Une haute falaise domine Tanger : vers l’Ouest, le Cap Spartel planté comme un soc dans les vagues. Au loin, dans une demi-brume scintillante, la pyramide de Gibraltar. Ici, l’océan. Là-bas, la Méditerranée. Derrière nous, l’Afrique. A portée de la main, l’Europe. Il faut n’avoir guère d’imagination pour ne pas rêver un peu sur ce promontoire battu par tous les vents de l’histoire et de la légende et pour se retenir d’y chercher les thèmes d’inspirations d’une diplomatie”. Jean Lacouture, par cette description datant de 1958 aura-t-il été prophétique du Maroc indépendant ? En effet, le Maroc en 2015, c’est près de 34 millions d’habitants et un PIB en progression constante de l’ordre de 5% depuis deux décennies. Le Maroc est classé parmi les cinq premières économies du continent africain.
Cette économie est portée par la diversification, les investissements innovants et ce qu’on appelle “les métiers internationaux du Maroc” (Tics, automobile, aéronautique, etc.). C’est un pays stable, du fait également d’un capital immatériel soutenu par un islam modéré et ouvert en ces temps de turbulence. Pionnier reconnu dans le domaine des réformes systémiques et des mises à niveau continues, c’est une destination jugée rassurante pour l’investissement. Son risque-pays est faible et attrayant selon les agences de notation. Son système bancaire passe pour le plus développé de l’Afrique, hors Afrique du Sud.
Le Maroc bénéficie en plus de l’existence d’infrastructures incitatives ainsi que de ressources humaines qualifiées dans presque tous les secteurs économiques. Et grâce à son système global de résilience, le Maroc a pu accéder à une Ligne de précaution et de liquidité (6,2 milliards de dollars auprès du FMI que le gouvernement marocain n’a pas utilisé) réservée aux seuls pays dont les fondamentaux et les politiques économiques sont qualifiés de sains. C’est ce qui fait que sur la scène internationale, le Maroc est aujourd’hui “un partenaire efficient, écouté et jouissant d’un capital de confiance et de crédibilité“.
Ce constat qui a été émis par sa Majesté le Roi Mohammed VI dans le Discours du Trône de juillet 2014 est la traduction sur le terrain d’une diplomatie reposant sur “la confiance en soi, l’esprit d’initiative, le réalisme et l’efficacité, dans le respect de la légalité et dans un esprit d’ouverture, de modération et d’attachement aux valeurs universelles” pour reprendre les mots du souverain. Après tout, ne s’agit-il pas de “cohérence et de complémentarité” entre les préoccupations intérieures du leadership marocain et son agenda extérieur mettant en avant le respect et le progrès des peuples ?
L’EXEMPLE DE LA COOPERATION MAROC-MALI
La position de l’Etat malien sur la question du Sahara en 1980 a été, en son temps, fortement ressentie à Rabat. Mais alors que l’usage était de rompre les relations diplomatiques avec les pays qui ne reconnaissaient pas la marocanité du Sahara, Feu Roi Hassan II a prôné ce qu’il appela lui-même “l’exception malienne”. Dès lors, le Maroc et le Mali on continué et continuent à dialoguer sur cette question dans le respect mutuel qui caractérise leur relation. Et les deux Capitales, à la faveur de la visite royale à Bamako en 2014 ont scellé une position plus claire prônant le soutien du processus onusien pour une solution politique juste et mutuellement acceptable par les parties.
