La France et le Mali s’adonnent de plus en plus à une guéguerre interminable entre les deux pays. Tantôt, la France évoque le coup d’Etat comme argument, tantôt l’existence d’une société militaire privée de la Russie qui opère au Mali. L’escalade n’en finit pas.
Depuis le coup d’Etat contre le Président IBK en août 2020, le fil ne passe plus entre la France et le Mali. Avant d’être forcée par la Cédeao à accepter les faits, la France avait catégoriquement refusé le coup d’Etat contre IBK. Quelques moments plus tard, les choses se redressent et la France trouve au premier Président de la Transition Bah N’daw, un partisan de l’Accord d’Alger et les recommandations de la sous régionale, principalement la tenue des élections dans le délai accordé à la Transition.
Le bon climat entre les deux pays ne dure pas longtemps. Il prend fin avec le deuxième coup d’Etat du colonel Assimi Goïta, cette fois, contre Bah N’daw. Même si officieusement, le coup d’Etat serait parti d’un remaniement ministériel où les militaires auteurs du premier coup d’Etat voulaient le maintien de certains élément dans le gouvernement, officiellement, le Président Bah N’daw fut tenu trop proche de la France. Tout est parti de là. Les militaires décrochent une grande popularité et du coup le mécanisme anti-français s’installe et gagne petit à petit le terrain.
Les réactions du Président français Emmanuel Macron viennent tout confirmer chez la plupart des Maliens. « Des putschistes » ! « La Junte ». « Un gouvernement issu de deux coups d’Etat » ! Des propos des plus hautes autorités françaises à l’endroit de celles du Mali. Et tout doucement la Russie gagne du terrain et le Mali, peut-être rassuré par cette dernière, commence à s’en prendre à la France à son tour et répond œil pour œil et dent pour dent. Le renvoi de l’ambassadeur de la France au Mali, l’interdiction de diffusion de RFI et France 24 au Mali, des propos très virulents entre les deux autorités à la dernières Assemblée générale des Nations unies.
Quant à la Russie, rien n’est clair. Face aux autorités maliennes et devant certains médias, la Russie dit soutenir le Mali et va jusqu’à citer des domaines d’intervention. Tout excepté la Sécurité et la Défense. Sur cela, la Russie se décharge totalement. Pour elle, l’Etat russe n’a rien à voir avec le Mali sur le plan sécuritaire. Certaines traductions (russes-français), des propos de responsables russes font savoir que le Mali traite avec une agence privée dans le domaine de Défense et de Sécurité. Chose que défend fortement la France et pointe du doigt, Wagner. Le Mali quant à lui, parle de coopérant russe et soutient traiter avec l’Etat russe.
C’est ce pingpong entre les deux pays (France et Mali) qui a amené la France à suspendre son aide au développement généralement dirigée vers les Etats, au Mali. Pour répondre à cette suspension, le Mali interdit toutes les ONG opérant avec l’aide de la France au Mali. Avant-hier mercredi, une ONG belge a suspendu ses interventions au Mali. Selon plusieurs analystes, la France serait suivie de tous les pays partenaires. Chose très déplorable pour plusieurs personnes, vu l’emploi et les choses réalisées dans un pays qui traverse une crise aussi compliquée. Maintenant, la question qui se pose, jusqu’où ira cette guéguerre entre le Mali et la France ? Ce qui inquiète encore plus, c’est le nombre de Maliens et de Maliennes qui vivent en France et leur contribution au Mali. Jusqu’où ira cette guéguerre ?
Koureichy Cissé