Modibo Sidibé à Djeddah : Pluie de milliards sur Taoussa

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C’est un Amadou Toumani Touré ému mais attentif, qui a reçu de Modibo Sidibé le compte rendu de la mission que le Premier ministre a conduite du 26 au 29 novembre à Djeddah à la Table ronde des bailleurs de fonds sur les projets de Taoussa (Mali) et Kandadji (Niger).

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La Table ronde des bailleurs de fonds sur le financement des projets de Taoussa (Mali) et de Kandadji (Niger) s’est tenue le 28 novembre 2007 au siège de la Banque islamique de développement (Bid) à Djeddah sous la présidence conjointe des Premiers ministres malien, Modibo Sidibé, et nigérien, Seyni Oumarou, et de Dr. Ahmed Mohamed Ali, président du Groupe de la Bid. Elle a enregistré une forte participation des partenaires au développement qui ont retenu de procéder par phases à la réalisation des deux projets, et de boucler en priorité le financement de la construction du barrage et des ouvrages annexes pour Kandadji ainsi que celle du barrage, des ouvrages annexes et de la route d’accès pour Taoussa, en vue d’un démarrage rapide des travaux prévus pour la période 2009 – 2013.

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S’agissant singulièrement du barrage de Taoussa, la réunion a permis de noter un grand intérêt des partenaires techniques et financiers qui se sont engagés à couvrir la phase prioritaire constituée par le barrage, les ouvrages annexes et la route d’accès, et permettre ainsi le démarrage rapide de ce projet prioritaire pour le gouvernement.

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A l’issue des discussions, les partenaires au développement ont réaffirmé leurs engagements de financement en faveur de la réalisation de cette première phase prioritaire dont le coût total est estimé à 165 millions de dollars US. Les partenaires ont été si convaincus de la pertinence du projet que le montant total de leurs annonces s’est même élevé à 179,3 millions de dollars US, environ 84 milliards de Fcfa, permettant de couvrir largement le coût de réalisation de la phase prioritaire. Ces annonces et confirmations de financement devraient en plus permettre de financer les aménagements hydro-agricoles et les mesures d’accompagnement dont les études sont actuellement en cours.

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Pour le Premier ministre Modibo Sidibé et la délégation qui l’accompagnait, notamment le ministre de l’énergie, des mines et de l’eau, Ahmed Sow, et celui des finances, Abou-Bacar Traoré, la moisson a été belle. Le chef du gouvernement a de réels motifs de satisfaction. En effet, le démarrage rapide du projet de Taoussa constituera un signal fort qui permettra aux populations, qui ont toujours lutté avec courage dans des conditions naturelles extrêmement difficiles, d’envisager l’avenir avec un peu plus d’espoir et de sérénité. Car, pour les hommes et les femmes qui peuplent cette partie du Mali, l’avenir ne sera plus compromis et de nouvelles perspectives seront même désormais ouvertes pour eux.

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Modibo Sidibé est par ailleurs convaincu que l’avenir et la stabilité du Mali dépendent pour une large part de la réalisation du projet de Taoussa dans toutes ses composantes. C’est pourquoi, il a eu à insister, en plus du barrage et de ses ouvrages annexes, sur la route d’accès Gao – Bourem – Taoussa. Celle-ci revêt une importance à la fois nationale et internationale parce qu’elle contribuera, de façon significative, au désenclavement intérieur et extérieur de la région et du Mali en prolongeant la route Niamey – Algérie.

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Taoussa est ainsi appelé à contribuer au développement économique et social du Mali en apportant, notamment, une réponse crédible aux attentes des populations du nord, qui sont durement éprouvées par la péjoration climatique des dernières décennies de sécheresse. Tout l’objectif recherché par le gouvernement réside dans cette aptitude du projet à devenir ce pôle de développement dans cette partie du territoire national et réduire la pauvreté par la réalisation de périmètres irrigués, la continuité du transport fluvial et routier par la création d’une jonction entre le trafic fluvial de Tombouctou à Taoussa et la route Taoussa – Gao à construire, ainsi que la création d’un port de pêche et la production d’énergie hydro électrique.

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En attendant que le barrage sorte de l’eau dans quatre ans, le président de la République peut avoir le sourire. C’est l’histoire de la nouvelle aube qui s’ouvre, celle qui portera les couleurs de la prospérité. Le Mali, qui pourra alors assurer son autosuffisance alimentaire et exporter son excédent agricole, aura aussi la capacité de lire clairement dans son avenir. Dans la mise en marche de cette formidable épopée, ATT a distingué trois étapes. « Du rêve, nous sommes venus à l’ambition et maintenant nous sommes en face de la réalité », a-t-il commenté en substance.

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Pour en arriver à l’obtention des 84 milliards de Fcfa octroyés par les partenaires techniques et financières pour la cause, il a fallu deux bonnes années de bonne argumentation pour asseoir définitivement la pertinence des projets nigérien et malien sur le fleuve Niger.

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En effet, c’est en septembre 2005 qu’a eu lieu à Djeddah, au siège de la Bid, la première réunion conjointe des bailleurs de fonds sur les projets de barrages de Taoussa et de Kandadji. Toutes les études projetées ont été alors conduites à terme, à l’exception de celle sur l’impact environnemental et social qui a connu des retards à cause des difficultés de mobilisation de ressources auprès des partenaires pressentis. Ces difficultés ont été finalement surmontées grâce à une nouvelle intervention de la Bid. C’est pourquoi le Premier ministre Modibo Sidibé a sincèrement remercié le Président de l’institution et son staff.

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Dans le succès remporté à Djeddah pour le bonheur du Mali et du Niger, les autorités des deux pays, voire de la sous région, ont très tôt compris que la réalisation d’ouvrages régulateurs reste une alternative devant la dégradation hydrologique persistante et la menace que constitue le risque d’un arrêt des écoulements du cours moyen du fleuve Niger.

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D’où la pertinence des politiques visant à réguler le cours des principaux fleuves en coopération avec les Etats riverains pour une meilleure gestion des ressources au profit du développement des activités productrices, de la lutte contre la désertification, du désenclavement et de la production d’énergie hydroélectrique. C’est là une constante de la politique malienne de développement qui privilégie la mise en commun des efforts, le bon voisinage, la coopération et la concertation pour un développement intégré ; une politique dictée par notre situation géographique au cœur de l’Afrique de l’ouest et notre histoire.

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Le traitement du dossier du projet d’aménagement de Taoussa n’a pas dérogé à cette constante et c’est ce qui justifie la présence conjointe Mali-Niger devant les partenaires. C’est ce qui justifie également, aux dires de Modibo Sidibé, la pleine adhésion malienne aux principes de gouvernance et de gestion partagée des ressources en eau du fleuve Niger consacrés par la Déclaration de Paris d’avril 2004.

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Amadou N’Fa Diallo

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