Une délégation ivoirienne conduite par le Directeur de la sécurité sociale et de la mutualité, Bamba Karim, séjourne, depuis hier, à Bamako. La délégation s’est entretenue avec les responsables de certaines structures rattachées du ministère du Développement social notamment la Caisse nationale d’assurance maladie (CANAM). L’objectif de cette mission est de s’inspirer de l’expérience malienne dans le cadre de la protection sociale, particulièrement de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO). Selon Bamba Karim, l’expérience malienne en matière d’assurance est jeune, mais elle est importante pour la mise en place de l’assurance maladie universitaire en Côte d’Ivoire.
Le gouvernement ivoirien s’est approprié le projet de société du Président de la République, Dr Alassane Dramane Ouattara, lors de la campagne présidentielle. Il s’agit de mettre en place en Côte d’Ivoire au profit de l’ensemble des populations un système de couverture médicale universelle pour améliorer leurs conditions de vie. C’est dans ce cadre qu’une délégation ivoirienne conduite par le Directeur de la sécurité sociale et de la mutualité, Bamba Karim, séjourne dans notre capitale jusqu’au mercredi 16 août. Il est accompagné par le consultant auprès du ministère des Affaires sociales de la Côte d’Ivoire, Abdrahamane Touré.
L’objectif de cette mission d’études consiste pour la délégation à s’inspirer de l’expérience malienne en matière de sécurité sociale plus particulièrement dans le cas de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO). “C’est une expérience jeune certes mais importante pour nous, étant donné que notre pays évolue dans le même environnement. Il s’agit d’échanger avec les techniciens sur la question afin de voir les voies et moyens qui ont été mis en œuvre. Il s’agit également pour nous de nous inspirer des contraintes afin d’éviter certaines difficultés. Pour nous, ces échanges sont très importants pour pouvoir mettre en place en Côte d’Ivoire un système analogue au service de nos populations” a déclaré Bamba Karim.
Le séjour de la délégation ivoirienne a démarré, hier, par une visite de courtoisie au ministre du Développement social, de la solidarité et des personnes âgées, Harouna Cissé et son Cabinet. “Nous sommes venus nous enquérir de votre expérience. Nous savons que grâce à la perspicacité de vos cadres, votre pays a pu mettre sur pied l’Assurance Maladie Obligatoire. Et il était important pour nous de venir voir, échanger avec les responsables des différentes structures. Nous saurons alors les écueils et les contraintes à éviter “, a dit Bamba Karim au cours de l’audience. Le Directeur de la Sécurité Sociale et de la Mutualité de Côte d’Ivoire a remercié le ministre du Développement Social, de la Solidarité et des Personnes Agées pour sa disponibilité. Il lui a transmis les sincères félicitations de son homologue ivoirien.
Le ministre Harouna Cissé s’est réjoui de cette visite de courtoisie et s’est, par la même occasion, félicité de l’intérêt que porte la Côte d’Ivoire à l’endroit de notre pays pour s’inspirer de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO). Le premier responsable du Département en charge de la protection sociale a ajouté que, malgré quelques réticences observées au niveau de quelques couches de la société, l’AMO est en train de prendre véritablement son envol au Mali. “Par le dialogue, la pédagogie nous arriverons à faire entendre raison à ceux qui ont émis des avis défavorables”, a-t-il déclaré.
Ensuite, ce fut le tour de la Direction nationale du développement social de prendre la parole. Ce qui a permis à Bamba Karim d’avoir un cadrage général du système de protection sociale. A la Caisse nationale d’assurance maladie (CANAM) il s’agissait pour la délégation d’échanger avec les acteurs pour voir comment l’opérationnalisation du système de l’Assurance maladie obligatoire se met en place. C’est avec beaucoup de joie et de fierté que le Directeur général de la CANAM, Nouhoum Sidibé et ses proches collaborateurs ont accueilli cette délégation. La visite des différents départements a permis de voir les dispositions du système informatique.
Pour ceux qui ne le savent pas, l’AMO est fondée sur la solidarité, la contribution, la mutualisation des risques et le tiers-payant, permettant ainsi aux bénéficiaires d’accéder aux soins de santé à moindre coût. Ce mécanisme d’assurance garanti par l’Etat a été adopté suite à un processus de dialogue soutenu entre les organisations des travailleurs, le patronat, la société civile et les pouvoirs publics afin d’en assurer les meilleurs gages de succès.
Cette assurance prend en charge les frais de consultations générales ou spécialisées, des soins médicaux, d’imagerie médicale, de médicaments (essentiels de type générique ou spécialité si nécessaire), des analyses de laboratoire, des soins dentaires (sans prothèses) et de maternité à hauteur de 80% pour les hospitalisations et 70% pour les soins ambulatoires.
Alou B HAIDARA