L’ambassadeur du Maroc au Mali, Hassan Naciri lors du déjeuner avec la presse : «Le partenariat Mali-Maroc occupe une place privilégiée au regarddu caractère historique et multidimensionnel de nos relations»

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“La question du Sahara et la défense de l’unité territoriale du Maroc constituent la priorité de la diplomatie marocaine” 

A l’occasion du Nouvel an, l’Ambassadeur de Sa Majesté le Roi du Maroc au Mali, Hassan Naciri, a offert, le 28 décembre 2019 un déjeuner de presse qui s’est déroulé dans une ambiance fraternelle et cordiale. Ce fut une belle occasion, pour le diplomate marocain, pour passer au peigne fin les relations entre le Royaume chérifien et le Mali et aussi faire le bilan des 20 ans de règne du Roi Mohammed VI (1999-2019) à travers la réalisation de nombreux projets structurants et réformes politiques et socio-économiques. Selon lui, le partenariat Mali-Maroc occupe aujourd’hui une place privilégiée au regard du caractère historique et multidimensionnel des relations entre les deux pays. La question du Sahara a été aussi évoquée ainsi que le partenariat entre l’Afrique et le Royaume du Maroc. L’occasion fut également belle, pour le ministre Yaya Sangaré, pour saluer la coopération exemplaire et multiforme entre le Royaume du Maroc et la République du Mali.

a République du Mali et le Royaume du Maroc sont deux pays frères et amis dont les relations d’amitié sont plusieurs fois séculaires. Aujourd’hui, ces relations sont au beau fixe sous la vision éclairée du Roi Mohammed VI. Et elles ont été renforcées davantage depuis l’arrivée de l’Ambassadeur Hassan Naciri au Mali.

A l’occasion du Nouvel an, l’Ambassadeur Naciri a offert, ce samedi 28 décembre, un déjeuner à la presse en sa résidence. Ce fut une belle occasion, pour le diplomate marocain, pour échanger avec les médias nationaux sur la coopération entre les deux pays frères et amis.

En plus du ministre de la Communication, chargé des Relations avec les institutions, porte-parole du gouvernement, Yaya Sangaré, on notait la présence de plusieurs responsables des médias étatiques et privés et des patrons d’associations de presse.

L’Ambassadeur Hassan Naciri était très heureux d’accueillir tout ce beau monde, pour la première fois en sa résidence puisque, selon lui, la famille de la presse malienne constitue aujourd’hui une marque de vitalité démocratique et sociale et prend sans aucun doute une place considérable dans la vie du pays. Et dans le contexte des menaces qui guettent le Mali, dira-t-il, la presse a encore un nouveau rendez-vous avec l’Histoire et se doit aujourd’hui de prôner et défendre pro domo l’unité du pays, sa sécurité intérieure et la cohésion de toutes ses composantes dans un pays pluriel, réconcilié et apaisé.

Ce déjeuner fraternel et convivial, comme l’a si bien précisé l’Ambassadeur Hassan Naciri, a été une belle occasion pour partager quelques éléments sur le Maroc et le Mali durant 2019 axés sur plusieurs points. “Au Maroc, l’année 2019 a une résonnance particulière puisqu’elle a marqué le 20e anniversaire de l’intronisation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et a offert une occasion précieuse de faire le bilan du travail abattu et de déterminer les défis futurs”, a-t-il rappelé.

Vingt ans après l’intronisation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, précisera Hassan Naciri, “le Maroc du troisième millénaire apparait en effet plus moderne et développé, mais aussi plus démocratique”. La réalisation d’énormes projets et réformes politiques et socio-économiques en sont les preuves. Il s’agit de la création de l’Instance équité et réconciliation (IER) dont la mission consistait non pas à “juger”, mais à “rétablir la vérité” pour “se réconcilier”. Concilier le Maroc avec son passé et ce, pour consolider, maintenir et promouvoir les droits de l’Homme ; la promulgation d’un nouveau Code de la famille “Moudawana” en 2004 ; la réforme constitutionnelle de 2011 (6e Constitution de l’histoire du Royaume, après celles de 1962, 1970, 1992 et 1996) ; la régionalisation avancée qui vise le renforcement de la participation de la population de chaque région dans la prise de décision.

