Permettez-moi tout d’abord de remercier le Président Ibrahim Boubacar Keïta pour son invitation et sa généreuse hospitalité. Nous nous sommes déjà vus à New York, à Paris, à Bruxelles et très brièvement, il y a quelques jours à Tunis. Je suis heureux de cette rencontre sur le sol du Mali libre.
Il y a à peine un an, le Mali faisait face à des défis considérables. Dans de multiples endroits sa population était menacée et soumise à des exactions inacceptables. Aujourd’hui, grâce à ses propres efforts et au soutien de la communauté internationale, en particulier française, africaine et européenne, la situation est toute autre.
Je viens donc pour rendre hommage au travail accompli, pour encourager les initiatives afin de consolider la réconciliation et la stabilité dans le pays et, finalement, pour manifester clairement que le soutien de l’Union européenne s’inscrit dans la durée.
Nous resterons à vos côtés au-delà de cette période transitionnelle de sortie de crise. Nous sommes avec vous en tant que partenaire durable, fiable et fraternel.
Ensemble avec le Président Boubacar Keïta nous avons passé en revue les éléments essentiels de notre relation. J’ai annoncé au Président que l’Union européenne se tient prête à renouveler le mandat de sa mission de formation militaire (EUTM) qui contribue à la réforme des forces armées entreprise par le Mali.
Nous avons également discuté d’actions préparatoires qui permettraient à l’Union européenne d’étendre son appui à la formation des forces de la police et de la sécurité nationale. Ces actions sont complémentaires des déploiements internationaux pour la stabilisation du Mali qui ont bénéficié du soutien de l’Union européenne dès le début.
Juste avant ma rencontre avec le Président Boubacar Keïta, je me suis rendu à Koulikoro. Là-bas j’ai pu constater en personne le travail effectué par la mission de formation de l’Union européenne (EUTM) et je remercie le gouvernement pour leur appréciation de cette contribution européenne.
Je suis convaincu que ces efforts seront accompagnés d’une politique de réconciliation et de reformes, ainsi que d’actions déterminées pour avancer dans le développement économique et social du Mali.
Ici également, le Président Boubacar Keïta m’a informé des actions dans la lutte contre la corruption et il m’a expliqué ses idées sur la régionalisation et la gouvernance sécuritaire. Je l’ai l’encouragé à poursuivre ces efforts ainsi que le dialogue et la réconciliation nationale.
La conférence sur le Mali tenue à Bruxelles en mai 2013 a mobilisé des engagements financiers considérables. Elles s’inscrivent dans un cadre global qui dépasse le domaine de sécurité. Pas de paix durable sans une assise économique et sociale solide.
La croissance économique et la création d’emplois, l’extension des instruments de protection sociale de l’Etat et des services publiques sur l’ensemble du territoire, sont sans doute des éléments clés pour l’équilibre et la sécurité du Mali.
Nous avons convenu du besoin de considérer les questions de la sécurité et du développement du Mali également dans un cadre régional plus vaste. C’est certainement l’approche adoptée par l’Union européenne. C’est dans ce même esprit que je me rendrai demain au Niger.
A la fin de notre entretien, nous avons aussi discuté des préparations du 4eme Sommet Union européenne-Afrique qui se tiendra à Bruxelles le 2 et 3 avril prochain. Je me réjouis du fait que le Président Boubacar Keïta ait accepté mon invitation à participer à ce Sommet. Une présence forte des États de la région Sahélo-saharienne à cette occasion est importante vu l’importance de votre région et de l’engagement africain et européen.
Ce Sommet portera en effet sur la paix, la prospérité et les populations. Sujets tous essentiels pour le Mali. Encore une fois merci beaucoup pour cet accueil chaleureux et pour ces échanges fructueux!