations familiales. Ils contribuent aussi à valoriser le potentiel agropastoral en développant les chaines de valeurs », dira-t-elle.

La directrice de la coopération dira ensuite que le volet ‘’Education de base et formation professionnelle’’ vise à répondre aux multiples défis de ce secteur, où la Suisse soutient la gestion décentralisée de l’éducation de base, l’adoption des offres de formation aux besoins du marché de l’emploi, et l’amélioration de la qualité des enseignements. «  Il s’agit à ce niveau de travailler à promouvoir les écoles mobiles, la stratégie de scolarisation accélérée et la formation professionnelle des élèves des écoles coraniques, des maitres et l’amélioration de l’employabilité des jeunes », a signalé Mme Meyer.

Concernant le dernier volet ‘’Gouvernance et paix’’, selon Mme Béatrice Meyer l’appui Suisse dans ce domaine se concentrera sur la refondation des institutions, la cohésion sociale et la réconciliation nationale. « Le but visé est de renforcer la société malienne afin qu’elle soit capable de construire un vivre ensemble dans le cadre d’un dialogue national inclusif et disposant d’institutions légitimes », indiquera la directrice.

Enfin, pour la mise en œuvre de ces programmes, Mme Meyer a indiqué que les régions prioritaires d’intervention restent Sikasso, Mopti et Tombouctou en raison de leur équilibre géographique et stratégique, de leur taux élevé de pauvreté et de leur potentiel économique.
« L’enveloppe budgétaire générale prévue pour la période de 2017-2020 est de 95 millions francs suisses, soit environ 60 milliards de FCFA. Autrement dit, le budget annuel alloué par la coopération au Mali est d’environ 20 millions de francs Suisse, soit 12 milliards de FCFA », conclura Mme Béatrice Meyer.

Djibril Kayentao

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