Autres réformes : l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH). Lancé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI en 2005, ce programme est axé sur la lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale.

“Dans la logique de développement économique, précisera Hassan Naciri, le Souverain a privilégié la création de richesse. Ce qui a permis de réduire le taux de pauvreté de moitié. La Vision Royale s’est basée sur l’accélération de l’investissement dans l’infrastructure et la réalisation de grands projets”, a-t-il rappelé. Parmi lesquels, on peut citer, entre autres, le grand projet Noor afin de réduire la dépendance énergétique aux combustibles fossiles dont le Maroc est importateur à 95 %, les Autoroutes, le Port Tanger-Med, le TGV Albouraq…

“Le Maroc dispose aujourd’hui de près de 1800 km d’autoroutes opérationnelles. Et 70 % des grandes villes du pays sont reliées par des autoroutes. Le Tanger Med est l’un des plus grands projets structurants réalisés ces dernières années. Tanger Med est devenu un hub portuaire, logistique, industriel et commercial de dimension internationale. Avec son dernier agrandissement, achevé en 2019, il devient le premier port et la première plateforme de conteneurs en Méditerranée et se hisse dans le Top 20 mondial. Ce qui permet de hisser le Maroc à la 16e place du classement mondial de connectivité maritime établi par la Cnuced”.

S’agissant du TGV Albouraq, l’Ambassadeur Hassan Naciri dira que ce mégaprojet ferroviaire va changer le visage du Maroc. “D’un coût de 20 milliards de dirhams, le projet de la Ligne à grande vitesse a été inauguré le 15 novembre 2018. C’est le premier TGV d’Afrique qui relie Tanger à Casablanca via Rabat en 2 heures et 10 mn au lieu de 4 h 45 jusqu’ici”, a-t-il précisé.

Ces réalisations sont, sans nul doute, le fruit d’une vision claire, une action coordonnée et des politiques convergentes.

Autres réalisations : le Plan Maroc Vert, lancé en avril 2008. Il s’agit de drainer de nouveaux investissements et de contribuer à l’intégration des filières en amont et en aval ; le Plan de promotion du tourisme et la Vision 2020 afin de doubler la taille du secteur et la capacité d’hébergement ; le Plan de renforcement de la compétitivité et l’attractivité de l’économie nationale.

Sans oublier Casablanca Finance City qui se veut un hub économique et financier. Lancée en 2010, c’est une plateforme globale de services et d’acteurs tirant leur activité principale des marchés financiers. Aujourd’hui, Casablanca Finance City est la première place financière africaine et 33e mondiale (Classement GFCI) s’imposant dans le paysage financier continental et mondial. Et le Plan d’accélération industrielle pour favoriser l’émergence des filières à fort potentiel du secteur industriel.

“Avec ces projets structurants de ponts, ports, autoroutes, zones industrielles, électrification rurale et trains à grande vitesse, le Maroc est devenu incontestablement un pays moderne, stable et attractif pour les investissements étrangers. Revenu dans l’Union africaine, le pays séduit de plus en plus en Afrique.

Les résultats de cette politique ont permis au Maroc de réaliser un progrès impressionnant dans le classement Doing Business 2020, occupant le 3e rang des pays de la région de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient”, a-t-il déclaré.

Sur le plan de la politique étrangère, “le Maroc, sous le règne du Roi Mohammed VI, a connu de profondes transformations dans ses priorités thématiques et spatiales. Ainsi, plus d’une trentaine d’Ambassades et de Consulats marocains à travers le monde ont été inaugurés”.

