La visite du chef de l’Etat à Monaco à partir de demain vise à baliser le terrain pour l’établissement d’un climat d’affaires prospère pour les opérateurs économiques des deux pays.
Le président de la République, Amadou Toumani Touré, à la tête d’une importante délégation, entame demain une visite d’Etat de 5 jours dans la Principauté de Monaco à l’invitation du monarque, le prince Albert II. En prélude à cette visite, le consul honoraire de la Principauté au Mali, Mossadeck Bally, a animé hier un point de presse pour faire l’état de lieu de la coopération économique et sociale entre nos Etats. Il était assisté de la coordinatrice technique de la coopération monégasque, Mme Cécile Dakouo. Avec ses 2 km ², la Principauté de Monaco est le plus petit Etat au monde après le Vatican, en Europe de l’ouest. Dépendante de la République de Gênes dont les Grimaldi étaient une des familles patriciennes, relativement autonome depuis 1297, elle est devenue une monarchie constitutionnelle. Elle est dirigée depuis 2005 par le prince souverain Albert II de Monaco de la dynastie des Grimaldi, l’une des plus anciennes dynasties régnantes au monde.
En 2008, Monaco comptait 31 109 habitants. Avec 15 380 habitants au km2, c’est le pays le plus densément peuplé au monde. La principauté de Monaco bénéficie d’un climat méditerranéen particulièrement clément et dispose de nombreuses installations hôtelières de luxe. Le Grand prix automobile de Monaco s’y déroule et des attractions sont présentes tout au long de l’année au milieu de lieux prestigieux comme le Casino de Monte-Carlo, le Musée océanographique ou le Palais princier. Monaco tire la majeure partie de ses revenus des services, de la TVA monégasque, du commerce ainsi que de l’immobilier qui génèrent environ 40 000 emplois pour un chiffre d’affaires de plus de 11 milliards d’euros, (environ 72 105 milliards Fcfa). Le tourisme n’arrive qu’en troisième position dans les sources de revenus de la Principauté.
Le casino de Monte Carlo ne participe quant à lui que pour moins de 4 % au budget de l’État. Pour 2007, le budget de l’état monégasque s’élevait à environ 881 millions d’euros. Depuis le 1er janvier 2002, les pièces et les billets libellés en euro ont cours légal en principauté au même titre que les pièces nationales. En 2008, le Produit intérieur brut (PNB) de Monaco se chiffrait à plus de 7,240 milliards de dollars, (environ 3 260 milliards Fcfa), soit 222 022 dollars, (un peu plus de 110 millions Fcfa) par habitant. Ce qui place la principauté en tête du classement mondial des revenus par habitant. La situation géographique de Monaco ainsi que son climat méditerranéen ont fait de la principauté une destination prisée des touristes. Le secteur hôtelier propose plus de 2 800 chambres pour un total de 900 000 nuitées en 2006.
Le tourisme a toujours principalement été orienté vers la clientèle de luxe, attirée par les nombreuses manifestations sportives et culturelles et les casinos mais le secteur touristique s’est récemment redéployé vers le tourisme d’affaires, de congrès et de séminaires qui représente aujourd’hui 25 % des nuitées. L’industrie représente environ 8 % du PIB de Monaco. Une centaine de petites industries non polluantes et à haute valeur ajoutée emploient environ 3 800 personnes, soit environ 9 % de la population salariée. Les premières entreprises ont commencé à s’installer sur le premier terre-plein de Fontvieille, à partir de 1906. Ces entreprises se concentrent principalement sur les 250 000 m² de terrains gagnés sur la mer lors de la construction de ce terre-plein. Le secteur « chimie-pharmacie-cosmétologie » apparaît comme le plus représenté avec 49,21 % des revenus de l’industrie et 1 200 employés mais les industries de fabrication de matériel électrique et électronique (10,2 % des revenus) ainsi que de transformation de matières plastiques (21,6 %) sont également présentes.
L’imprimerie et le cartonnage contribuent également à hauteur de 6 %. Le nombre d’emplois rapporté à celui des habitants est particulièrement élevé. L’histoire de la coopération entre notre pays et ce petit Etat très prospère est très récente, a expliqué le consul. Selon lui, le consulat logé à l’hôtel Salam est opérationnel depuis seulement deux ans. La jeunesse de ce partenariat n’entame en rien le dynamisme et la qualité des relations. Le volume et le secteur de coopération vont crescendo. Dans le domaine de la coopération bilatérale, la Principauté de Monaco assiste notre pays dans quatre domaines clés : éducation, santé, environnement et micro finance. En deux ans de coopération, elle a consenti dans le financement des projets dans les quatre secteurs, une enveloppe de plus de 600 000 euros, (environ 400 millions de Fcfa).
La Principauté appuie le Mali dans le cadre de la coopération multilatérale, notamment à travers la Francophonie, la Croix rouge monégasque et les aides directes du prince Albert II en personne. Dans le domaine des affaires, les opérateurs économiques monégasques sont très impressionnés par les énormes potentialités économiques qu’offre notre pays. Ils sont intéressés par le secteur de la transformation des fruits, les mines et le tourisme. C’est le lieu de signaler l’installation très prochaine d’une grosse industrie agroalimentaire à Yanfolila. D’autres groupes d’investisseurs sont intéressés par la fourniture de la logistique pour les industries minières. Déjà un premier groupe s’est installé dans la transformation des céréales avec des partenaires maliens. C’est un grand groupe qui est très connu dans le secteur de la minoterie à travers le monde. La visite du chef de l’Etat à Monaco vise donc à baliser le terrain pour l’établissement d’un climat d’affaires prospère pour les opérateurs économiques de nos deux pays, espère Mossadeck Bally. Le prince Albert II est lui même attendu dans notre pays courant premier trimestre 2012, a-t-il annoncé.
