La coopération entre le Mali et le Maroc se porte bien. Elle se renforce et se diversifie au fil du temps. Mais il faut reconnaître qu’il y a eu une parenthèse malheureuse intervenue à la suite à la reconnaissance doublée d’un parrainage international de la Rasd par le régime du général Moussa Traoré. En effet, Rabat qui considère cette position comme étant “contre l’intégrité du territoire du Maroc”, a gelé les relations avec le Mali, pendant que pour beaucoup d’autres pays ayant adopté la même attitude que celle du régime Moussa Traoré, le Royaume chérifien avait tout simplement rompu les relations. C’est dire combien le Maroc tient au Mali qu’il n’a jamais lâché, quelle que soit la situation. En d’autres termes, pour sauvegarder ses liens historiques séculaires avec le Mali, le Royaume du Maroc avait continué, malgré la tempête, à maintenir ses relations d’amitié avec le Mali. Jusqu’à l’arrivée du Président IBK qui a donné un nouveau souffle aux relations entre les deux pays.
Parmi les reconnaissances de la fantomatique Rasd, la plus durement ressentie au Maroc fut celle du Mali, un pays avec lequel le Royaume a eu des relations solides et permanentes. Après les indépendances en Afrique, les deux pays ont entretenu d’excellentes relations historiques; au moment de la constitution du groupe de Casablanca pour la création de l’Organisation de l’union africaine (Oua), les rapports entre le Roi Mohammed V et Modibo Keïta étaient non seulement très étroites ; mais ont même frisé la complicité, selon les observateurs.
C’est pourquoi, pendant plusieurs décennies qu’a duré le gel des relations entre les deux pays, au Maroc on ne cessait de rappeler le vœu du Roi Mohammed V qui, sur son lit d’hôpital et peu avant sa mort, avait réitéré son souhait de placer le futur Roi Hassan II sous la protection de Modibo Keïta. Ce que Modibo Keïta avait accepté pour avoir ce vœu du Souverain. En effet, Modibo Keïta a été le premier chef d’Etat à avoir soutenu Hassan II pour régler le contentieux territorial opposant l’Algérie au Maroc.
Ce petit rappel historique est important pour que tout le comprenne le sens profond de la visite historique du Roi Mohammed VI au Mali en 2013, à l’occasion de la cérémonie d’investiture du président Ibrahim Boubacar Keïta, qui venait d’être élu à la tête du Mali avec un élan populaire jamais égalé. En effet, ladite visite du Roi Mohamed VI constitue un évènement politique majeur dans l’évolution des relations entre le Mali et le Maroc qui venaient ainsi d’être relancées, pour atteindre rapidement le niveau d’excellence que l’on connaît à l’heure actuelle.
Effectivement, s’ensuivra la visite mémorable au cours de laquelle le Roi Mouhamed VI a passé cinq jours au Mali, en février 2014. A la faveur de cette visite officielle gravée en lettres d’or dans les annales de l’histoire des relations d’amitié et de fraternité qui lient les deux pays, Sa Majesté le Souverain du royaume chérifien, Mohammed VI a présidé aux côtés du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, une cérémonie de signature de 17 conventions de partenariat. Témoin privilégié de cette cérémonie, la salle des banquets du palais de Koulouba, devant un parterre de personnalités des deux pays dont au premier plan les membres des gouvernements et les opérateurs économiques.
Ces 17 conventions de partenariat portent sur des domaines variés mais combien stratégiques pour le développement du Mali. En effet, par ces conventions, les deux parties s’engagent à l’encouragement et la protection réciproques des investissements dans les secteurs publics et privés, la promotion des investissements à travers l’amélioration du climat des affaires et la mise en place de mesures de simplification des procédures aux investisseurs des deux pays. En plus de la levée d’une importante barrière à la fois pour les Etats et les investisseurs des deux pays, à savoir la lutte contre l’évasion fiscale et la non double imposition. L’évasion fiscale est un goulot d’étranglement pour nos économies avides de recettes fiscales et la suppression de la double imposition, quant à elle, stimule les libertés économiques des entrepreneurs dans les deux pays. Un autre accord porte sur la formation professionnelle et met directement en partenariat l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (Ofppt) du Maroc et le Fonds d’Appui à la Formation professionnelle et à l’Apprentissage (Fafpa). Dans le cadre de la mise en œuvre de cette convention, le ministre Mahamane Baby, en charge de la formation professionnelle, s’est rendu au Maroc à la tête d’une délégation dans le cadre d’une visite de travail fructueuse. Une autre convention, non moins importante, consacre une coopération dynamique entre la Confédération générale des entreprises du Maroc (Cgem) et le Conseil national du patronat du Mali (Cnpm). C’est pour créer les conditions d’accroissement des échanges commerciaux et des flux d’investissement entre le Maroc et le Mali. Cette coopération, en tout cas, reste vivante car plusieurs rencontres ont eu lieu par la suite entre opérateurs économiques maliens et marocains dans l’esprit de partenariat inspiré par le Roi Mohamed VI et le Président IBK.
Dans les domaines de la géologie, des mines et des hydrocarbures, il a été signé un protocole spécifique de coopération qui permet au Mali de bénéficier de l’expertise marocaine dans ces domaines, notamment en matière de renforcement de capacités et d’exploitation des ressources du Mali.