En tout cas, aux dires de Naciri, la question du Sahara et la défense de l’unité territoriale du Maroc constituent la priorité de la diplomatie marocaine. Avant de rappeler que le 31e Sommet de l’Union africaine, réuni à Nouakchott en juillet 2018, a consacré définitivement la primauté du processus onusien dans la gestion de cette question du Sahara.

Ainsi, dira-t-il, le paragraphe 20C souligne “la nécessité pour l’Union africaine d’inscrire sa démarche dans le cadre d’un appui renforcé aux efforts des Nations unies”. Et la recommandation 21B précise que “le rôle de l’Union africaine devrait viser à accompagner et à soutenir les efforts des Nations unies”.

Selon Hassan Naciri, le Maroc se réjouit de cette bonne évolution, car, comme l’affirmait le Souverain à Addis-Abeba en 2017 : “Loin de nous, l’idée de susciter un débat stérile ! Nous ne voulons nullement diviser, comme certains voudraient l’insinuer. Vous le constaterez : dès que le Royaume siègera de manière effective, et qu’il pourra apporter sa contribution à l’agenda des activités, son action concourra, au contraire, à fédérer et à aller de l’avant”.

Au niveau onusien, la dernière résolution 2494 du Conseil de sécurité, adoptée le 30 octobre 2019 a réaffirmé la pertinence de la position marocaine et conforté la dynamique positive dans le cadre du respect des fondamentaux de cette position.

“La Résolution a réaffirmé notamment la prééminence de l’initiative marocaine d’autonomie qui est considérée comme sérieuse et crédible et la primauté du processus onusien avec comme objectif l’aboutissement à une solution politique négociée et mutuellement acceptable. A cet égard, je voudrais souligner que le Royaume du Maroc reste attaché à une solution politique conforme aux résolutions de l’ONU et dans le cadre de sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale. Une telle approche permettra de relever les défis régionaux et internationaux, notamment l’impératif de réaliser la paix et la sécurité et faire face au terrorisme et aux trafics illicites”. Parole de Hassan Naciri.

Durant ces deux dernières décennies, l’Afrique a été au centre d’intérêt du Maroc suivant le crédo, conviction royale selon laquelle “l’Afrique doit faire confiance à l’Afrique”.

Depuis son intronisation en 1999, le Roi Mohammed VI a effectué plus de 50 voyages dans une trentaine de pays du continent. Des tournées, qui ont préparé par ricochet, comme l’a si bien précisé Naciri, le retour du Royaume au sein de l’Union africaine en janvier 2017.

Quelques chiffres illustrent la présence marocaine en Afrique :

– 50 visites royales effectuées depuis 1999 ;

– 31 Ambassades sur le continent ;

– 1000 accords de coopération en 20 ans ;

– Une centaine d’entreprises présentes dans 42 pays africains ;

– Les échanges commerciaux ont augmenté de 60 % en dix ans ;

– 4003 professionnels du secteur public africain ont bénéficié de programmes de renforcement de capacité au Maroc ;

– 25 000 étudiants originaires de 47 pays d’Afrique ont été formés au Maroc de 1999 à 2019 ;

– Le Maroc est le deuxième investisseur africain sur le continent et le premier en Afrique de l’Ouest ;

– Les exportations vers l’Afrique subsaharienne multipliées par 8 entre 2003 et 2017.

“En moyenne, depuis 2008, 45 % des flux annuels d’investissement directs marocains à l’étranger se font sur le continent, dont environ 90 % en Afrique subsaharienne, tout particulièrement au sein de la Cédéao, où le Royaume est devenu le premier investisseur africain et s’oriente pour en devenir membre, à part entière.

Depuis son retour au sein de l’UA, le Maroc s’inscrit dans cette dynamique et plus particulièrement par son entrée au sein du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine dans l’espérance d’un avenir commun de paix et de sécurité à construire entre Africains, sachant que le Royaume possède une réelle expérience en termes de médiation et d’intervention dans les questions de paix et de sécurité en Afrique.

Déjà en 2018, il a été élu à la majorité, membre du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine avant d’en présider, pour la première fois, les destinées durant septembre 2019.

