L’axe Bamako-Moscou ne cesse de se renforcer au fil des jours. Echanges de délégations ministérielles, signatures de conventions, et surtout renforcement de la coopération militaire, ce sont là, entre autres, les jalons posés, ces derniers temps, entre le Mali et la Russie. D’autres grands chantiers sont en vue et ils (ces chantiers) vont sans doute renforcer d’avantage les relations entre les deux pays. C’est pourquoi le Président, Assimi Goïta et Vladimir Poutine ont eu, dernièrement, un long entretien téléphonique. Ils ont évoqué nombreux sujets liant les deux pays. Occasion pour le Président russe d’apporter tout son soutien au Mali. Alors merci Poutine !
En effet, c’est une réalité : les liens entre Bamako et Moscou se consolident de jour en jour, grâce aux efforts des autorités des deux pays. Récemment, de nombreux ministres maliens, dont celui des Affaires étrangères, de l’Economie et des Finances, des Infrastructures et des Transports, et celui des Mines, de l’Energie et de l’Eau, ont séjourné à Moscou sur invitation du gouvernement russe. Pour sa part, le ministre de la Défense, Col Sadio Camara, a effectué de nombreux déplacements à Moscou dans le cadre du renforcement militaire entre le Mali et la Russie. Mais, de l’avis de nombreux observateurs, la dernière de visite du Col Camara marque un tournant dans les relations entre les deux pays.
Invité par son homologue russe Sergueï Choïgou (sur recommandation de Vladimir Poutine), le ministre de la Défense, Col Sadio Camara, a, en effet, effectué un déplacement à Moscou où il a eu des échanges avec la hiérarchie militaire russe. L’équipement de l’armée, la formation, l’intensification des échanges entre les deux pays…, ce sont là, entres autres, les sujets abordés entre les deux parties. Lors de son séjourne, le ministre de la Défense a également pris part au Forum militaro-technique international « Armée-2022 ». Au menu : Echanges sur des projets courants et potentiels. Mais, le thème majeur de cette rencontre était les défis sécuritaires actuels au Sahel.
Intervenant lors de cette rencontre, le Col Sadio Camara a indiqué que le « soutien technique et matériel de la Russie, qui ne dissimule aucune arrière-pensée coloniale avait permis aux autorités du pays d’atteindre des succès militaires importants contre les terroristes, ainsi que de normaliser la vie du peuple malien ».
Le Col Sadio Camara, a également profité de l’occasion pour faire une analyse des facteurs stratégiques majeurs qui affectent la sécurité de la région : « La sous-région Ouest africaine et sahélienne est confrontée à des grands défis qui s’entremêlent et se développent sur trois (3) dimensions internationale, régionale et locale. Sur le plan international la sous-région subit négativement des effets des incertitudes liés à la mutation en cours de l’ordre international qui résulte du constat de la défaillance voire, de l’échec du système de gouvernance mondial issu de la 2ème guerre mondiale et réadapté à la fin de la guerre froide ».
En outre, le ministre de la Défense a indiqué que les rapports de force qui ont permis la consolidation de cet ordre apparaissent aujourd’hui dépassés. Les leçons des conflits de la fin du 20ème siècle et du début du 21ème siècle ont montré l’impuissance d’une certaine vision de la force comme moyen de structurer l’environnement mondial.
« En réaction à cette perte relative d’influence sur la chaine globale, nous constatons la volonté de certaines grandes puissances, de reconstituer une architecture géopolitique en bloc homogène. Surement qu’elle est certainement plus familière et plus rassurante. Les répercussions de cette tendance sont bien visibles dans le monde y compris en Afrique continent relégué comme d’habitude au rang d’objet de convoitise », a-t-il martelé.
Pour sa part, le ministre de la Défense de la Russie a profité de la visite de la délégation malienne pour plaider en faveur du développement des liens militaires avec le Mali. Aussi, Sergueï Choïgou a émis le souhait d’aider d’avantage le Mali à lutter contre le terrorisme.
De la parole à l’acte
Nous le disons au début, la coopération entre les deux pays s’est manifestée avec plusieurs actes entre Bamako et Moscou. Et c’est dans le domaine militaire que la Russie intervient fortement depuis quelques temps au Mali. Dans ce sens notre pays a reçu, début août 2022, une importante livraison de matériels dont des aéronefs, des hélicoptères, des radars ainsi que des armes et des munitions.
Précision de Igor Gromyko, ambassadeur de la Russie au Mali : « la Russie a livré 12 avions militaires, dont 4 hélicoptères de combat et 8 avions de transport tactique ».
Visiblement satisfait de cette nouvelle dynamique de la coopération entre les deux pays, le diplomate russe a exprimé toute sa satisfaction. Pour lui, cette coopération entre les deux pays se porte très bien !
Gromyko a précisé que le Mali a grandement besoin de ces équipements eu égard à la présence dans le pays de différents groupes terroristes, avant d’ajouter que ces équipements seront utilisés par les unités militaires lors des opérations qu’elles mèneront.
