Mali-France : le divorce !!!

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Le Président français, Emmanuel Macron a annoncé, le 17 février, le retrait de Barkhane et de Takuba du Mali. La France et ses partenaires ont annoncé un « retrait coordonné du territoire malien de leurs moyens militaires respectifs dédiés à ces opérations ». Ils évoquent les « multiples obstructions des autorités de la transition malienne… Les conditions politiques, opérationnelles et juridiques ne sont plus réunies pour poursuivre efficacement l’engagement militaire actuel dans la lutte contre le terrorisme au Mali », justifient-ils. Ils soulignent que l’action commune contre le terrorisme va se poursuivre notamment au Niger et dans le golfe de Guinée. Paris avance un délai de 4 à 6 mois pour évacuer ses bases de Gossi, Ménaka et Gao.  Plus de 24 heures après cette annonce, le gouvernement de Transition a invité les autorités françaises à retirer, sans délai, les forces Barkhane et Takuba du territoire national, sous la supervision des autorités maliennes. Le président français Emmanuel Macron a réagi en affirmant qu’il ne transigerait pas une seconde sur la sécurité des forces déployées au Mali. Espérons que l’escalade s’arrêtera à ce niveau. Et après le divorce, viendra le moment du remariage. En attendant, calmons le jeu de tous les côtés, car ce sont les groupes armés radicaux qui profitent mieux de cette situation. 

Le Gouvernement de Transition invite les autorités françaises à retirer, sans délai, les forces Barkhane et Takuba

Plus de 24 heures après l’annonce du Président français de retirer ses troupes du Mali, le gouvernement de Transition a réagi dans son communiqué n°019 lu par son porte-parole, Lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga, Ministre de l’Administration Territoriale de la Décentralisation. Le Gouvernement invite les autorités françaises à retirer, sans délai, les forces Barkhane et Takuba du territoire national, sous la supervision des autorités maliennes.

Le Gouvernement de la République du Mali prend acte de la décision unilatérale du 17 février 2022 des autorités françaises de procéder au retrait des forces militaires de Barkhane et Takuba, en violation des accords liant la France et le Mali et impliquant d’autres partenaires.

Cette décision fait suite aux annonces également unilatérales de la France, le 03 juin 2021, de la suspension des opérations conjointes avec les Forces Armées Maliennes et le 10 juin 2021 de la fin de l’opération Barkhane, sans préavis et sans consultation préalable de la partie malienne.

Ces décisions unilatérales constituent des violations flagrantes du cadre juridique liant la France et le Mali.

Le Gouvernement rappelle que, par rapport aux résultats attendus, les résultats obtenus et annoncés officiellement par les autorités françaises n’ont pas été satisfaisants, ni en 2013 avec l’opération Serval (détruire le terrorisme, restaurer l’autorité de l’Etat malien sur l’ensemble du territoire national, faire appliquer les résolutions de l’ONU) ni en 2016 avec l’Opération Barkhane (lutter contre le terrorisme, aider à faire monter l’armée malienne en puissance, intervenir en faveur des populations). Malgré la présence de l’opération Barkhane et des forces internationales, de 2013 à 2021, le Mali a risqué la partition et la menace terroriste initialement localisée au nord du Mali, s’est répandue sur l’ensemble du territoire national.

Le Gouvernement rappelle que l’opération Serval n’aurait pas été nécessaire si l’OTAN n’était pas intervenue en Libye en 2011. Cette intervention qui a fondamentalement modifié la donne sécuritaire dans la région et dans laquelle la France a joué un rôle actif de premier plan et au grand dam des Africains, est à la base des problèmes sécuritaires actuels du Mali en particulier et du Sahel en général.

Contrairement aux allégations relatives à la dégradation de la situation sécuritaire, les autorités de la Transition, dans l’exercice de leur droit souverain, ont entrepris des actions volontaristes pour diversifier les partenaires, consenti d’énormes efforts permettant ainsi la montée en puissance des forces armées maliennes et l’amélioration significative de la situation sécuritaire sur le terrain, depuis 6 mois, notamment, en vue de créer les conditions de la tenue des élections.

En outre, pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel, le Gouvernement du Mali a mis en place un mécanisme de concertation visant à adopter un chronogramme consensuel, en rapport avec la CEDEAO, l’UA, l’ONU et certains pays de la région.

Au regard de ces manquements répétés des accords de défense, le Gouvernement invite les autorités françaises à retirer, sans délai, les forces Barkhane et Takuba du territoire national, sous la supervision des autorités maliennes.

Le Gouvernement exhorte nos vaillantes forces armées et de sécurité nationale à plus d’engagement, de vigilance et de détermination dans l’accomplissement de leurs missions de défense de l’intégrité territoriale et de l’insécurité des personnes et des biens.

Attaché aux valeurs de dignité, le Gouvernement reconnait les sacrifices consentis et s’incline devant la mémoire des victimes de l’insécurité, civiles et militaires, maliennes et étrangères.

Le Gouvernement réaffirme sa disponibilité à renforcer davantage le dialogue et la coopération avec les partenaires soucieux de la prise en compte des intérêts vitaux du Mali dans le respect de la souveraineté nationale et de la dignité du peuple malien.

Le Gouvernement du Mali appelle la population à rester sereine et vigilante et prend l’engagement que toutes les dispositions sont prises pour garantir la sécurité.

Bamako, le 18 février 2022

Le Ministre de l’Administration Territoriale de la Décentralisation – Porte-parole du Gouvernement

Colonel Abdoulaye MAIGA

Chevalier de l’Ordre National.

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3 COMMENTAIRES

  1. “….Mali-France : le divorce !!!…” ????

    PLUTOT LA FIN DU VIOL , DE LA VIOLENCE-CRIME DÉGUISÉS SAVAMMENT EN “PARTENARIAT”..!!!

    REGARDEZ L’ ESSENTIEL DE LA “DÉMOCRATIE” IMPOSÉE DE FORCE, VOIRE AVEC VIOLENCE, AU PEUPLE FRERE DE FRANCE… :

    https://katehon.com/fr/video/presidentielle-2022-acheter-les-sondages-pour-acheter-lelection

    DONC, LA “DÉMOCRATIE” BASÉE SUR L’ ACHAT DES SONDAGES…!

    POUR NOUS, LA FRANCE A INVENTÉ, FINANCÉ ET “LÉGITIMÉ” LA “DÉMOCRATIE” BASÉE SUR L’ ACHAT DES CONSCIENCES…!

    TOUT CELA, POUR NE PAS ETRE ET RESTER SEULE DANS LE MENSONGE-MERDE…

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