De plus, le Roi du Maroc a été choisi comme leader de l’UA sur la question de la migration et a produit une politique africaine volontariste dont les premiers fruits sont l’Observatoire africain de la migration, basé à Rabat. Mais avant d’apporter sa contribution continentale, le Maroc avait adopté une politique nationale de migration qui a permis la régularisation à ce jour, de 34 000 personnes sur son sol”.

Le cas du Mali

S’agissant des relations entre le Royaume du Maroc et le Mali, l’Ambassadeur Naciri a estimé qu’elles ont connu une impulsion tangible et ont même entamé une période de reconstruction depuis les visites royales de 2013 et 2014.

“Sans revenir sur les multiples résultats positifs de ces visites royales historiques, force est de constater que les mois suivants ont connu une dynamique générale ayant touché tous les secteurs. Par la suite, les deux pays ont ratifié les conventions signées et ont entamé la mise en œuvre de 17 accords et conventions”, dira Naciri.

A la faveur de ces conventions et accords, plusieurs actions ont été réalisées dont :

– La partie marocaine a assuré en 2014 et en 2015 la formation (recyclage) de jeunes inséminateurs maliens.

– Dans le même cadre, le Maroc a octroyé au Mali un lot de semences ainsi que des équipements et des matériels d’insémination. La valeur de cette dotation est estimée à trois millions de dirhams financé à part entière par la Fondation Mohammed VI pour le développement durable. Plus de 13 000 naissances bovines ont été enregistrées suite à cette opération.

– La réalisation d’une Clinique périnatale à Bamako par la Fondation Mohammed VI pour le développement durable ;

– La réalisation à Bamako d’un Centre de formation professionnelle. Les travaux du Centre ont été financés par la Fondation Mohammed VI pour le développement durable ;

– En vertu de l’accord en matière de formation des imams maliens signé en 2013, le Maroc assure la formation de 500 imams maliens, dont la dernière promotion vient d’achever mi-décembre sa formation.

– Dans le cadre des programmes de coopération bilatérale et tripartite, l’Agence marocaine de coopération internationale (AMCI) organise périodiquement, en partenariat avec des organismes maliens, des sessions de formation en faveur des cadres maliens.   “Il y a lieu de noter aussi que le Maroc a procédé depuis 2013 et via l’AMCI au quadruplement du nombre de bourses passant de 50 à plus de 200 bourses par an. A cela s’ajoutent des formations de courts séjours profitant aux cadres civiles sécuritaires et militaires maliens. Six autres accords ont été signés en 2018, dont un accord de coopération militaire. Au cours de la même année, une convention de partenariat a été signée entre le Collège royal de l’enseignement militaire supérieur (CREMS) et l’Ecole de maintien de la paix (EMPABB) de Bamako qui a instauré une coopération fructueuse et régulière entre les deux Institutions.

Dans le même esprit, une vingtaine d’accords de coopération ont été finalisés ou en passe de l’être”.

Sous l’impulsion décisive de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI et de Ibrahim Boubacar Kéïta, soulignera Hassan Naciri, le partenariat Mali-Maroc occupe une place privilégiée au regard du caractère historique et multidimensionnel de nos relations.

“Convaincus des idéaux de la coopération sud-sud et de l’intégration africaine, le Maroc et le Mali œuvrent au quotidien à consolider et approfondir ces relations, dont la spécificité réside dans un legs précieux d’échanges humains qui ont précédé de loin les relations interétatiques.

Ces dernières années ont été également marquées par plusieurs visites ministérielles, plus particulièrement celles du Premier ministre, chef du gouvernement en 2018 et du ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Tiébilé Dramé en 2019.

D’ailleurs, le ministre a déclaré à cette occasion que “Le Maroc fait partie de l’histoire du Mali et il fera également partie de son avenir. Le Mali fait partie de l’histoire du Maroc, il fera partie de son avenir”.