Pour sa part, le Col Sadio Camara a qualifié d’historique cette livraison de matériels de par sa nature et celle des armes exposées déjà opérationnelles.
Rappel : le gouvernement de la transition a reçu un deuxième lot d’équipements militaires dans le cadre de son Programme de renforcement des capacités de l’armée. Il s’agit de deux hélicoptères et des radars modernes de la dernière génération. Le premier lot de ces équipements militaires a été réceptionné le 30 mars 2022.
Une coopération dans tous les sens
Autre acte posé dans ce domaine ? La visite du ministre des Affaires étrangères, et de la coopération internationale, Abdoulaye Diop, à la tête d’une importante délégation ministérielle malienne, comprenant ses homologues de l’Economie et des Finances, des Infrastructures et des Transports, et celui des Mines, de l’Energie et de l’Eau, en mars 2022. Au cours de cette visite, M. Diop a appelé la Russie, à aider son pays pour assurer sa sécurité, défendre l’unité, l’intégrité territoriale et la souveraineté du Mali.
Le patron de la diplomatie malienne s’est exprimé devant la presse avec son homologue russe, Sergueï Lavrov.
« Nous sommes là, pour réaffirmer notre volonté de travailler avec la Russie, pour le renforcement de notre coopération, parce que le Mali n’a rien à cacher en venant à Moscou. Je crois que c’est une relation qu’on fait au grand jour. C’est une relation qui n’est dirigée contre personne mais qui est sensée prendre en charge les préoccupations des maliens pour assurer leur propre sécurité, défendre l’unité, l’intégrité territoriale et la souveraineté du Mali », a déclaré le ministre Diop.
Il a également indiqué qu’il s’agit aussi de renforcer la stabilité du Mali et trouver une relation gagnant-gagnant sur le plan économique et commercial : « Nous sommes là, aussi, pour pouvoir trouver les voies et moyens nécessaires de donner une impulsion à cette coopération sur les questions de défense et de sécurité parce qu’aujourd’hui le Mali est en train de se battre pour sa survie. Il y a des plans de partition du pays qui existaient depuis longtemps et nous souhaitons que le Mali soit mis à l’abri ».
« Ce que nous attendons de la Russie qui est un partenaire pragmatique, réaliste et qui a su faire preuve d’efficacité dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans d’autres théâtres d’opérations. Nous souhaitons pouvoir compter sur les appuis que nous avons demandés sur le plan des équipements militaires, de formation et de tous les moyens qui permettent à nos forces de défense et de sécurité d’être les premiers responsables de la sécurité du pays », a martelé Abdoulaye Diop.
Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov affirme « nous fournissons de l’équipement militaire et de la formation aux cadres de l’armée malienne».
Sergueï Lavrov ajoute : « Cette coopération entre la Russie et le Mali vise à soutenir la capacité de défense du gouvernement malien face à la menace terroriste qui se maintient. Nous allons faire tout ce qui est possible pour éviter que la menace terroriste pèse sur la structure de l’Etat du Mali ».
Mohamed Sylla
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RAPPEL HISTORIQUE
L’URSS et Nous !
Dès l’indépendance, le Mali se tourna vers l’Union soviétique, ce qui donna lieu à l’établissement de coopérations en matière militaire, économique et culturelle. Ce rapprochement n’était pas surprenant dans la mesure où Bamako s’orientait alors vers un modèle de type « socialiste collectiviste » et que l’URSS assurait défendre les idéaux anti-colonialistes… Les forces armées maliennes furent équipées de pied en cap par du matériel soviétique.
Ainsi, l’Union soudanaise, le Mali se tourne vers le bloc communiste dès 1961, voyant en l’URSS le défenseur des grands idéaux de lutte anticoloniale et communiste. Le bloc de l’Est devient un des principaux partenaires commerciaux du Mali, représentant 42,8 % des échanges dans les années 1964-1965, loin devant les États-Unis (2,3 %). L’URSS participe également dans ces années à de grands chantiers, tel que le Stade omnisports Modibo Keïta de Bamako, construction colossale, à l’architecture typique du modèle soviétique.
En ce qui concerne la coopération militaire, l’URSS livre des équipements lourds, blindés, véhicules, aviation et envoie des techniciens militaires qui assurent l’instruction des nouveaux matériels livrés.
« L’URSS livre des équipements lourds, blindés, véhicules, aviation. L’armée malienne participe au rayonnement de l’armée soviétique qui supplante l’armée française. En 1966, on estime qu’une cinquantaine de techniciens militaires soviétiques assurent l’instruction sur les nouveaux matériels livrés et son entretien, et vingt-cinq techniciens militaires pour l’armée de l’Air », raconte Manon Touron, de l’Institut Pierre Renouvin.
