Le président tunisien était l’hôte des élus du peuple malien, le samedi 21 juin dernier. Occasion pour Mohamed Moncef Marzouki de réaffirmer l’engagement de son pays à renforcer les liens de coopération avec le Mali et d’exhorter les leaders politiques à une plus grande sagesse.
Mohamed Moncef Marzouki a annoncé devant les députés maliens les couleurs d’une Tunisie nouvelle avec la dynamisation de la coopération entre le Mali et son pays dans les secteurs politique, économique et de lutte antiterroriste. Selon le président Marzouki, « la Tunisie, de par son histoire et sa géographie, est au croisement de trois espaces culturels politiques et économiques. Elle est à la fois Méditerranéenne, arabo-musulmane et Africaine. C’est ce pays fraternel qui vient aujourd’hui vous dire par la bouche de son président et de citoyens qui l’accompagnent qu’il veut nouer avec vous Maliens les relations les plus solides, les plus pérennes et les plus utiles aux deux parties… ».
Le président tunisien a relevé que «le terrorisme est un défi auquel sont confrontés les deux pays», mettant l’accent sur l’importance de conjurer les efforts pour venir à bout de ce fléau. Les défis auxquels la Tunisie nouvelle est confrontée sont au nombre de trois : sécurité, politique, développement.
Une grande partie de la menace terroriste est liée aux conflits hors de nos frontières mais une autre est profondément ancrée dans l’état de dénuement social et économique d’une partie de la jeunesse laissée à l’abandon par une dictature soucieuse seulement de son avenir à elle. La crise sécuritaire a pu être maîtrisée grâce au courage et aux sacrifices de nos forces armées et de sécurité. Les diverses crises politiques ont pu être maîtrisées grâce à la sagesse de leur classe politique, une manière pour lui d’inviter les leaders politiques maliens à s’unir autour de la chose qui leur est chère et sacrée en ce moment et pour toujours : le Mali.
Reste le troisième défi auquel nous sommes confrontés : « faire tourner la machine économique à plein rendement pour donner à nos jeunes le travail qu’ils réclament et à notre peuple un niveau de vie décent, sans lequel les libertés démocratiques ne seraient qu’un privilège de plus pour les nantis… » Toute chose qui le conforte pour dire que son pays est le mieux placé pour comprendre les difficultés que rencontre les Maliens en ce moment, car, selon lui, ce sont les même problèmes et les même soucis que son pays traverse. Le président tunisien a par ailleurs accueilli favorablement la relance du dialogue et réaffirmé son attachement à un Mali un et indivisible, souverain et en paix, tout en condamnant toutes les actions terroristes visant à saper sa stabilité, sa souveraineté et son intégrité territoriale.
Dans son adresse aux élus du peuple malien, le président tunisien a fait aussi savoir que pour eux « Tunisiens qui ne doivent la réussite de leur période transitoire qu’au dialogue national, ce dernier reste l’alpha et l’oméga de toute démarche politique responsable capable de régler les différends les plus complexes. » Leurs maitres mots : dialogue et paix. Une manière pour le chef de l’exécutif tunisien d’appeler les protagonistes à accepter d’aller le plus vite possible à la table de négociation.
La visite d’Etat du Président Marzouki au Mali a pris fin hier par un tête-à-tête de 30 mn avec son homologue malien, au terme duquel les deux hommes ont souligné leur volonté de renforcer la coopération bilatérale entre les deux pays. Ainsi, entre les deux Etats dix-sept conventions ont été signées. Le président tunisien était accompagné de représentants du Centre de Promotion des Exportations (Cepex), de l’Union Tunisienne de l’Industrie du Commerce et de l’Artisanat (Utica), de la Confédération des Entreprises Citoyennes (Conect), de l’Union des Petites et Moyennes Industries (Upmi), et des chambres de commerce et d’industrie de Tunis du centre et de Sfax. Après le Mali, le président Marzouki se rendra au Niger et au Tchad.
Paul N’GUESSAN
