Depuis la capitale togolaise, le ministre des Affaires Etrangères, Abdoulaye Diop, participe avec d’autres membres du gouvernement aux travaux de la 3èmeréunion du Groupe de Suivi et de Soutien à la Transition au Mali. Devant un parterre de diplomates, il a réaffirmé la volonté du Mali de travailler avec tous ses partenaires, à condition que ce partenariat se fasse en accord avec les Maliens.
Les travaux de cette importante réunion du Groupe de Suivi et de Soutien à la Transition au Mali se sont ouverts, ce mardi 06 septembre, sous l’égide du Président Faure Gnassimgbé, médiateur attitré entre le colonel Assimi Goïta et ses voisins de la CEDEAO.
Conduisant la délégation malienne au nom du chef de l’Etat, le Ministre des affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a tenu un discours dans lequel il a révélé la nouvelle vision des autorités de la transition malienne à collaborer avec les partenaires. Le ministre Diop a balayé d’un revers de main ces accusations, d’une partie de la classe politique et de plusieurs chancelleries, selon lesquelles les autorités actuelles du Mali sont accusées d’isoler le pays. « Nous voulons travailler avec les partenaires, de l’Ouest, de l’Est, du Nord et du Sud. Nous le ferons dans le cadre d’avantages comparatifs que nous pourrons tirer de ces partenariats », a déclaré le ministre malien des Affaires Etrangères. Abdoulaye Diop précise que « soutenir le Mali, travailler avec le Mali n’est pas un cadeau fait au Mali et aux maliens ; les Maliens ont la responsabilité première ». Toujours devant les partenaires, il a répliqué aux stéréotypes que certains collent au gouvernement malien, selon lesquels « le Mali veut se fermer, le Mali est isolé, le Mali ne veut pas travailler avec les gens ».
« Ce n’est pas le cas, les choses ont changé et c’est une nouvelle vision », a démenti le ministre malien. Il a tenu à clarifier que « personne n’aime le Mali plus que les maliens ; personne ne connaît les problèmes du Mali mieux que les maliens ; et personne n’a une meilleure solution aux problèmes du Mali que les maliens eux-mêmes. Cela ne veut pas dire que les maliens sont arrogants, mais cela veut simplement dire que ceux qui viennent nous aider doivent prendre le temps de parler avec nous, de nous comprendre et d’identifier la meilleure manière de pouvoir contribuer à une solution ».
Comme un certain Choguel Kokalla Maïga, à la dernière assemblée générale des Nations-Unies, le ministre des affaires Etrangères a utilisé un ton souverainiste pour s’adresser aux partenaires internationaux du Mali. « Tout ce qui se fera au Mali doit se faire avec les maliens, en accord avec les maliens et avec la contribution des maliens et nous n’accepterons rien qui puisse se faire sans les maliens ou contre les maliens. Ceci est une donnée importante qu’il faut retenir », a averti le chef de la diplomatie malienne, qui insiste que « le Mali nouveau n’acceptera pas qu’on puisse nous imposer des agendas, qu’on puisse nous imposer notre propre agenda, nos priorités ; qu’on puisse nous imposer des diktats ». . Le ministre Diop renchérit : « le Gouvernement est désormais prêt à dire non quand nous estimons que l’aide, l’assistance ou le partenariat qui nous sont proposés ne sont pas en ligne avec notre propre vision du Mali ».
Soutien à la paix et la stabilité au Mali
Par ailleurs, le ministre des affaires Etrangères a rassuré les partenaires du Mali de l’adhésion et la contribution permanente du gouvernement à tous les mécanismes de sécurité collective pertinents. Mais, précise-t-il, à condition que ces mécanismes soient réellement africains, dans lesquels « le leadership africain est affirmé » et qui promeuvent et soutiennent les solutions africaines aux problèmes africains. A ce sujet, il conditionne toujours la stabilité au Mali à la sécurité de l’ensemble de la région de l’Afrique centrale et de l’Ouest. « Lorsque quelque chose de bien se passe au Mali, cela se propage dans la région et lorsque quelque chose de mauvais se passe au Mali, cela affectera la région », a souligné le Chef de la diplomatie malienne, qui conclut que « travailler avec le Mali, aider à ramener la démocratie, la paix et la stabilité au Mali est un investissement que chacun de nous fera pour la paix au Mali, pour la stabilité de la région et aussi pour la prospérité du monde ».
Cette 3ème réunion du Groupe de Suivi et de Soutien à la Transition au Mal a été une nouvelle occasion, pour le Ministre Togolais des Affaires étrangères, pour réitérer la détermination de son pays à soutenir le Mali dans sa quête pour la paix et la stabilité. A sa suite, les représentants de l’Union Africaine et le commissaire aux affaires politiques de la CEDEAO ont appelé les partenaires à se mobiliser pour aider le Mali à « rétablir la paix, la stabilité et la sécurité », en vue d’amorcer un développement durable.
Pour sa part, le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU, Chef de la MINUMA, M. El GhassimWane a salué les efforts entrepris par les Autorités maliennes pour aller vers une sortie de crise. Parmi ces efforts, il a cité la tenue de la réunion Comité de Suivi de l’Accord, l’adoption de la stratégie de stabilisation des régions du Centre du Mali et des documents juridiques et électoraux, en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel. Le respect de certains de ces engagements, selon le Chef de la MINUSMA, assure àla partie malienne « l’accompagnement sans faille des partenaires », face aux défis complexes et immenses sur les plans sécuritaire, humanitaire et socio-économique auxquels le pays est confronté.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net