Malgré le constat patent de difficultés pratiques à tenir l’élection présidentielle le 28 juillet prochain, partagé par le gouvernement malien et ses partenaires techniques et financiers, la France et certaines organisations des nations unies estiment que la meilleure solution de sortie de crise pour le Mali est d’organiser la présidentielle à la date indiquée. Ce qui veut dire en clair que la date du 28 juillet prochain demeure d’actualité et de rigueur pour la tenue du scrutin présidentiel aussi bien que l’ouverture officielle des campagnes pour les candidats en course vers Koulouba sera effective le week-end prochain. Face aux arguments pertinents et objectifs fournis par le gouvernement et même une bonne frange de la classe politique et la société civile maliennes que le Ravec nécessite beaucoup de corrections qui prendront assez de temps et que la situation à Kidal demeure toujours hypothétique malgré la signature de l’accord du 18 juin à Ouagadougou, il est donc impératif de prolonger la date des élections. La communauté internationale et surtout les partenaires techniques impliqués dans la gestion de la crise malienne estiment que la mise en place des organes démocratiques dans un bref délai favorisera un meilleur retour du « bateau Mali » sur des eaux beaucoup plus calmes. « Des milliers de milliards en termes de subventions, prêts et d’autres aides multiformes sont accordés au Mali. Nous pensons que seul un pouvoir démocratique serait le meilleur interlocuteur qui soit pour conduire en toute sérénité les destinées du renouveau malien », a confié un responsable d’une organisation des nations unies. Concernant la situation de Kidal, le MNLA joue la montre dans l’application de l’accord de Ouagadougou La commission mixte de sécurité éprouve d’énormes difficultés à faire accepter par les bandits armés le désarmement contenu dans l’accord de Ouagadougou. « Les groupes séparatistes veulent jouer la montre afin d’enrôler un maximum de jeunes touareg désœuvrés de l’Algérie, la Libye, la Mauritanie et le Niger afin de les inscrire dans le programme de réinsertion. Ils ne sont pas parvenus à donner le nombre de leurs combattants, à fortiori fournir une liste pour qu’on puisse entamer le processus de cantonnement et de désarmement. La commission mixte de sécurité fait face à une mauvaise foi totale des représentants du MNLA », a confié un membre de la commission mixte. La compagnie béninoise de 156 hommes déployée par la Misma a été empêchée par les combattants du MNLA d’occuper tous les 7 check-points de sécurité de Kidal. Le détachement béninois ne contrôle que trois postes et les quatre autres sont tenus par les séparatistes. Ils refusent aussi d’abandonner les deux camps de l’armée malienne, bien que la commission ait proposé l’enceinte de la gendarmerie et l’enceinte de la direction régionale de la jeunesse. « C’est le statu quo pour l’instant, et la visite des responsables de la Minusma chez le patriarche Intallah, le vendredi 28 juin, visait à débloquer cette situation. La Compagnie renforcée de l’Armée malienne qui a quitté Gao vendredi vers 13 h00 GMT en destination de Kidal, a été bloquée par la force française à Anefis afin que les troupes maliennes démontent toutes les armes lourdes fixées sur leurs véhicules. Une situation que les militaires maliens ont considéré comme une grosse humiliation des alliés français. « C’est vraiment une insulte de la part des Français. Qu’ils disent concrètement ce qu’ils attendent de Kidal. Ils veulent que nous entrons comme de simples passagers de camion transport, alors qu’ils laissent le MNLA et ses alliés se pavaner à leur barbe avec des armes. Il est temps que la France dévoile ses intentions à la face du monde et qu’on apprécie », a déclaré un membre du détachement en partance pour Kidal. Un véhicule de ce convoi de l’armée malienne a fait un tonneau entre Gao et Anefis, le même vendredi, faisant un mort et un blessé grave. Un élément de la garde national a perdu la vie. Il a été enterré au cimetière de Anefis, alors que le blessé a été évacué sur Gao, à l’hôpital de campagne de niveau 2. Les militaires maliens et français sont pour l’instant en désaccord total sur le mode de progression. «Malgré qu’on ait accepté leur prise de position en faveur du MNLA qui a récusé les colonel –majors El hadj Gamou et Didier Dakouo à Kidal, en désignant le colonel Mamary Camara comme commandant de la force malienne devant se rendre à Kidal, les Français continuent à nous pourrir la vie », a déploré un officier malien. Pour l’instant la progression de l’armée malienne à Kidal est interrompue jusqu’à nouvel ordre. C’est dans ce contexte difficile que La cérémonie de transfert d’autorité entre les forces de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA) et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a lieu ce lundi 1er juillet au Centre international de conférence de Bamako. Parmi les invités figurerait le Représentant spécial de l’Union Africaine au Mali et chef de la MISMA, M. Pierre Buyoya, Président de la Commission de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), M. Kadré Désiré Ouédraogo, Commissaire de l’Union africaine à la paix et la sécurité, Ramtane Lamamra, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la MINUSMA, M. Bert Koenders ainsi que le Secrétaire général adjoint chargé des opérations de maintien de la paix, M. Hervé Ladsous. Au cours de la cérémonie, les unités militaires et de police de la MISMA échangeront leur béret actuel pour porter le béret bleu des Nations unies. Pour l’heure, la France et les autres partenaires affirment la main sur le cœur, leurs volontés indéfectibles de contribuer à restaurer l’autorité de l’État, à lutter contre la délinquance financière, mais surtout de recouvrir l’intégrité totale du territoire national. Toutefois, ils doivent s’engager nécessairement à encourager le culte de certaines valeurs. Ainsi, le peuple malien doit être sensibilisé sur l’impérieuse nécessité de soutenir les actions des institutions de la transition. La communauté internationale doit aussi faire en sorte qu’à l’issue de ce scrutin « exceptionnel » sortent des nouveaux gouvernants qui auront l’obligation de répondre positivement aux attentes et aux aspirations des populations et des membres des Forces armées et de sécurité. Ceci doit passer d’abord par leur volonté manifeste à incarner une rupture tout en marquant de leurs empreintes la théorie des valeurs qui ne se limitera pas à des discours mais plutôt matérialisée par des actes éloquents. C’est par le degré de patriotisme des nouveaux tenants du pouvoir que cette pratique devra s’avérer concrète pour servir de modèle aux jeunes générations d’aujourd’hui et celles de demain. Tout individu doit rester constant et fidèle par rapport à ses choix quels que soit l’issue. Il faut bannir tous les fléaux qui gangrènent la bonne marche de notre république à savoir : l’effritement de l’autorité de l’État, la délinquance financière, la gabegie, le népotisme et la corruption. Tout compte fait, notre pays étant à la croisée des convulsions, alors il urge d’entamer une rupture totale avec les mauvaises habitudes qui se sont installées depuis plus des décennies et qui ont connu une vitesse de croisière ces dernières années. A l’heure actuelle, il ne faut pas perdre de vue la désaffection de la chose politique par la majeure partie du peuple et cela est principalement lié aux pratiques malsaines de bon nombre d’acteurs politiques. Dés lors, c’est une nécessité impérieuse d’assainir le champ politique. Source Maliweb.net

