A travers sa proximité avec le Maroc et ses bonnes relations politiques et commerciales, le marché de l’Afrique subsaharienne devient une cible des entreprises marocaines.
En effet le royaume chérifien, déploie de considérables effortspour l’internationalisation de ses entreprises,particulièrement en Afrique subsaharienne à travers quatre grands moyens.
Tout d’abord, le Maroc a annulé la totalité de la dette des pays africains les moins avancés (PMA) et a ouvert ses frontières aux produits d’exportation de ces pays.
Dans le domaine social, le gouvernement marocain aide certains pays en difficultés. Cela s’illustre par les dons alimentaires aux réfugiés maliens au Niger et au Burkina-Faso, suite à la grave crise militaro-sécuritaire survenue en 2O12.
Dans le domaine de la santé, le Maroc a installé à Bamako, un hôpital de campagne qui a procédé à des consultations médicales gratuites à Bamako du 17 Septembre au 30 Octobre 2013. Cet hôpital médico-chirurgical a pris 2.600 personnes en charge dont 250 malades hospitalisés.
Il existe des relations bilatérales entre le Maroc et la plupart des pays africains.D’aprèsle Ministère de de l’Economieet desFinances, «la dimension bilatérale est renforcée et complétée par deux axes de coopération entre le Maroc et son voisinage sub-saharien : la coopération tripartite et la coopération régionale.
La coopération tripartite est un mécanisme novateur entre trois parties prenantes, qui consiste à faire bénéficier les pays africains du savoir-faire marocain dans des secteurs de technicité, par des financements bilatéraux ou multilatéraux. Il permet le partage des expériences et le transfert de technologies vers les pays africains. C’est dans ce cadre que le Maroc est engagé avec des pays comme la France, la Belgique, le Japon, la FAO et d’autres agences de développement, dans l’exécution de projets dans des pays africains.
Concernant la coopération régionale, le Maroc développe une politique de rapprochement avec l’UEMOA (Union Economique et Monétaire ouest africaine) , la CEMAC (confédération des Etats Monétaires de l’Afrique Centrale).
Dans le cadre de ses relations avec le Mali, sur le plan cultuel,le Maroc assurera la formation de 500 imams maliens.
Plusieurs cadres de l’Afrique subsaharienne ont été formés sur le territoire chérifien à travers leurs cursusuniversitaires. Actuellement un grand nombre d’étudiants subsahariens dépassant 8000 étudiants, résident au Maroc.
En 2012, l’Agence Marocaine de Coopération Internationale a augmenté le nombre annuel de boursiers subsahariens pour certains pays (Mali,Niger …).Par exemple, pour leMali et le Niger, le nombre d’étudiants est passé de 50 à 100,soit une augmentation de 100%.
Et à l’occasion de sa visite au Mali (18-22 septembre 2013), Sa Majesté, le Roi Mohammed VI, a promis une augmentation du nombre des boursiers maliens.
Il a été créé au sein de la Confédération Générale des Entreprises Marocaines (CGEM), une division qui s’occupera du marché africain.
Elle assurera la diffusion d’informations relatives à ces marchés auprès du secteur privé et organisera des missions d’hommes d’affaires vers ces pays.Elle organise aussi la caravane de l’Export en Afrique en collaboration avec la Caravane Export.
Et en dernier lieu, c’est la liaison de Tanger avec les principaux ports de l’Afrique.
Selon le magazine Transport News et Logistique, « le trafic à Tanger Med au premier semestre, est principalement porté par les routes maritimes couvrant l’Afrique de l’ouest,ainsi que les axes de l’Asie-Europe et Moyen-orient-Europe du Nord, avec une contribution respective de 38%,29%et8% par rapport au trafic total, à comparer respectivement à un poids de 36%,29% et 4% sur la même période 2011»
Dans la même optique , Monsieur le Ministrede l’Equipement et des Transports, dans son discours dans le cadre « Maroc-Sénégal :renforcement des transports maritimes et aériens » avance : l’Afrique est un grand marché en expansion avec un énorme potentiel qui offre des opportunités de coopération profitables pour les deux pays dotés de position stratégique au niveau de deux importantes régions du continent.
Dans la même lancée, l’ex-directeur « Stratégie et Développement de Tanger Med Michel Titecat affirme que : « Tanger Med est apparu comme un grand port de desserte de l’Afrique de l’Ouest ; Dakar (Sénégal), Lagos (Nigéria), Cotonou (Bénin), etc. Et il restera tourné vers l’Afrique de l’Ouest. ».
D’autres témoignages et interviews des Directeurs, montrent la préoccupation stratégique des entreprises marocaines pour le marché subsaharien.
C’est ainsi que, S .Troterau( Directeur de Tanger méditerranée),H.Goeritz ( Directeur général d’APM terminals Tangier ) et Amine Benkirane ( Président Directeur Général de Kitea groupe), mentionnent respectivement dans des entretiens: « le fait que Timar Afrique de l’Ouest soit installée à Dakar est un atout formidable. Nos clients sont extrêmement sensiblesau fait que le groupe Timar puisse directement prendre en charge leurs marchandises à destination; nous souhaitons jouer le rôle d’un hub en Afrique de l’Ouest et en Méditerranée et notre ambition est d’être partout en Afrique ».
A travers ces illustrations, Tanger Med jouera une place importante dans le développement des exportations marocaines vers l’Afrique de l’ouest.
Présenté par Boubacar Kamissoko Boubacar, doctorant à l’Université Abdel MallekEssadi de Tanger (Maroc)