Dans ce contexte, l’on constate que malgré les contingences, la coopération entre les deux pays a pu être maintenue. Mieux, elle s’est renforcée, fructifiée comme c’est le cas en ce moment avec un niveau sans précédent d’échanges entre Rabat et Bamako. En 2014, ce sont dix-sept conventions qui ont été signées entre les gouvernements marocain et malien à Bamako sous la présidence de Sa Majesté Mohammed VI et du chef d’état malien, Son Excellence Ibrahim Boubacar Keita. Et depuis cette importante cérémonie de signature, de nombreuses missions ont lieu entre Rabat, Bamako et Bamako, Rabat dans le cadre de la concrétisation desdites conventions et de leur traduction en projets concrets porteurs de valeur ajoutée. Des projets-phares sont déjà à l’œuvre tels que :
-la formation de 500 imams maliens au Maroc afin de préserver le capital immatériel des Maliens en ce moment où montent les intégrismes et les agressions contre le caractère pacifique et tolérant de l’islam;
-l’appui à la production laitière et à la production de viande à travers l’amélioration des espèces animales par une large campagne d’insémination artificielle financée par le Maroc, et ce pour réduire la facture d’importation de lait et de viande;
-la construction et l’opérationnalisation d’une polyclinique pour enfants et ce avec les technologies de pointe; et
-la préparation du lancement d’un projet de formation professionnelle de grande envergure et dans plusieurs filières identifiées par la partie malienne.
La coopération Maroc-Mali va, bien entendu, largement au-delà des projets susmentionnés et elle couvre les domaines les plus variés possibles : militaire, sécuritaire et civil. Cette coopération est en plus appelée à s’intensifier avec le temps et les besoins pour atteindre la masse critique digne de la qualité de la relation multiséculaire entre le Maroc et le Mali. Car les liens entre le Maroc et le Mali ne datent pas des années 60, années des indépendances africaines. Les deux pays sont unis par une longue histoire: les deux peuples se sont brassés, se sentant chez eux à Tombouctou et Djenné comme à Fez et Marrakech; les caravanes d’étoffes et de sel ayant, sur des siècles, fait leur travail d’intégration.
Le Maroc et le Mali étaient également membres du groupe dit de Casablanca dont le travail stratégique et doctrinaire a été capital pour la naissance de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA). On rappelle que c’est à Bamako sous la facilitation de feu le président Modibo Keita qu’a eu lieu, en octobre 1963, la première rencontre africaine entre feus Hassan II, le souverain marocain et Ahmed Ben Bella, le président de l’Algérie pour trouver une solution fraternelle et pacifique au conflit qui opposait le Maroc et l’Algérie. Ce sont deux officiers maliens, il faut le rappeler, qui se sont les premiers interposés sur la ligne de front entre ces deux pays frères.
C’est cet esprit fraternel, entre autres, qui explique le fait que Rabat s’est, sans ambigüité, prononcé pour l’intégrité territoriale et la souveraineté du Mali lorsque la crise du Nord malien a commencé en 2012. La solidarité agissante avec le Mali sera prouvée par l’action diplomatique ainsi que par une assistance humanitaire dont l’illustration la plus éloquente restera l’hôpital de campagne offert par Sa Majesté le Roi et installé trois mois durant à Bamako avec près de 60 000 consultations gratuites.
Le 19 septembre 2013, le Roi Mohammed VI -fait sans précédent dans le code protocolaire Royale-avait lui-même fait le déplacement à Bamako pour prendre part à l’investiture du nouveau Président malien. Au-delà de la solidarité fraternelle, ce message était adressé à un Mali se remettant debout, revenant dans le concert des nations et redevenant fréquentable.
D’ailleurs, Son Excellence Ibrahim Boubacar Keita n-a t-il pas ce jour salué l’engagement international du Maroc alors président du Conseil de Sécurité des Nations-Unies, pour un prompt règlement de la crise malienne qui respecte la légalité internationale? Entre le Maroc et le Mali, on ne peut pas en effet parler de partenariat seulement, mais aussi de fraternité africaine qui a devant elle de très beaux jours, avec un seul objectif: triompher de tous les aléas pour multiplier les ponts entre nos peuples et contribuer de manière significative à améliorer leur sécurité collective et leur qualité de vie. C’est au nom de cette fraternité que le Maroc œuvrera toujours pour la paix durable et le développement réel du Mali. Rien que la paix et le développement du Mali.
