Le Centre international de conférence de Bamako a ouvert ses portes le samedi 26 janvier sous la présidence du président de la République Ibrahim Boubacar Keïta.
La réhabilitation du nouveau Cicb a coûté au Mali et à la Chine 17 milliards de Fcfa dont 13 milliards en assistance gratuite, conformément à l’accord économique entre le Mali et la Chine, et les 4 milliards restants seront remboursés par notre pays dans le cadre d’un prêt sans intérêt.
La cérémonie de réouverture a été marquée par un spectacle riche en couleurs. L’occasion était trouvée pour le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, de prendre la parole dans la grande salle de 1000 places flambant-neuve avec toutes les commodités et confort pour magnifier solennellement la bonne qualité des relations séculaires d’amitié sino-malienne, sans oublier ces hommes qui ont été à la base de cette relation.
«C’est pour dire la profondeur des relations sino-maliennes. Dès l’abord, aussitôt que nous fûmes indépendants, nous avons trouvé à nos côtés la République populaire de Chine. Et, ici en ce jour et en ce moment précis. De la création du parti politique chinois à la belle et grande épopée de la grande marche, à la création en 1949 de la République populaire de Chine, sous la direction du Grand Mao Zedong, que de chemins parcourus !» a-t-il déclaré.
Reconnaissant envers la République populaire de Chine lors de sa visite en fin août 2018 pour participer au sommet Afrique-Chine , le président de la République a évoqué les grands progrès qui ont été faits dans ce grand pays, notamment ce grand bond qui a propulsé la Chine dans le monde moderne sur tous les plans, mais également, les autoroutes, les chemins de fer, les villes nouvelles, les perspectives de développement planifiées avec précision de Beijing dans 10 ans, Beijing dans 20 ans et Beijing dans 30 ans ; avec quelle précision, les besoins qui seront nouveaux en terme d’urbanisation, en terme d’assainissement, en terme de circulation, telle est la Chine moderne. Tout a été pensé pour le futur. Et «cette Chine moderne mondiale, fabuleuse, est amie avec notre pays», a-t-il dit.
Ibrahim Boubacar Keïta a déclaré que «c’est pourquoi, je suis là aujourd’hui à fêter avec vous, outre la réouverture de ce véritable joyau qu’est le CICB, mais avec vous également, à fêter le nouvel an, la nouvelle année de grâce 2019. Et je fais beaucoup de bonheur en découvrant cet espace qui vous nous offrez désormais, qui nous permettra la tête haute d’accueillir quelle que rencontre que ce soit au niveau mondial».
Il a ensuite souhaité à la Chine beaucoup de bonheur et de progrès pour le futur et que «la Chine qui a souci de nous, que cette Chine du progrès continue sa marche glorieuse et qu’elle nous en fasse profiter, et elle le fera parce que le concept de la route de la soie nous concerne aussi».
Selon l’ambassadeur de la République populaire de Chine, Zhu Liying, le nouveau Cicb apporte sa contribution au Mali moderne, culturel et international. Il dira que la naissance du nouveau Cicb porte trois significations : la persévérance, le pragmatisme et la progressivité. Zhu Liying a remercié le président de la République pour l’importance qu’il donne à la coopération sino-malienne.
Prenant la parole, le ministre de la Culture, N’Diaye Ramatoulaye Diallo, a rappelé que «le bijou que nous avons entre les mains aujourd’hui, inscrit dans le paysage de Bamako et du Mali, depuis 1995, comme étant le plus grand Centre de conférence, sera désormais rendu à ses usagers habituels, c’est-à-dire les ménages voulant y immortaliser leur bonheur, les conférenciers désireux d’avoir un espace fonctionnel pour leurs réflexions, les organisations à la recherche de lieux d’accueil pour leurs ateliers et autres séminaires, les artistes à la recherche de salles de spectacles et naturellement tous les promoteurs d’activités culturelles sans oublier les grandes conférences internationales».
Elle dira qu’après 23 mois de travaux, le nouveau Cicb, pimpant et tout neuf, est prêt à remplir toute sa vocation pour les rencontres de haut niveau d’ici ou d’ailleurs. Mme le ministre de la Culture a saisi l’occasion pour souligner la bonne santé de la coopération sino-malienne. «Le Cicb est un projet parmi tant d’autres qui participent de la volonté du président de la République de doter le Mali en infrastructures de qualité pour notre présent et surtout pour le futur», a-t-elle déclaré.
S’adressant aux travailleurs du Cicb, qui ont souffert pendant la fermeture, N’Diaye Ramatoulaye Diallo les a salués pour leur sens du patriotisme et leur implication dans les efforts de recherche de solutions aux problèmes de salaires et de redéploiement. Avant de demander aux futurs travailleurs de préserver le site au nom de l’intérêt du Mali. Le ministre de la Culture a assuré le président de la République que la nouvelle direction du Cicb sera, corps et âme, dévouée à l’entretien impeccable de ces lieux.
Avant de dire au directeur du Cicb que le professionnalisme doit être de rigueur pour une meilleure gestion de la structure. «Vous avez la lourde responsabilité de gérer tout ce beau monde, le nouvel effectif du Cicb, d’une main de maître, pour que soient atteints les différents objectifs que nous nous sommes fixés. Aucune complaisance ne doit prévaloir pour la réussite des missions qui vous sont assignées. Je sais compter sur vos compétences techniques, votre vécu professionnel, mais aussi vos qualités humaines pour conduire le navire à bon port», a-t-elle déclaré.
Notons que les travaux de rénovation du Centre international de conférence de Bamako ont été lancés le 20 février 2017. Un accord de coopération économique et technique avait été signé le 24 février et le 22 décembre 2014 entre le Mali et la Chine qui prévoyait sa réhabilitation. Une autre convention, celle de la mise en œuvre du projet, a été également signée en août 2016 en Chine. Elle définissait les obligations de chaque partie. L’objectif visé était l’adoption du Cicb aux normes internationales.
La rénovation a concerné la réhabilitation, le bâtiment de conférence (Bâtiment A), le bâtiment administratif (Bâtiment B, la salle de transformation et de distribution électrique, les tuyaux extérieurs, la voirie et les esplanades ; et prévoit de mettre à niveau le système de climatisation, le système de conférence et le système de sécurité.
La réhabilitation a également concerné tous les bâtiments, ouvrages connexes et travaux extérieurs (à l’exception du centre de conférence (Bâtiment C), du centre international de presse (Bâtiment D), du local actuel des groupes électrogènes, de l’espace culturel, du poste de garde ouest et des trois toilettes extérieures au nord, au sud et à l’ouest construits par la partie malienne elle-même. C’est la société China Railway Engineering Consultants Group qui a été choisie par la partie chinoise pour réaliser les travaux.
Après la coupure du ruban symbolique, IBK a effectué une visite guidée des lieux qui a pris fin dans la salle de 1000 places portant le nom de Djeli Baba Sissoko, où il a suivi la prestation musicale inaugurale par l’ensemble instrumental national du Mali, et la prestation culturelle d’artistes maliens et chinois. Il était accompagné de son épouse Keita Aminata Maïga, de Zhu Liying, ambassadeur de la République populaire de Chine, du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga et des présidents des institutions de la République.
Diango COULIBALY