L’avènement à la tête du Mali du Président Ibrahim Boubacar KEÏTA a enregistré entre autres prouesses un regain d’intérêt de la coopération bilatérale entre le Mali et le Royaume du Maroc dont le Roi, Sa Majesté Mohamed VI, s’est rendu à Bamako à deux reprises en moins d’un semestre et réciproquement. Pour soutenir cette dynamique politique, les patronats des deux pays organisent les 14 et 15 mai prochains le premier forum d’investissement et de coopération économique renforcée.
Le Mali et le royaume du Maroc revendiquent tous deux une histoire faite de points et de valeurs communs. Leurs relations commerciales datent de plusieurs siècles. Les empreintes de cette relation exceptionnelle et multidimensionnelle sont toujours visibles dans le Mali contemporain et plus particulièrement dans les zones de Tombouctou, de Djéné et de Gao.
A la faveur du réchauffement récent des relations bilatérales entre les deux pays, les organisations consulaires, en l’occurrence la Confédération générale des entreprises du Maroc et le Conseil National du Patronat du Mali ont décidé de tenir le premier forum d’investissement et de coopération économique renforcée afin de concrétiser les attentes des plus hautes autorités dans le domaine de l’investissement et des affaires.
Pour la mise en œuvre organisationnelle de cet important évènement, les deux organisations consulaires et leurs partenaires ont misé sur les compétences et l’expérience avérée d’un cabinet international dénommé Polycom Group. Ce cabinet dirigé par M. Hussein BA a déjà à son actif un forum similaire entre le Mali et le Sénégal en 2005 et l’organisation du Forum Maroc-UEMOA en 2007 à Dakar.
Le forum proprement dit, qui bénéfice du parrainage du Président de la République Ibrahim Boubacar KEÏTA, se déroulera autour de quatre thèmes majeurs: l’agriculture, l’habitat, la santé et le transport. Entre échanges et réflexions autour de ces thèmes s’organiseront des rencontres d’affaires entre les entreprises des secteurs des services, des mines, de l’agrobusiness et des énergies renouvelables. Selon les organisateurs, le forum favorisera des rencontres d’affaires entre les entreprises et entrepreneurs des deux pays, des contacts directs pour des opportunités commerciales bilatérales (joint-ventures, co-investissement, représentation, franchises, etc.).
Il est à noter que les secteurs ainsi visés entrent dans le cadre de la stratégie de promotion des investissements du Mali, telle que déclinée dans le document de référence de l’Agence de la Promotion des Investissements.
Il est implorant de signaler que cette initiative, qui vise à faciliter les relations commerciales et d’affaires entre les secteurs privés des deux pays, intervient, pour le Mali, dans un contexte économique de post-crise politico-sécuritaire, caractérisée par des besoins d’investissements importants, en vue de reconstruire le tissu économique et social du pays.
L’engagement des partenaires internationaux du Mali dans leur agenda de relance durable de l’économie a été matérialisé au cours de la table ronde de Bruxelles par l’octroi de plus de 3 milliards d’euros sur les prochaines années. De même, l’initiative conjointe de la Banque Africaine de Développement et de la Banque Mondiale de donner une grande priorité au soutien à l’investissement aux pays du Sahel affectés par des crises et des menaces sécuritaires impose fortement au secteur privé malien une adaptation stratégique qui passe par le renforcement de ses capacités productives et commerciales.
Vu sous cet angle, l’ouverture au secteur privé marocain, qui dispose de grandes références dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant, est une option stratégique de synergie d’atouts complémentaires de deux pays africains historiquement liés. Le Mali qui est au cœur de l’Afrique de l’Ouest (7 pays frontaliers) est le pont naturel entre le Maghreb et l’Afrique subsaharienne. Les entreprises maliennes souhaitant investir dans le marché commun de l’UEMOA, un partenariat stratégique entre le Maroc et le Mali pourrait contribuer à l’atteinte des objectifs des deux parties. De plus, la promotion d’une économie transsaharienne autour du concept de création de richesses communes, par le biais du développement d’entreprises maroco-maliennes participera, à coup sûr, à la résolution durable des phénomènes migratoires (immigration clandestine, surtout) qui tirent leurs sources dans la grande pauvreté. Cet acquis positif constitue assurément une bonne base pour aller plus loin dans le sens d’un partenariat mutuellement profitable aux deux pays. Plus généralement, le renforcement de relations économiques et commerciales entre les deux pays contribuera au dynamisme du commerce intra-africain, dont la croissance exponentielle est jugée indispensable pour faire reculer la pauvreté.
En termes d’innovations, les organismes publics des deux pays intervenant dans ces secteurs seront invités à y participer, pour un meilleur approfondissement des contenus et une élaboration soutenue de solutions structurelles. Pour donner au forum une dimension opérationnelle portée sur le résultat, des projets porteurs seront recensés par le comité d’organisation et leurs contenus résumés, mis en ligne sur le portail web dédié à l’organisation dans le but de mieux encadrer en amont les centres d’intérêt des participants. Il concernera spécifiquement les secteurs des services (finances, distribution..), des mines (services aux mines), de l’agrobusiness (agriculture, élevage, pêche, agroalimentaire, transformation, fruits et légumes…) et les énergies renouvelables (solaires, biogaz, éoliennes).
D’ores et déjà d’importantes entreprises des deux pays sont annoncées pour ce forum qui se tiendra au CICB.
* Avec la Cellule de Com