Par ailleurs, après l’indépendance de notre pays, la question de la formation de cadres africains constitua un enjeu crucial. Le Mali ne disposait d’aucun établissement supérieur sur son territoire et l’éclatement de la Fédération du Mali avait brutalement interrompu la coopération éducative avec le Sénégal, seul pays de la sous-région à disposer d’une université. La France demeurait le principal lieu de formation des futurs cadres du Mali, au grand désarroi des dirigeants maliens qui aspiraient à une « décolonisation des esprits » des élites et avaient fait le choix du développement par le socialisme et du non-alignement. Au même moment, cependant, une nouvelle opportunité se dessinait à l’Est, lorsque l’État soviétique décida de s’engager dans une politique volontariste de coopération éducative avec les pays africains nouvellement indépendants. Dès novembre 1960 un rapprochement s’opéra, avec la venue à Bamako d’une délégation soviétique pour discuter d’une potentielle coopération économique. Des accords furent signés à l’occasion du voyage du ministre de l’Intérieur, Madeira Keita, à Moscou en mars 1961. Ils comprenaient plusieurs volets, parmi lesquels la formation des cadres maliens en Union soviétique. C’est ainsi qu’entre 1962 et 1993, environ 2 500 Maliens (nes) ont été diplômé (es) en URSS, un chiffre qui dépassait largement celui des étudiants (es) formé (es) dans les autres pays du bloc de l’Est… À partir de 1964 notamment, des bourses spécifiques furent octroyées aux organisations de femmes africaines par le CFS, une association sous tutelle de l’appareil soviétique, chargée à la fois de soutenir à l’international la cause féministe sous diverses formes et de promouvoir les intérêts de l’URSS. Ces financements permirent à une centaine de Maliennes de se former en URSS entre 1968 et 1991…
Faire des enfants, mais ne pas savoir les éduquer. Le Mali ne sait toujours pas concevoir et fabriquer une voiture, un avion, un train, ni meme une fourchette. Donc dans 60 ans les Maliens seront toujours au meme niveau, et continueront leurs blabla.
Il est clair que la visite de Macron au Mali n’avait pas d’autre but que de sceller cet axe Paris-Alger. L’insistance et les injonctions de l’Algérie pour l’application de l’APR (surtout depuis l’arrivée de Tebboune au pouvoir) est plus que surprenante car ils savent pertinemment qu’une application pleine et entière de cet accord signifie tout simplement la partition du Mali.
Beaucoup de gens (y compris des dirigeants) ne comprennent pas les véritables enjeux et se demandent pourquoi toute cette agitation autour de nous: or, il faut savoir que le Mali a une population qui croît très rapidement. C’est l’un des rares pays au monde où le taux de croissance démographique dépasse les 3%. Dans une ou deux décennies, le Mali sera indubitablement une puissance démographique dans la sous-région.
En 2050 les Maliens seront près de 45 millions. Ajoutez à cela le fait que le nord du Mali recèle de richesses minières incommensurables. Pour des pays comme l’Algérie, un Mali peuplé doté de richesses importantes sera aussi un pays qui bouleversera les équilibres régionaux car si aujourd’hui l’Algérie est deux fois plus peuplée que le Mali, en 2050, elle aura seulement une dizaines de millions d’habitants de plus que le Mali et dans la décennie qui suit, le Mali devrait rattraper et dépasser l’Algérie en nombre d’habitants.
Toute l’angoisse de nos frères du nord réside dans notre dynamisme démographique qu’ils voient d’un très mauvais œil car cela veut dire que dans quelques décennies si nous avons aussi la puissance économique, nous ne serons plus de petites nations soumises et craintives comme nous le sommes aujourd’hui et comme nous l’avons été au cours des 5 siècles (et en fait 12 siècles si l’on considère la traite arabe) qui ont précédé parce que notre continent a été dépeuplé. C’est aussi ce qui explique les agitations de Macron car un Mali peuplé doté de richesses minières aura la possibilité de négocier auprès des puissances émergentes telles que la Russie et la Chine, sa libération des griffes de la France comme on voit déjà ce scénario s’esquisser aujourd’hui. Si le Mali n’a rien, personne ne s’intéressera à son sort.
D’autre part, un Mali démographiquement puissant aura un meilleur contrôle sur son vaste territoire et chacun réfléchira à deux fois avant de l’attaquer.
La perspective d’un Mali démographiquement puissant et doté de richesses minières est un cauchemar pour Macron et certains de nos voisins. Ils cachent de moins en moins leur nervosité. Ils feront donc tout pour encourager la partition du Mali afin d’empêcher à cette future puissance démographique d’avoir aussi à sa disposition des richesses minières. Ils veulent une population malienne dépouillée de tout, une population sans accès aux richesses et qui n’aura pas d’autre choix que la soumission.
Si nous voulons donc être un jour libres, nous n’avons pas d’autre choix que de tout faire pour encourager et maintenir cette croissance démographique et lutter inlassablement contre les velléités de nous dépouiller de nos richesses en actant la partition de notre pays car alors notre puissance démographique ne nous servira à rien si elle n’est pas adossée à une puissance économique et financière.
AVOIR UNE CLAIRE CONSCIENCE DE CES ENMJEUX VITAUX CONDITIONNERA NOTRE SURVIE. CHAQUE MALIEN DOIT S’EN CONVAINCRE.
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