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Suite au réaménagement du gouvernement Diango Cissoko survenu le 22 juin dernier, le Fonds monétaire international (FMI)  a publié, deux jours plus tard, un document intitulé ” Note sur les raisons du changement du Gouvernement au Mali “. Une missive contre les plus hautes autorités maliennes, qui s’est vite répandue sur la place publique. Même si le Représentant-résident de l’institution du Bretton Wood estime que la note était destinée à un usage interne, sa teneur a mis en colère les autorités de Bamako.

 

En effet, si ce texte était frappé du sceau de la confidentialité, la rapidité avec laquelle il s’est retrouvé sur les différents sites d’information et dans la presse fait croire qu’il s’agissait bien d’une campagne délibérée résultant d’une volonté de nuire au gouvernement de la transition, en mettant en doute sa crédibilité et même sa moralité par rapport à la gestion de certains dossiers. Avec un tel brûlot, on peut dire que le FMI a outrepassé son cadre d’intervention qui est d’apporter une assistance technique et financière à notre pays, comme partout où il intervient.

 

Mais cela ne doit nullement être confondu avec une immixtion dans des affaires relevant  de la souveraineté nationale. Certes, Tiéna Coulibaly a été un bon ministre des Finances dont la compétence et la rigueur ont été reconnues par tous, mais de là à mettre en cause l’intégrité de son successeur au motif qu’il est de la même coloration politique que le président intérimaire, il y a un pas que le FMI n’a pas hésité à franchir.  Ce qui n’a pas été du goût des autorités maliennes qui ont vite réagit.

 

Mais comme la primature a tenu à le préciser “le réaménagement du Gouvernement est une prérogative exclusive des autorités compétentes “. Le FMI ne saurait, en aucune manière, se substituer à ces autorités dans le choix des hommes à occuper tel ou tel poste ministériel. Aussi, la primature de préciser que le gouvernement de transition connait bien sa mission et l’exécute dans l’intérêt du peuple malien. Il s’agit de la libération du nord et de l’organisation des élections. Au-delà de ces deux missions, la République continue et le gouvernement ne peut ignorer d’autres aspects incontournables pour la vie de la Nation.

 

Au cours d’une rencontre tenue le 26 juin avec le ministre des Finances, le Représentant-résident du FMI a rassuré le Gouvernement quant à l’engagement de son institution d’apporter son soutien au cadre macroéconomique et aux reformes  à travers  notamment la mise en œuvre des missions d’assistance technique. S’agissant du document qui a motivé ladite rencontre, le Représentant résident a précisé que c’est «une note à usage interne». Il a dit regretter sa diffusion sur les sites internet et dans la presse avant de présenter ses excuses au ministre des finances et, à travers lui, à tout le gouvernement.

 

On peut donc considérer que l’incident, qui a semé un bel émoi dans le microcosme politique malien (certains redoutant des représailles du FMI) est clos.

            Y. Camara

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