Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita a animé, le mardi 15 janvier dernier, le panel “The Future of Africa” avec son homologue angolais, à l’occasion du Forum sur le développement durable de Abu Dhabi Week 2019, aux Emirats arabes unis.
L’occasion était bonne pour le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita qui, dans sa vision futuriste basée sur la jeunesse, a rappelé son plaidoyer constant en faveur du futur du Mali et du futur de l’Afrique.
Le chef de l’Etat, dans son intervention sur le panel face aux plus hautes autorités émiraties et de plus de 1000 personnalités venues du monde entier, a évoqué d’abord les enjeux fondamentaux du futur de l’Afrique et du Mali, en expliquant que la présence du Mali à Abu Dhabi n’est pas due hasard.
“Le Mali, mon pays, n’est pas ici par hasard. En venant ici également, c’est parce que notre pays a défrayé la chronique dans un passé récent. Le Mali n’était pas tout à fait un Etat, quand nous arrivions aux affaires en 2013. Le Mali n’était pas tout à fait un pays solide. Grâce à la solidarité internationale, à l’ensemble de la communauté internationale pour une fois unie tout entière autour d’un pays, nous avons réussi à stabiliser notre pays et à parvenir à un accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali, qui a permis de mettre fin à la belligérance qui existait entre le gouvernement du Mali et les groupes armés dans le Nord du Mali. De ce jour à aujourd’hui, nous avons obligation de faire en sorte que la communauté internationale n’ait pas à regretter de ne pas avoir massivement, aussi solidement soutenu le Mali”.
Poursuivant son plaidoyer, Ibrahim Boubacar Kéita a évoqué les opportunités du secteur économique malien qui s’offrent aux investisseurs du monde entier pour favoriser le développement du Mali et démontrer que notre pays venu de très loin après la grave crise sécuritaire de 2012 est un pays qui avance sur un continent du futur et plein d’espoir.
“Le Mali, malgré le contexte qu’il traverse, est obligé aujourd’hui de dépenser 22 % de son budget dans les dépenses de défense et de sécurité. Ce qui est énorme. Cela dit nous avons réussi la prouesse d’être aujourd’hui premier producteur du coton au sud du Sahara. Nous avons aujourd’hui un cheptel qui est l’un des plus importants de l’Afrique de l’Ouest, nous sommes également aujourd’hui 3e producteur d’or en Afrique après l’Afrique du Sud et le Ghana. Si nous sommes premier producteur de coton au sud du Sahara, la plus-value n’en est pas évidente parce que malheureusement ce coton n’est transformé sur place qu’en raison de 2 %, dérisoire.
Pourquoi ? Parce que nous avons un déficit d’énergie énorme bien que nous soyons aujourd’hui l’un des pays les plus ensoleillés du monde, nous avons besoin du soleil, bien que nous ayons deux grands fleuves qui pourraient nous aider dans notre potentiel d’hydro-électricité, le Niger, le Sénégal, 1700 km et 800 km, nous avons également un vent. Nous avons besoin de faire en sorte qu’effectivement notre transition énergétique soit faite sur la base de l’énergie renouvelable, le solaire, l’éolienne et l’hydro-électricité encore une fois où nous avons une capacité de 10 150 mégawatts mais sur lesquels à ce jour seulement 31 % sont mis à jeu”, a assuré IBK.
Parlant du réchauffement climatique, le président de la République, qui a personnellement servi dans ce domaine pendant des décennies et vécu parmi les populations du Nord du Mali, ayant constaté depuis ce temps les conséquences dramatiques de cette problématique, a déclaré que : “le changement climatique au Mali est une réalité. Cette avancée du désert au quotidien, dans le même temps, comment le fleuve Niger, notre Nil, notre source de vie de rétrécit. Cela n’est pas sans conséquence dramatiques sur les zones et sur les bêtes, surtout l’alimentation du bétail, les parcours pastoraux habituels se sont rétrécis et même au plan des relations intercommunautaires où le pasteur est obligé d’empiéter sans le vouloir ses animaux sur le domaine de l’agriculteur à la recherche de substance pour son bétail, nous voyons également comment les hommes sont obligés de se déplacer d’une région à l’autre. Donc, là aussi avec tous les problèmes, dans un espace où les ressources extraordinaires sont rares, il faut le dire à la communauté internationale où l’aide publique au développement se fait rare également, donc il faut un début de solution. Vous avez dit une chose que j’ai notée. C’est qu’en dépit du niveau de développement de nos pays, nous sommes peut-être le continent aujourd’hui où les téléphones mobiles sont les plus développés, et c’est le cas également au Mali, et les nouvelles technologies nous permettent aujourd’hui de compenser ce que nous ne pouvons pas faire en terme physique, concret, nous avons un pays très vaste, un pays très étendu 1 240 000 km2 au sud du Sahara.
