Les raisons de la colère du ministre français des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian contre le pouvoir militaire actuel en place au Mali se révèlent au grand jour. En effet, l’actuel patron de la diplomatie française, plusieurs fois au centre d’enquête et de soupçons d’avoir bénéficié de supposés rétro commissions ; serait en brouille avec Bamako à cause de la menace qui plane sur les intérêts de certaines entreprises Bretonne, d’où il est originaire. Le gouvernement de transition veut, selon nos sources, retirer tous les marchés accordés au Mali aux entreprises bretons via les réseaux de M. Le Drian.
Les relations diplomatiques entre Paris et Bamako connaissent un regain de tension ces derniers temps suite aux propos, « empreints de mépris » de Jean-Yves Le Drian contre le pouvoir militaire actuel en place. Ce dernier avait parlé d’une junte « illégitime », qui prend des « mesures irresponsables ». Ces agitations prouvent à suffisance que les actions des autorités actuelles coupent le sommeil au patron de la diplomatie française Jean Yves Le Drian.
En effet, la transition hostile à la politique française au Mali, décide de revoir tous les contrats signés avec ce pays. Notre businessman breton, maintes fois cité dans des affaires de favoritisme et de trafic d’influence, déguisé en diplomate se voyant dessaisi de ses acquis, se trouve aujourd’hui vent debout contre la junte militaire en place. Récemment, une enquête réalisée par « Jeune Afrique » a chargé le Breton.
En effet, dans le milieu des affaires, chez les grands industriels français et les géants de l’armement, Jean-Yves Le Drian serait une valeur sûre. Selon « Jeune Afrique », en 2015, une entreprise basée en Bretagne, la région d’origine de l’actuel ministre français des Affaires étrangères, dénommée Oberthur Technologie, devenue Idemia, obtient le marché de la fabrication des passeports biométriques au Mali. Elle aurait bénéficié du soutien actif de celui qui était alors ministre de la Défense (Jean Yves Le Drian). Oberthur n’est pas une simple société française, mais un fleuron de la région Bretagne, si chère à Jean-Yves Le Drian.
Il faut rappeler que depuis 2001, c’est la Canadien Bank Note (CBN, une société canadienne) qui était chargée de la confection des passeports. Mais son contrat est arrive à échéance à la fin de l’année 2014. Les dirigeants d’Oberthur, qui ambitionnent de s’implanter au Mali depuis plusieurs années, se positionnent rapidement et bénéficient d’un important lobbying de l’État français. « Le Drian y tenait tellement qu’il a mentionné l’engagement militaire français au Mali lors des négociations, expliquant que les soldats des deux pays mourraient ensemble au front. Une convention de collaboration est finalement signée en janvier 2015. Contrairement à l’accord avec la Canadian Bank, c’est désormais Oberthur qui vend directement les passeports et non l’État malien », révèle le journal. « Les passeports fournis par les Français étaient de meilleure qualité, mais considérablement plus chers. On est passé du simple au double », précise une source au ministère de l’Économie et des Finances ayant travaillé sur le dossier à partir de janvier 2015. « Chiffre révélateur : entre 2012 et 2015, selon son agenda officiel, Jean-Yves Le Drian a effectué 153 déplacements en province en France, dont 53 pour la seule Bretagne. Lorsqu’il était ministre de la Défense, deux membres de son cabinet étaient également directement affectés aux affaires bretonnes, et le patron de l’hôtel de Brienne réunissait aussi régulièrement les parlementaires de sa région à son ministère ou participait souvent aux réunions de Bretagne commerce international (BCI) », indique JA.
Le 12 janvier 2018, à Rennes, alors qu’il effectue une énième visite sur ses terres, le ministre n’y va d’ailleurs pas par quatre chemins. Devant les représentants de 200 entreprises adhérentes de BCI, il résume son action en deux phrases : « Il faut que nous prenions toute notre place dans le développement de l’Afrique. Pour l’exportation, c’est une destination essentielle pour la France et pour la Bretagne », affirme Jeune Afrique. L’acharnement de Le Drian contre les autorités maliennes, selon nos sources, se serait corsé lorsque Bamako a décidé de définitivement renégocier les différents marchés glanés au Mali par des entreprises françaises sous le leadership de Le Drian. Il est clair que l’objectif est de diaboliser les autorités maliennes afin d’isoler le pays et d’avoir l’aval de la Communauté internationale pour « déloger Assimi et ses soutiens ». D’où cette cabale médiatique.
Nous y reviendrons.
Ibrahima Ndiaye