Ces interactions à un niveau élevé ont permis d’approfondir les échanges sur toutes les questions d’intérêt commun dans un climat empreint de franchise et de cordialité”.

Au nom du Royaume du Maroc, l’Ambassadeur Hassan Naciri a réitéré l’engagement à poursuivre inlassablement les efforts pour accompagner le Mali sur la voie de la concrétisation de ses choix nationaux et son émergence tout en préservant la cohésion de son tissu social et son unité nationale.

Profitant de cette occasion, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Yaya Sangaré a salué les avancées réalisées par le Maroc sous le règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI tout en faisant part de la volonté du Mali de renforcer davantage cette coopération fructueuse dans tous les domaines au service des intérêts des deux peuples frères.

                   El Hadj A.B. HAIDARA

 

Témoignage de Sékou Tamboura, journalise

“Grâce à la magnanimité de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, j’ai pu éviter l’amputation du pied”

La coopération diplomatique et (de plus en plus) économique entre la République du Mali et le Royaume du Maroc est suffisamment vantée et assez connue du milieu intellectuel et, désormais, de la société. Mais, ce qui l’est moins du grand public, c’est ce grand élan humanitaire et de solidarité à l’endroit de personnalités et citoyens maliens de la part du Souverain chérifien, le Roi Mohammed VI, notamment dans le domaine des évacuations sanitaires. Je suis un témoin privilégié de ces actions spontanées de cœur de Sa Majesté, saisie des faits et sollicitée par ses ambassadeurs au Mali. En effet, je suis un rescapé à l’amputation.  Voici le récit :

Sekou Tamboura

Jeudi 12 août 2010, 1er jour de ramadan, peu après la rupture du jeûne, je quitte la ville pour aller remettre le matériel de travail à mon rédacteur en chef, Idrissa Abocar Maïga, à son domicile, avant-dernière maison avant le rond-point de Sabalibougou sur l’autoroute de l’Aéroport de Bamako. Et pour cause : je devais rester en permanence au chevet de ma chère mère, plongée dans un coma profond suite à un AVC survenu le 8 août et dont le pronostic vital était engagé (je tais le verdict du personnel médical des CHU Gabriel Touré, puis Point G).

Au bord de la route, je sors de ma voiture, câble le chef, qui me rejoint. Je lui fais part de l’objet de cette visite inopinée et lui remets le dictaphone et l’appareil photo. Ensuite, nous engageons les bénédictions d’usage sur l’état de santé de la maman et les discussions sur l’avenir du journal. On était entre 19 h et 20 h. Puis, plus rien. Tous les deux, nous nous réveillons aux services des urgences de l’hôpital Gabriel Touré. Que s’est-il passé ? Nous avons tout simplement été accidentellement fauchés par une voiture de marque Toyota Rav 4 dont le contrôle avait échappé à sa conductrice, la fille d’une ministre de la République en activité à l’époque et d’un ancien ministre.

Au CHU Gabriel Touré, le double verdict des imageries est sans appel : “traumatisme crânien” pour Idrissa Abocar Maïga et “fracture fermée du tiers inférieur de la diaphyse fémorale gauche” pour moi-même. En français facile, mon fémur gauche avait été broyé.

Vu la gravité de l’accident, j’ai demandé à être référé à l’hôpital de Kati, réputé mieux équipé en matière de traumatisme. Mais, au bout de près d’un mois, mon pied était toujours suspendu en l’air sous le poids de l’attelle installée. La raison ? Pas de plateau, ni de matériel adéquats et nécessaires pour procéder à l’opération. Solution : l’amputation ou l’évacuation. Alors, j’en informe mon patron, Cheickna Hamalah Sylla, directeur de publication du journal L’Aube. L’homme connait la générosité, le sens de l’entraide et la magnanimité du Souverain le Roi Mohammed VI. Alors, il sollicite son concours par l’intermédiaire de Son Excellence Moulay Driss Fadhil, ambassadeur au Mali de Sa Majesté le Roi. La réquête est acceptée et le dossier confié à l’Agence marocaine de coopération internationale (AMCI).

