Mali-Burkina : Vers une fédération ?

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Le Premier ministre burkinabè a proposé la création d’une «fédération» entre son pays et le Mali, tous deux confrontés à la violence djihadiste. Apollinaire Joachim Kyélem de Tambela a fait cette déclaration après s’être entretenu au palais de Koulouba avec le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, à qui il a remis un message d’amitié et de fraternité du président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré. S’achemine-t-on alors vers une Fédération Mali-Burkina Faso ?

Dans les relations entre les deux pays, la volonté de Ouagadougou demeure la réalisation d’une fédération Mali-Burkina Faso. « Nous envisageons une Fédération aujourd’hui. C’est cela notre objectif à court ou moyen terme. Nous avons besoin du soutien de tout le monde dans ce sens, parce que tant que nous restons isolés, nous sommes fragiles. La Fédération Mali-Burkina Faso constituera une puissance de frappe beaucoup plus décisive », lâche Apollinaire Joachim.

Le chef du gouvernement burkinabé s’est dit honoré d’être reçu par le président Goïta. « C’était vraiment un honneur pour moi parce que tout le monde connaît le président Assimi Goïta en Afrique. Ce n’est pas n’importe qui, c’est un héros de l’Afrique », a soutenu Apollinaire Joachim Kyélem de Tambela.

Dans son message, le président de la Transition du Burkina Faso a invité son homologue malien à cheminer ensemble pour l’intérêt supérieur de leurs peuples respectifs. Une dynamique, selon Apollinaire Joachim Kyélem de Tambela, que partage le colonel Assimi Goïta. « Notre pays et le Mali sont le même, avec le même peuple. Nous avons constaté que pendant longtemps, nous avons regardé ailleurs au lieu de nous regarder nous-mêmes alors que nous avons tellement de similitudes, tellement de défis et un destin commun », a déclaré l’émissaire du président du Faso, précisant que c’est ce message qu’il est venu transmettre au chef de l’Etat du Mali. Et Apollinaire Joachim Kyélem de Tambela de révéler que les deux pays sont engagés dans la même direction pour un avenir radieux.

« Nous pouvons constituer une fédération souple, qui peut aller en se renforçant et en respectant les aspirations des uns et des autres chez eux », a déclaré Apollinaire  Kyélem de Tambela, cité dans le compte rendu d’une visite qu’il a effectuée au Mali mardi et mercredi, publié par ses services.

« Nos devanciers ont tenté des regroupements, comme la Fédération du Mali, qui malheureusement n’a pas duré. Mais, ils ont montré la voie », a-t-il ajouté en référence à une éphémère tentative de fédération entre le Mali, le Sénégal, le Burkina Faso et le Bénin (1959-1960) au moment des indépendances de ces ex-colonies françaises.

Il estime que « c’est un chantier que nous devons essayer de tracer pendant la période de transition, parce que si les politiciens reviennent au pouvoir, ce serait difficile ».

« Le Mali est un grand producteur de coton, de bétail et d’or. Le Burkina Faso aussi produit du coton, du bétail et de l’or. Tant que chacun va regarder ailleurs, nous ne pesons pas tellement, mais si vous mettez ensemble la production de coton, d’or et de bétail du Mali et du Burkina Faso, ça devient une puissance », a-t-il souligné.

« L’une des raisons qui expliquent ma visite au Mali, c’est que nous avons constaté que pendant longtemps, nous avons passé le temps à regarder ailleurs, alors que souvent, les solutions sont juste à côté de nous », a-t-il soutenu ; affirmant que la « vraie révolution » menée par le Mali depuis la prise du pouvoir par le colonel Assimi Goïta en 2020 avait « inspiré » les nouveaux dirigeants burkinabè.

S’agissant de la lutte contre le terrorisme, Apollinaire Joachim Kyélem de Tambela a salué l’appui de notre pays. « Nous combattons ensemble les terroristes. Quand on a besoin du Mali, il est là. Quand le Mali a aussi besoin de nous et que nous pouvons le faire, nous serons là », a détaillé le Premier ministre burkinabé. Cette coopération intervient après une prise de conscience sur le fait que les deux nations ont un même destin.

« Si nous étions ensemble depuis longtemps, je ne crois pas que le terrorisme allait atteindre cette ampleur, je ne crois même pas qu’il aurait existé. Donc, il est temps de regarder dans la même direction et le président Assimi Goïta est en avance par rapport à nous…», a conclu Apollinaire Joachim Kyélem de Tambela.

Mémé Sanogo

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