C’est dans une liesse populaire que celui qu’on qualifie à Tombouctou de 334ème saint de la cité mythique a été accueilli samedi 2 février. Après avoir atterri quelques minutes plus tôt à l’aéroport de Sévaré, venant de Paris, le président François Hollande, accueilli par son homologue malien, Pr Dioncounda Traoré, a repris les airs pour arriver à Tombouctou. Sur le tarmac de l’aéroport de cette ville libérée, il y a quelques jours de la pègre jihadiste, le président français a félicité les forces armées franco-maliennes pour le travail accompli en leur rappelant que le combat contre le terrorisme n’est pas terminé. Il les a appelés à se garder de toute exaction contre les civils.
Je vais au Mali pour dire à nos soldats tout notre soutien, tous nos encouragements, toute notre fierté”, et pour dire aux Africains “que nous avons besoin d’eux pour cette force internationale”, a annoncé François Hollande, à la veille de sa visite au Mali le samedi 2 février, alors que les troupes françaises sont déployées sur le terrain depuis trois semaines maintenant.
L’avion présidentiel s’est posé à l’aéroport de Sévaré vers 8 heures. Celui au patronyme duquel certains Maliens n’hésitent pas à ajouter le nom “Maïga” (patronyme bien populaire dans le septentrion malien), est accompagné du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, son homologue de la Défense, Jean-Yves Le Drian et du ministre en charge du développement, Pascal Canfin.
Le président français a été accueilli à sa descente d’avion par le président Dioncounda Traoré. Les deux hommes sont partis ensemble pour Tombouctou, grande capitale du Nord, libérée en début de semaine par les soldats français et maliens.
Dans cette ville quadrillée par les armées française et malienne, le président Hollande a reçu un accueil chaleureux de la part des populations avec à leur tête les élus de la région. Il a ensuite visité la mosquée Djingareyber avant de se rendre, toujours en compagnie du président malien, au centre Ahmed Baba où sont conservés les manuscrits historiques dont certains ont été détruits par les jihadistes.
Après un message de félicitation et de soutien aux soldats de l’opération Serval, François Hollande a laissé entendre un imminent début de désengagement des 3 500 militaires français. “Vous avez accompli une mission exceptionnelle avec une prouesse et une technicité admirables. Vous allez bientôt vous faire relayer par vos frères africains et vous pourrez revenir dans vos régiments respectifs et dans vos familles” .’’La guerre est en effet entrée dans une nouvelle phase, la reconquête des grandes villes est, à l’exception d’une partie de Kidal, achevée, et il est maintenant question de traquer les jihadistes pour mieux sécuriser les populations et réinstaller l’administration. Ce qui peut favoriser le retour des réfugiés et déplacés dans leurs habitations. Vous devez faire attention à vos vies, à vos frères maliens. Faire attention aux exactions qui pourraient entacher cette opération “.
Le président français a ainsi appelé à la mobilisation des armées africaines, qui doivent assurer la relève dans la sécurisation des zones reconquises, avant le déploiement prochain des casques bleus de l’ONU. Ceci, dans la perspective des élections prévues pour au plus tard le 31 juillet prochain.
Le président français a aussi prêché la réconciliation et le dialogue entre les autorités gouvernementales et les différentes communautés du Nord.
Bruno Djito SEGBEDJI