Après la libération des militaires ivoiriens par les autorités maliennes, le Président Alassane Dramane Ouattara a annoncé la normalisation des relations entre le Mali et la Côte d’Ivoire. Cette normalisation doit passer par la réouverture des frontières terrestres entre les deux pays.
Cela fait plus de deux ans que la Côte d’Ivoire, en violation des principes de la CEDEAO, a fermé ses frontières terrestres avec plusieurs de ses voisins dont le Mali. Cette fermeture est intervenue selon les autorités ivoiriennes « pour limiter la propagation du coronavirus ». Malgré la situation d’accalmie de la Covid et au moment où les autres frontières de la sous-région sont ouvertes, la Côte d’Ivoire n’a toujours pas daigné rouvrir ses frontières terrestres avec le Mali. Excepté le transport des marchandises, celui des personnes inter-Etats et les voitures personnelles sont à l’arrêt depuis 2020. Autrement dit, les compagnies de transports des deux pays ne sont plus autorisées à franchir les frontières respectives.
Pour passer d’une frontière à une autre, les cars de voyages déposent les passagers dans les villages frontaliers (Zégoua, pour le Mali et Pogo pour la Côte d’Ivoire). Pour rallier un point A à un point B, c’est la croix et la bannière. Les passagers empruntent les motos-taxis avec tout le risque que cela peut comporter pour enfin se présenter aux fameux contrôles mesquins.
Cette situation n’est pas sans conséquence pour les compagnies, pour les passagers et pour les agents en charge du contrôle des pièces. Un délinquant recherché dans un pays peut bien facilement traverser la frontière sur une moto que lorsque le contrôle se fait à la descente du car.
Pour les passagers, transporter les bagages (valises et autres) sur une moto n’est pas chose aisée. Pour la compagnie de transport, la situation engendre une perte énorme en termes de recettes.
Dans son discours prononcé à l’accueil des 46 militaires ivoiriens précédemment détenus au Mali, le Président Alassane Dramane Ouattara a fait mention de la normalisation des relations entre son pays et le Mali. « Bien évidemment, maintenant que cette crise est derrière nous, nous pourrons reprendre des relations normales avec le pays frère qu’est le Mali, qui a besoin de nous et dont nous avons besoin également », a déclaré ADO. Il faut dire que la reprise des relations passe également par la réouverture des frontières afin que les compagnies de transport et les voitures personnelles puissent passer comme c’était le cas. Et, cela ne sera que le respect des dispositions de la CEDEAO qui imposent la libre circulation des personnes et des biens.
Tout laisse croire que si la Cote d’Ivoire ouvre ses frontières, le Mali se fera autant « Si la Cote d’Ivoire rouvre ses frontières et que le Mali ferme cela n’aura pas d’impact », a laissé entendre un convoyeur.
Hamidou B. Touré