En matière industrielle aussi, un protocole de coopération a été signé entre les deux pays en vue de la promotion du développement industriel et naturellement en favorisant les échanges d’expériences et d’expertise en matière de politique industrielle.
Sans compter la signature d’une convention de coopération entre l’Office national de l’eau et de l’énergie (ONEE) du Maroc et la Somagep-sa pour prendre en compte tous les besoins des deux sociétés en vue de promouvoir l’accès à l’eau potable.
S’y ajoutent les conventions signées dans les domaines des télécommunications, du transport aérien, de l’élevage, de l’agriculture et de la santé publique. Dans le domaine agricole, il a été convenu que les producteurs de coton seront soutenus par la Banque internationale pour le Mali (BIM-sa) appartenant au groupe marocain Attijariwafa Bank.
Quant au secteur de la santé, il a bénéficié de la signature de deux conventions de jumelage et de coopération, respectivement entre le centre hospitalier IBN Sina de Rabat et le CHU du Point G, puis entre le Centre Hospitalier Ibn Rochd de Casablanca et le CHU de Gabriel Touré de Bamako.
Dans ce cadre, rappelons que le Roi Mohamed VI, au cours de sa visite du 20 février 2017, inaugurera un hôpital à Sébénicoro, fruit de la coopération entre les deux pays et dont il avait procédé à la pose de la première, il y a trois ans, jour pour jour, accompagné du Président IBK.
Dans cet élan, il est probable que le Souverain chérifien, pendant son séjour de deux jours, se rende à la cimenterie Cimaf de Dio-gare, derrière Kati, un fleuron de l’industrie malienne encore issu de la coopération maroco-malienne et dont la première fut posée par les deux chefs d’Etat lors de la visite de cinq jours du Roi du Maroc au Mali, le 20 févier 2014.
Ce rapprochement, c’est au grand bonheur des populations car n’oublions pas que des liens historiques lient les deux peuples et l’appartenance de près de 60% de la population malienne à la Tidianya dont le Maroc est le berceau, est comme un cordon ombilical entre le Maroc et le Mali. A cet effet, il convient de rappeler un moment fort de la visite du Roi Mohamed VI au Mali en 2014, qui fut la prière à la Grande mosquée de Bamako, où, côte à côte, le Roi Mouhamed VI et le Président IBK ont effectué la prière du vendredi. Un évènement riche de symboliques, que l’Imam Kallé, dans son prône, a immortalisé en ces termes : “Dieu nous a garanti Sa Grâce en ayant le privilège de voir parmi nous Amir Al Mouminine, descendant du Prophète, le Roi Mohammed VI”.
Que dire après cela ? Seulement prier que Dieu, le Tout-Bon et Tout-Puissant, couvre de sa grâce absolue et de sa bienveillance infinie les relations étroites entre le Maroc et le Mali.
A.B. NIANG
Thierno Hady Cheick Oumar Thiam, président du Conseil fédéral national des adeptes de la Tidiania au Mali
“Nous devons tous sortir pour accueillir le Roi qui considère le Mali comme son deuxième pays”
“La tombe du fondateur de la Tidiania se trouve à Fès au Maroc. Tous les Tidianis du monde y compris ceux du Mali se reconnaissent au Maroc à travers la famille de notre Cheick. En plus, je vais vous révéler que Sa Majesté le Roi Mohamed VI considère le Mali comme son deuxième pays et pour nous les Tidianis, le Maroc est notre deuxième patrie. Cela, spirituellement et culturellement. Il faut aussi ajouter que nos grands parents ont été tous formés au Maroc. De deux, les relations entre la ville de Tombouctou et le Maroc datent du 15ème et du 16ème siècles. C’est pourquoi, il y a beaucoup de Tombouctoutiens d’origine marocaine. Donc il y a un brassage de sang, de culture et de religion” a expliqué M. Thiam, tout en invitant également les Maliens et plus précisément les Tidianis de sortir très massivement pour réserver un accueil des grands jours au Roi.
Il faut ajouter qu’en l’espace de 5 ans, il va nous rendre visite à trois reprises. “Cela est un fait rare. Il vient ici par amour pour le Mali, pour les Maliens. Donc l’accueillir est une obligation pour nous car c’est un frère. Il est aussi l’un des guides de notre religion” a soutenu le président du Conseil de la Tidiania, une confrérie qui regroupe, selon lui, 60% de la population malienne.
Ba Kanté, président de la Commission d’organisation à l’AMAMA :
“Avec tout ce que le Roi fait pour le Mali, nous devons sortir massivement pour l’accueillir”
“Avec tout ce que le Roi fait pour le Mali, nous devons sortir massivement pour l’accueillir en guise de reconnaissance. Pour preuve, il vient ici pour inaugurer un certain nombre de réalisations qu’il avait demandées lors de sa dernière visite. C’est pourquoi, j’invite nos compatriotes et surtout les jeunes à sortir pour un accueil populaire” a précisé Ba Kanté, président de la Commission d’organisation de l’Amama pour la visite de Sa Majesté le Roi Mohamed VI.
Rassemblés par Kassoum THERA