L’espoir du président français de maintenir toujours le Mali sous domination de son pays s’est enfin envolé. Les gens sur lesquels il espérait imposer à la présidentielle de 2022 pour continuer cette mainmise sur le Mali sont dans le collimateur de la justice dans le cadre de la lutte contre la corruption. Et pour ne pas arranger les choses du côté de Paris, les autorités de la transition ont fait appel à la Russie pour lutter contre le terrorisme dont les troupes françaises n’arrivent toujours pas à faire face, depuis 2013. De quoi faire rougir Emmanuel Macron, le président de la France qui voit l’échec de tout son plan concernant notre pays.
Depuis le discours de Choguel Kokall Maïga, Premier ministre, prononcé, samedi 25 septembre, à la tribune de la 76ème Session de l’Organisation des Nations Unies (ONU), dénonçant l’échec de la France dans la lutte contre le terrorisme dans notre pays, depuis huit (08) ans et son retrait unilatéral des villes de Kidal, Tessalit et Tombouctou, les dirigeants français ne dorment que d’un œil. Ils trouvent que ce passage ‘‘Abandonner en plein vol’’ du discours du Premier ministre malien est une insulte à leur égard du gouvernement français dont les soldats continuent de tomber sous les balles des terroristes pour sécuriser la vie des Maliens. Outre ce discours, le silence radio des dirigeants de la transition et aux autres personnalités maliennes sur l’affaire Wagner dérange à l’Elysée dont ses pions maliens n’ont pu obtenir aucun mot sur ladite affaire.
En réaction au discours courageux de Choguel K. Maïga, le président Macron dit ceci: «J’ai été choqué. Ces propos sont inacceptables (…). Alors qu’hier, nous avons présidé à l’hommage national au sergent Maxime Blasco (tué au combat au Mali), c’est inadmissible. C’est une honte et ça déshonore ce qui n’est même pas un gouvernement». Il est clair que ce discours a dérangé le président français et va continuer à hanter son esprit. Il est allé encore plus loin en donnant un coup de pied à la lutte contre la corruption engagée au Mali pour traquer les délinquants financiers. Mais derrière cet acharnement contre la transition malienne se cache l’échec des plans politique et militaire de Macron qui avait misé sur des hommes politiques pour qu’ils prennent la tête du Mali à la faveur de l’élection présidentielle prévue pour février 2022.
La justice aux trousses des hommes politiques de Macron
La lutte contre la corruption et la délinquance financière a volé en éclats le parrainage de la candidature de certains hommes politiques qui avaient déjà signé un pacte avec le diable contre leur propre pays. Il s’agit de Soumeylou Boubèye Maïga, Boubou Cissé et Moussa Mara. Ils ont en commun d’être Premier ministre du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Le plan A de Macron était Soumeylou, Boubou Cissé le plan B et Moussa Mara le plan C. Mais il se trouve que le plan A est écroué à la prison dans l’affaire de l’achat de l’avion présidentielle et des équipements militaires. Le plan B serait en fuite. Le plan C n’est encore concerné par les affaires de corruption.
L’échec de ce plan a fait sortir Macron de son gong qui condamne la lutte contre la corruption. Il doit savoir que cette lutte sera menée jusqu’à son terme pour débarrasser le Mali des gens qui travaillent pour son pays.
L’échec de la lutte contre le terrorisme porté à la face du monde rougit Macron
Les autorités françaises n’ont pas trouvé d’autres mots que les vérités crues du Premier ministre malien ne devraient pas être connues de tous. Elles voulaient que ce discours se doive être prononcé dans un cadre franco-malien, loin des regards indiscrets. Une façon pour elles de cacher son échec dans la lutte contre le terrorisme dans notre pays. Mais cela était loin de la volonté des autorités de la transition qui voulaient que le monde entier sache que la France politique a échoué dans la lutte contre le terrorisme et surtout sa duplicité chez nous depuis huit ans. Car, au lieu d’éradiquer le terrorisme, il s’est propagé sur l’ensemble du territoire malien compromettant même le devenir du Mali. Pire, la France s’oppose à toute initiative des Maliens de prendre langue avec les groupes terrorismes. De quoi douter de la bonne foi de celle qui a juré devant le monde de lutter contre le terrorisme dans notre pays il y a huit ans.
Et l’affaire Wagner n’a pas été du goût de Macron pour plusieurs raisons. D’abord, l’arrivée des Russes sera une aubaine pour la transition de doter l’armée malienne de nouvelles armes. La concrétisation de cette coopération a déjà porté ses fruits. Le Mali a acquis de la Russie quatre hélicoptères de combat et des munitions. C’était, vendredi dernier, à l’Aéroport International Président Modibo Keïta Bamako-Sénou. Ils ont été réceptionnés par le colonel Sadio Camara, ministre de la Défense et des Anciens combattant.
Ensuite, les Russes sauront réellement ce que les Français sont en train de faire chez nous depuis huit ans. Et les zones confiées aux hommes de Poutine seront interdites aux troupes de Macron, leurs communications seront sur écoute par les Russes, les satellites russes seront déployés pour contrôler les mouvements des soldats français.
Le président Macron semble tout perdre au Mali et l’avenir même de la Francophonie se joue à Bamako.
Yoro SOW