Après 29 jours d’hospitalisation à Kati sans espoir d’éviter l’amputation, SM le Roi Mohammed VI, le Commandeur des croyants (Amir Al Mouminine), arrive en sauveur.

Le jeudi 9 septembre 2010, à 6 h, je voyage “en immobilisation provisoire et en position allongée sur civière” à bord du vol AT 524 de Royal Air Maroc. Douze places assises à l’arrière de l’avion sont pliées pour suspendre mon lit royal. A 9 h, à l’Aéroport de Casablanca, le peloton d’accueil est royal. Je suis transféré dans une ambulance médicalisée, direction Rabat. A 12 h, je suis admis au prestigieux Hôpital militaire d’instruction Mohammed V de Rabat. Après un premier diagnostic rapide, il s’avère que ma situation, telle que décrite sur les documents médicaux transmis aux responsables du service traumatologie par mon médecin accompagnant, Dr Cheick Oumar Diakité, ne nécessitait pas le plateau d’urgence. Au contraire, à cause d’un médicament que je prenais tous les jours au Mali, j’étais interdit d’être opéré entre 38 et 10 jours.

Le lundi 20 septembre, le Pr. Zakariaa Raissouni, traumatologue-orthopédiste, en charge de mon dossier, et son équipe, procèdent à l’opération de mon pied, qui, rappelons-le, avait déjà des séquelles de poliomyélite. J’ai suivi l’opération de bout en bout pendant trois heures sur anesthésie locale. Un moment, j’ai dû dire “aux bouchers” de placer l’aluminium entre ma tête et le reste du corps. Passionnant, impressionnant, admiratif, mais difficile à regarder pour les âmes sensibles ! Au bout du compte, un franc succès ! Dès le lendemain, j’ai commencé la rééducation.

Dans la nuit de vendredi 1er à samedi 2 octobre, j’étais à l’Aéroport international de Bamako Sénou (actuel Aéroport international Modibo Kéïta Sénou) et parmi les miens une heure plus tard.

Voilà comment j’ai pu éviter le pire et, Dieu Merci, je marche toujours sur mes deux plantes de pied. Grâce au Tout Puissant, à travers Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le responsable du domaine religieux.

Selon des sources dignes de foi, depuis son arrivée au Mali en janvier 2012, Hassan Naciri, actuel ambassadeur de Sa Majesté, œuvre beaucoup et en toute discrétion dans ce genre d’actions humanitaire et de solidarité.

Après cette épreuve douloureuse, dont je continue de gérer les séquelles, je trouve ici l’occasion de remercier particulièrement certaines personnes, en plus de celles dont les noms sont déjà cités plus haut. Il s’agit, pêle-mêle, de Hamady Tamboura dit Samba, Habib Sissoko, Dramane Doumbia, Alou Badra Haïdara, Amadou Toumani Touré, Pr. Sékou Sidibé, Pr. Aly Guindo, Pr. Zakariaa Raïssouni, Boukary Sidibé dit Kolon, Seydou Nantoumé, Mahamadou Samaké dit Sam et Arouna Modibo Touré. A elles, s’ajoute ma famille, notamment mes enfants. Chacun se reconnaîtra dans le geste qu’il a fait ou le sacrifice qu’il a consenti.

Enfin, je rends grâce à Allah d’avoir retrouvé à la maison ma mère dont “la mort n’a pas eu lieu”. Pour la petite histoire, son réveil du coma (pronostiqué fatal) m’a été annoncé quelques minutes seulement après la bonne nouvelle venue du Maroc”.

Présentement, plusieurs personnalités maliennes sont hospitalisées et prises en charge par le Roi Mohammed VI.

Sékou TAMBOURA, Directeur de publication du journal “Info Soir”

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1 commentaire

  1. un autre colon esclavagiste, la religion en avant pour piller l Afrique noire, ils sont dans tout les secteurs

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