Ce pays est d’accès difficile, il y a des zones qui sont inondées six mois de l’année sur douze ; il faut donc que des moyens soient imaginés, que des solutions d’accès rapides soient également trouvées. Ainsi chez nous de plus en plus se développe la télémédecine qui permet à un praticien qui opère dans notre belle ville de sommités de Tombouctou d’avoir accès aux soins techniques les plus modernes des médecins, des chirurgiens de Bamako via la télémédecine. Nous avons également par ce biais-là la possibilité de faire en sorte que le paysan du centre du Mali soit informé à son niveau de l’évolution des cours de ce qu’il a comme soucis par rapport à sa récolte future ; donc les solutions des nouvelles technologies sont à l’œuvre déjà au Mali et de manière absolument positive et de manière utile”.
D’une visite à une autre à Abu Dhabi, le président de la République est optimiste avec de motivations réelles pour encourager les investisseurs à venir investir au Mali et en Afrique : “Je pense que l’optimisme est permis, pas un optimisme mièvre, béat, un optimisme réel et basé sur les faits. Quand on voit ce pays d’où il vient et comment il a pu en quelques années se hisser aujourd’hui, à la troisième positon de l’espace économique ouest-africain Uémoa en terme économique constant, en on ne peut qu’être optimiste par rapport à son devenir. Le Mali est un pays qui croit, un pays qui veut, un pays qui a la volonté d’être, un pays qui a la volonté qu’aujourd’hui soit en lien avec son passé que chacun connaît. Et, nous ne sommes pas dans la contemplation passive, et cela, nous voulons aujourd’hui être en passage positif de témoin à la nouvelle génération; et quand on voit ce qui a été réussi ici, ce qui est en l’œuvre ici, d’une visite à l’autre à Abu Dhabi on voit en tant qu’ami d’Abu Dhabi ce que ce pays à force de volonté, d’intelligence et de vision du fondateur Cheikh Zayed à réussir, à faire en un parcours humain, on est qu’optimiste, on est que gonflé de joie et d’optimisme et on se dit on peut forger et réussir à le faire; et le Mali a réussi la prouesse de passer d’un pays assisté, d’un pays en danger, aujourd’hui à un pays en situation positive. Parmi les huit Etats de l’Afrique de l’Ouest, le Mali est aujourd’hui en troisième position après la Côte d’Ivoire et le Sénégal. Et les réserves du Mali en termes de capacités, de production agricole et nous avons décidé contrairement à ce que l’Afrique avait décidé à Maputo, que chaque pays alloue 10 % de ses revenus annuels à l’agriculture, au Mali nous avons mis la barre à 15 % avec des résultats, la mécanisation de l’agriculture, voilà pourquoi nous pensons que la destination du Mali est une destination à courir et elle vaut la chance“, a insisté le président Ibrahim Boubacar Kéïta.
Source Présidence avec Madou’s
Environnement et changement climatique:
Une équipe d’experts des Emirats arabes unis bientôt à Bamako
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“Je suis content d’avoir eu l’honneur d’être reçu par le président de la République. Nous avons échangé sur les questions bilatérales entre nos deux pays dans le domaine de l’agriculture, de l’eau, sur le changement climatique. Dans les jours à venir une délégation constituée d’experts émiratis effectuera le déplacement au Mali pour échanger avec la partie malienne sur les axes d’intervention d’intérêts communs afin d’envisager les voies et moyens à faire face à ces défis d’actualité”, a déclaré Dr. Zeyoudi a déclaré. L’audience s’est déroulée en présence du ministre de l’Economie et des Finances, Dr. Boubou Cissé, du ministre de l’Energie et de l’Eau, Sambou Wagué, du ministre/secrétaire général de la présidence de la République, Moustapha Ben Barka et de S. E. l’ambassadeur du Mali aux Emirats arabes unis, Boukary Sidibé dit Kolon.
Le président Ibrahim Boubacar Kéita, depuis son arrivée à Abu Dhabi, le samedi 12 janvier 2019, a multiplié les rencontres de haut niveau en marge de l’important forum consacré au développement durable qui s’y tenait. C’est dans ce cadre que le chef de l’Etat a accordé, le dimanche 13 janvier, une audience à Son Altesse général Sheikh Saïf Bin Zayed Al Nahyan, vice Premier ministre et ministre de l’Intérieur des Emirats arabes unis. Il était accompagné de ses proches collaborateurs.
Au cours des échanges, il a été question de défense, de sécurité et de développement. Les questions sur le développement du Centre du Mali notamment dans les zones inondées de la région de Mopti ont également été évoquées lors de cette rencontre, qui s’est déroulée en présence du ministre de l’Economie et des Finances, Dr. Boubou Cissé, du ministre de l’Energie et de l’Eau, Sambou Wagué, du ministre/secrétaire général de la présidence de la République, Moustapha Ben Barka, et de Boukary Sidibé dit Kolon, ambassadeur du Mali aux Emirats arabes unis. Dans le cadre du développement de l’entreprise, le Fonds Khalifa vient d’accorder au Mali 25 millions de dollars, dont le protocole d’accord a été signé en marge de la visite du président de la République.