C’est chose faite depuis le 5 octobre dernier : à Paris, dans la capitale française, à l’issue de houleuses discussions, le Mali a été admis comme bénéficiaire de l’aide américaine accordée dans le cadre du Millenium Challenge Account. Il s’agit là d’une initiative personnelle du président BUSH qui vise à enrayer la pauvreté dans le monde.
En fait, c’est le 26 octobre dernier que le conseil d’administration du Millenium Challenge Account a approuvé, dans la satisfaction générale des autorités maliennes, la convention d’un montant estimée à 460,8 millions de dollars, soit environ 244,8 milliards de nos francs.
La convention qui couvre une période de cinq ans vise à appuyer le développement du pays par la croissance économique en augmentant la production et la productivité en matière agricole et des opportunités d’affaires s’agissant des petites et moyennes entreprises.
La convention, qui vient d’être approuvée entre les parties, bien partie, selon des sources crédibles, pour être signée dès ce mois de novembre, permettra le financement du réaménagement de l’aéroport de Bamako, la construction d’une impressionnante zone industrielle et d’un important programme d’irrigation s’étalant sur environ 16 mille hectares, le long du bassin du Niger. Voilà une pluie de dollars qui sera engagée pour propulser le pays vers les circuits du marché africain et même mondial.
« Les déficits d’infrastructures sont souvent parmi les principales barrières contre la réduction de la pauvreté et la croissance économique en Afrique. La convention MCC-Mali dresse un plan d’action compréhensif qui s’attaque aux contraintes spécifiques d’infrastructures qui doivent se développer et qui auront des ramifications très prometteuses pour les secteurs des affaires et de l’agriculture. Nous félicitons les Maliens pour leurs grands efforts pour créer ce cadre de travail et nous comptons travailler avec eux pour atteindre ces importants objectifs ».
Ces propos du grand boss de Millenium Challenge Corporation, John J. DANILOVICH, traduisant l’enjeu et les ambitions de développement économique du programme américain, sont également évocateurs de la fierté des autorités nationales quant au respect des indicateurs de bonne gouvernance et de liberté économique à partir desquels les pays sont retenus.
Le Mali peut d’autant se réjouir de cette nouvelle élection dans la cour des grands en raison du fait que les critères de sélection pour l’adoption du programme sont les mêmes pour les pays concernés dont les appréciations proviennent de différentes institutions, comme Transparency International, Human Rights Watch ou bien encore la Banque mondiale et le fonds monétaire international, opérant notamment en Afrique avec des critères d’appréciation rigoureux en matière de financement du développement et des politiques de reformes économiques et financières.
Avec cette nouvelle initiative américaine, notre pays est devenu le cinquième du continent africain, sur les 22 Etats éligibles à l’échelle du monde, à avoir signé sa présence parmi un effectif de 9 qui ont déjà signé avec le gouvernement américain une convention pour une enveloppe financière estimée à plus de deux milliards de dollars. Un gage de crédibilité et de respectabilité pour tout Etat indépendant à l’échelle de la planète.
Sékouba SAMAKE “