L’AFRIQUE AU CHEVET DE L’AFRIQUE : LE MALI COMME NOUVEAU DEPART
Le concept de fraternité africaine dont le Mali fut le nouveau point de Départ avec les deux visites royales et hautement symboliques en 2013 et 2014, est d’ailleurs très cher à SM Le Roi Mohammed VI et constitue une constante de la doctrine diplomatique du Maroc. C’est pourquoi le souverain n’a de cesse d’affirmer sa détermination à construire une Union du Maghreb forte, en dépit des contingences du moment, en particulier le conflit artificiel du Sahara dont les Marocains, quelles que soient leurs tendances, revendiquent la marocanité pour des raisons évidentes.
Le Maroc est convaincu que la solution à ce conflit dépend de l’adhésion au processus onusien en cours qui ne doit pas saper la construction d’une “Union maghrébine forte prenant appui sur des relations bilatérales solides et des projets économiques inclusifs”, selon les termes de SM. Le Roi Mohammed VI. Ce vœu n’est plus l’apanage des seuls maghrébins, mais une exigence pour le sahel; le monde arabe et l’Europe: la coopération et l’intégration détermineront inéluctablement la physionomie du monde de demain.
Au-delà du Maghreb, l’Afrique subsaharienne offre une opportunité historique de partenariat stratégique avec le Maroc. “Nous sommes profondément convaincu que l’Afrique est apte à réaliser son essor ” dit le Souverain qui précise cependant qu’un tel partenariat demande à l’Afrique de se faire confiance et de compter d’abord sur elle-même pour accroître ses capacités et créer le cadre de son essor. Le discours à Abidjan de Sa Majesté Mohammed VI dans lequel il dit “l’Afrique doit faire confiance à l’Afrique” est traduit à Rabat par ce qui est devenu une tradition, c’est-à-dire le Souverain prenant le chemin des capitales africaines chaque fois que cela est possible pour impulser avec les présidents frères des pays visités, une dynamique de partenariat Sud-Sud: Bamako, Abidjan, Dakar, Bissau, Niamey, Libreville, Conakry et d’autres capitales, ce sont plus de 500 Conventions et Accords qui ont été signés entre le Maroc et ses frères africains. Avec cette démarche définie par le Roi: “une politique harmonieuse et cohérente, fondée sur l’exploitation commune des richesses, la promotion du développement humain et le renforcement de la coopération économique”.
C’est cet esprit de solidarité et de respect qui a guidé Royal Air Maroc qui, alors que d’autres compagnies suspendaient leurs dessertes, a continué à desservir les capitales des pays frappés par l’épidémie de la fièvre Ebola. C’est enfin cet esprit de solidarité et de respect envers tous les peuples, en particulier les peuples africains, que sous la direction et l’initiative volontariste du Roi Mohammed VI, le Maroc est aujourd’hui en mesure d’appliquer une politique de dignité concernant les émigrés, puis d’offrir la régularisation de leur situation et l’hospitalité à des milliers d’émigrés clandestins. Ce fait unique dans la Région et dans le sud de la Méditerranée, non seulement signifie que le Maroc ne veut pas être le mur de l’Europe contre l’Afrique, mais qu’il est convaincu que l’intégration de ses peuples par des actes est l’avenir de l’Afrique.
Bamako le 29 Juillet 2015
Par Son Excellence Monsieur Hassan Naciri,
Ambassadeur de Sa Majesté le Roi du Maroc au Mali
Encore une dépendance.Vous n’apprendrez jamais.
Vous êtes déja dépendant de la France,Elle vous dicte votre politique.
Et,maintenant,vous allez dépendre aussi du Maroc.N’oubliez pas on ne donne rien pour rien.Si,le roi du maroc vous demande après cet investissement de devenir ses sujets parce ce qu’il descend du prophète Mohamed(T)Allez vous accepter?
Le travail paie! Alors travaillez et gagnez votre argent par votre travail pas par des aumônes par ci par là.
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