Pris en tenailles par la Cédéao et l’Uémoa depuis plus de 2 mois, avec des sanctions économiques et financières, le gouvernement du Mali pour trouver des solutions palliatives a fait le choix de la Mauritanie et de la Guinée Conakry pour combler le vide laisser par les pays frontliners de la CEDEAO. Le retour vers ces deux pays frères, pour avoir accès à la mer, ne se fait pas sans peine, car ils manquent non seulement d’infrastructures d’accueil à la dimensions de celles de la Côte d’ivoire et du Sénégal, mais aussi une brouille semble s’inviter dans les relations Maliano-mauritaniennes, consécutives à la mort suspecte des ressortissants mauritaniens sur le territoire malien. Cet incident ne va-t-il pas entacher les relations de coopération entre les deux pays frères ? Il n y a-t-il pas des mains extérieures derrière cette affaire?
Le lundi 17 janvier 2022, sur le territoire malien, plus précisément entre Tarabakoro et Akor, sept (7) citoyens mauritaniens ont perdu la vie. Cet acte ignoble survenu au moment où le Mali et la Mauritanie se sont engagés sur la mise en œuvre d’une coopération exemplaire, fraternelle et gagnant-gagnant. Le Mali, pour ne pas perdre ce précieux pays voisin a dépêché une forte délégation ministérielle à Nouakchott pour aplanir le contentieux qui oppose les deux pays .
Pour rappel depuis l’annonce des sanctions illégales, illégitimes et inhumaines de la CEDEAO et de l’UEMOA contre le Mali, les premières actions des autorités de la Transition ont consisté à renforcer les liens de coopération, surtout commerciale entre notre pays et ses deux voisins immédiats non assujettis aux principes de la CEDEAO, que sont la Guinée Conakry et la Mauritanie. Ainsi après le malheureux incident relative à l’assassinat de 7 ressortissants mauritaniens, pour éviter une rupture diplomatique, voire commerciale avec la Mauritanie une forte délégation ministérielle, composée des représentants des organisations consulaires du commerce et des chargeurs du Mali s’est rendue à Nouakchott pour régler à l’amiable la brouille et permettre d’assurer l’approvisionnement normal des populations maliennes en produits de première nécessité . Pour assurer les autorités mauritaniennes, le gouvernement malien s’est engagé à: « ouvrir une enquête transparente et diligente, dont les résultats seront partagés avec la partie mauritanienne. Ensuite, toutes les mesures seront prises pour arrêter et traduire devant la justice les auteurs de ces actes tragiques ». Mais aussi, a promis de renforcer la coopération dans la lutte contre l’insécurité avec les forces de défense et de sécurité mauritaniennes. En outre, dans la même foulée et avec fermeté, le gouvernement malien rejette toute responsabilité et souligne qu’à ce stade : « aucun élément ne met en cause les forces armées maliennes qui respectent la sacralité de la vie humaine et agissent avec professionnalisme dans leur lutte contre le terrorisme ». La question que l’on est en droit de se poser est celle de savoir pourquoi la survenance de cet incident un jour seulement après une importante visite de travail effectuée à Nouakchott, afin d’assurer l’approvisionnement normal des populations maliennes qui subissent les sanctions illégales et inhumaines de la CEDEAO et de l’UEMOA? En attendant de trouver des réponses claires et précises à cette question, le gouvernement malien a tenu à remercier la République Islamique de la Mauritanie pour son accompagnement multiforme et surtout sa solidarité agissante à l’endroit de la République sœur du Mali.
En définitive, le Mali et la Mauritanie ont, pour enterrer la hache de guerre, décidé de la mise en place d’une commission ad hoc permettant aux deux pays de prévenir, d’anticiper et surtout d’éviter des tels incidents. Ils se sont également engagés à renforcer leurs liens de coopération tant sur le plan diplomatique que commercial.
Assitan DIAKITE